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Edoh Kossi Amènounvè, DG BRVM-DC/BR : « C’est dommage que les entreprises de l’espace UEMOA ne souscrivent pas assez à la bourse ».
Publié le mardi 25 mars 2014   |  Educ'Action


Edoh
© Autre presse par DR
Edoh Kossi Amènounvè, Directeur Général de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières


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Très peu de personnes sous nos tropiques s’intéressent aux questions boursières. Elles s’apparentent dès lors à des rituels de couvents où seuls sont autorisés, les initiés et les adeptes. C’est donc pour reculer les frontières de l’ignorance boursière au profit du développement de la culture boursière en Afrique en général et dans les huit pays de l’espace UEMOA en particulier, qu’un Media Day a été organisé à l’intention des journalistes béninois, le vendredi 07 mars dernier. Objectif, leur faire découvrir la mère des institutions boursières de l’espace UEMOA. Profitant de la présence de Edoh Kossi Amènounvè, le Directeur Général de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), Dépositaire Central de la Banque de Règlement (DC/BR), Educ’Action, votre journal, décide de vous plonger dans l’univers boursier à travers cette entrevue qu’il a bien voulue nous accorder. Entrevue dont voici la substance !

Educ’Action : Quelle est la stratégie mise en œuvre pour le développement de la culture boursière au Bénin ?

Edoh Kossi Amènounvè : On peut prendre la question sous deux angles. D’abord, la culture financière des individus. Est-ce que les citoyens de l’UEMOA ont la culture financière en ce sens qu’ils utilisent les instruments financiers à leur disposition pour rentabiliser leur épargne. Est-ce qu’on a l’habitude d’ouvrir un compte bancaire ? Est-ce qu’on a l’habitude de souscrire à un produit d’assurance Vie? Est-ce qu’on à l’habitude d’aller ouvrir un compte dans une bourse ? C’est tout ça qui fait la culture financière d’un individu. Je crois que c’est là où, nous avons un gros travail et de façon générale on n’a pas cette habitude d’utiliser les instruments financiers. Alors que pour avoir cette culture, cela part un peu de la base. Vous savez quelques chiffres qu’on a souvent l’habitude d’annoncer. C’est que par exemple aux Etats Unies, un foyer sur deux a un portefeuille boursier. En Europe le taux est un peu plus bas mais quand même important. Parce que dès la naissance, les parents ouvrent un compte bancaire à leurs enfants, souscrivent à un produit d’assurance vie et acquièrent des valeurs immobilières pour l’enfant dès le départ. Donc l’enfant nait et a un portefeuille et grandit, son papa lui parle de ses actions, de ses obligations ainsi de suite. Donc il a automatiquement le reflexe quand lui-même va commencer par générer des revenus, de s’intéresser à son portefeuille boursier et d’acheter des actions et des obligations. Ce qui n’est pas forcément le cas chez nous. Donc je crois fondamentalement que c’est quelque chose qu’il faut qu’on commence par intégrer chacun dans sa vie, la vie de sa famille. Commencer par intéresser ses enfants à ce qui est financier et donc ça va permettre de développer la culture financière dans nos pays.

Pourquoi n’y a-t-il pas beaucoup de sociétés béninoises cotées en bourse ?

Je crois qu’à par la Banque BOA, au Bénin il n’y a pas d’autres entreprises. C’est dommage ! Honnêtement c’est dommage que les entreprises pas seulement au Bénin, au Togo, au Mali ne souscrivent pas à la bourse. Parce que ces entreprises-là se privent d’une source importante de financement et se privent d’être dans le monde économique moderne. Donc je pense que notre travail aussi c’est de vraiment sensibiliser les chefs d’entreprises à venir s’intéresser au marché, à souscrire, à venir lever des capitaux et à aller vraiment de l’avant surtout. Nous sommes dans un mouvement que certains commencent par percevoir comme irréversible. Le Bénin a à ses frontières, un géant (le Nigéria) qui ne cessera pas de se développer au cours des prochaines années d’abord de par sa population. Et quand on a un géant comme ça à ses frontières, évidemment il y a une dynamique économique qui s’installe.

Parlez-nous du rapport entre les SGI et la BRVM ?

Vous savez évidemment, la bourse est une structure centrale. C’est une organisation qui répond à des standards assez précis. Une bourse ne fait que la cotation et son dépositaire, s’occupe des règlements et livraisons. Mais ceux qui sont chargés de faire l’activité boursière c’est les SGI. Vous ne pouvez pas venir chez nous à la BRVM ouvrir un compte, vous ne pouvez pas venir chez nous et faire une transaction directe. On ne peut accéder directement à la BRVM, on y accède en utilisant les services des SGI. Donc c’est un mécanisme assez simple à utiliser, il n’y a pas de complication particulière. Là aussi je crois qu’il faut que le mécanisme soit bien compris pour être mieux utilisé.

Que doit-on faire pour avoir la même chose au Bénin ?

C’est une question de culture, c’est une question d’environnement, c’est une question d’information. Quand on circule à Cotonou, ça grouille et on sent qu’il y a une activité économique. Mais quand vous demandez à un Béninois est-ce que ça va? Il vous dira non ça ne va pas. Pourtant moi je vois les gens occupés et ça bouge. Mais quand on vous dit que ça ne va pas, vous êtes naturellement surpris. Mais au fond, on va vous dire qu’au fait c’est l’informel. C’est l’économie informelle. Chacun se débrouille, arrive à tirer son épingle du jeu au quotidien et puis tant mieux. Mais l’économie structurée avec des grandes entreprises et les grandes industries n’est pas tout à fait le cas. C’est possible. Mais évidemment je crois qu’il y a quand même certaines industries, certaines entreprises, qui commencent par prendre de l’ampleur et je crois que ces entreprises-là peuvent venir sur le marché. Il faut dire que la bourse, c’est vrai ça peut tirer les entreprises mais ce n’est pas non plus toutes les entreprises qui sont à la bourse. Donc la bourse draine une partie, la plus significative des entreprises du pays. Mais pas toutes les entreprises quand même. Je pense que ça aussi c’est extrêmement important.

Vous avez en projet des signatures de conventions avec des écoles. Qu’en est-il réellement ?

En fait l’idée qu’on a eue, c’est qu’à défaut d’aller à la base, nous pensons qu’il faut commencer par inculquer dès le départ aux étudiants, des notions de bourses dont l’objectif est de les intéresser à la bourse. Donc il faut que les étudiants se frottent à la chose boursière avant de sortir d’une école de commerce. Vous ne trouverez plus au monde, une école de formation où l’étudiant sort et quand on lui demande ce que c’est qu’un portefeuille, comment est-ce qu’on calcule le risque du portefeuille, comment est-ce qu’on calcule le rendement et il va vous dire qu’il ne le sait pas. Chez nous aujourd’hui, les gens sortent des écoles de commerce et n’ont jamais vu un écran boursier, une journée de bourse déroulée sur un écran. C’est à ça que nous avons souhaité remédier. Donc nous sommes entrain de créer des salles de marché dans les grandes écoles. Nous venons de créer la première salle de marché de l’UEMOA à l’IIAM de Dakar. C’est une salle équipée d’une dizaine d’ordinateurs où nous allons connecter tous les jours, les étudiants à la BRVM, où tous les jours ils peuvent voir le déroulement des séances de bourses directement à Dakar dans leur école. Ils peuvent faire de l’assimilation boursière, ils peuvent faire des petites séances dans la salle. Donc ça va leur permettre de s’habituer au mécanisme de la bourse. Ça, nous pensons que c’est extrêmement important et nous allons multiplier ça dans tous les pays de l’UEMOA de manière à ce qu’effectivement cette culture là au niveau des étudiants qui sont spécialisés dans le domaine financier puisse au moins avoir tous les éléments pour pouvoir comprendre la chose.

C’est une fusion de sociétés des huit pays de l’UEMOA qui vaut ce rang à la BRVM à côté d’autres pays africains qui viennent en tête avec une seule société !

Alors top 18 on se glorifie d’être sixième en se comparant contre des gens qui sont seuls. A dire pourquoi on peut se comparer au Ghana alors que le Ghana est un seul pays et nous on est 8. Vous avez raison mais vous savez que du point de vue économique, ce n’est pas la taille géographique du pays qui compte. C’est la puissance ou le poids économique. Donc nous les huit pays de l’UEMOA, qu’est-ce qu’on fait, ou représente économiquement sur le continent. C’est cela qu’il faut voir. Si Johannesburg est la première bourse, c’est parce que l’économie Sud Africaine est la première économie continentale en terme de PIB, suivie du Nigéria, suivie de l’Egypte, suivie du Maroc et du Kenya et vous avez l’UEMOA. Quand vous regardez l’UEMOA, nous sommes autour de 45 milles Milliards de PIB pour notre union. Quand on regroupe les huit pays de l’UEMOA ensemble, quel est leur poids sur le continent ? Peut-être que nous sommes à la cinquième place. Maintenant ce qui peut-être anormal, c’est si notre poids économique est très important et que nous nous retrouvons à la vingtième place de la bourse, là on peut dire non vous devez quand même être à tel rang. Donc je crois que c’est ça qui est important et c’est pour ça que nous faisons ce type de comparaison.

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