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La Nation N° 5954 du 26/3/2014

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Gestion des déchets solides ménagers au marché Dantokpa : La mairie de Cotonou et la SOGEMA se rejettent la responsabilité
Publié le jeudi 27 mars 2014   |  La Nation




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Le marché Dantokpa est le plus grand centre d'activités commerciales du Bénin. A ce titre, il accueille des milliers d’usagers chaque jour.

Malgré l’intense activité qu’elle draine, l’assainissement et l’hygiène des lieux laissent à désirer. La mairie de Cotonou et la Société de gestion des Marchés autonomes (SOGEMA), les deux structures impliquées dans cette activité semblent ne pas s’accorder sur les niveaux de responsabilité qui sont les leurs et se renvoient mutuellement le tort.

En dessous de la passerelle, sur le terre-plein central situé en face du Centre commercial «Hadj Ali» et celui de la pharmacie «Les quatre thérapies»… dans tout le voisinage et même à l’intérieur du marché Dantokpa, le constat est déplorable. Des tas d'ordures de tailles variées jonchent ce haut lieu de commerce et ses alentours.

Une situation qui amène tout visiteur ou usager à s’interroger sur ce que font les structures chargées d’assurer la propreté des lieux. «L’assainissement des endroits mentionnés ne relève pas de la responsabilité de la SOGEMA, mais plutôt de la mairie de Cotonou», a souligné à ce propos le chef Service Assainissement et Hygiène (C/SAH) de la SOGEMA, Christiane Déguénon Capo-Chichi.

Selon elle, le marché de Dantokpa est ceinturé par des habitations et ces actes d’insalubrité peuvent provenir aussi bien des habitants que des usagers du marché. Conformément aux délimitations géographiques, poursuit-elle, les artères, les chaussées, les rues sont sous la responsabilité de la mairie.Il ressort aussi de ses explications que la SOGEMA dispose d’engins spécialisés qui, tous les matins de 6h à 8h, procèdent à la récupération des ordures à l’intérieur du marché.
En dépit de toutes les dispositions...

Ensuite, elle les fait convoyer vers un point de regroupement dénommé «secteur Tôdomè», situé vers le lac où sont entassés les déchets solides ménagers, avant leur récupération par des camions prévus à cet effet. Cette opération concerne également, selon Christiane Déguénon Capo-chichi, toute la délimitation géographique se trouvant sous la juridiction de la SOGEMA. Un groupe de femmes communément appelé «Gbobètô» est chargé de cette collecte après avoir procédé à un nettoyage minutieux des emplacements à elles confiés. Malgré ces dispositions, on observe de façon éparse, des amas d’ordures aussi bien à l’intérieur du marché que dans ses environs immédiats, relève Christiane Déguénon Capo-Chichi.

Ces comportements traduisent l'incivisme de certains usagers et leur insouciance vis-à-vis des conséquences inhérentes à leurs actes, déplore-t-elle. Malgré les campagnes de salubrité des derniers samedis du mois, initiées depuis deux ans, des séances de sensibilisation radiodiffusées et plusieurs autres efforts consentis, la situation ne semble pas s'améliorer.

Quand bien même des contrevenants sont appréhendés, la SOGEMA demeure impuissante quant à l’application des sanctions. «Normalement, on devrait les verbaliser. Mais comme nous ne disposons pas d’instruments juridiques sur l’application des règles d’hygiène et d’assainissement qui définissent les sanctions, on ne peut vraiment rien faire», confie Christiane Déguénon Capo-Chichi.

Bien qu’il existe un projet finalisé à cet effet, les ressources limitées justifient sa non-validation, a-t-elle ajouté. Néanmoins, il arrive que la SOGEMA procède à des actes de répression comme la fermeture temporaire d’une boutique en cas d’incivisme ou de boycott des campagnes de salubrité.Par ailleurs, il faut rappeler que par rapport à cette question d’hygiène et d’assainissement, la mairie de Cotonou a toujours rejeté le tort sur l’incivisme des usagers du marché.

Qu’en dit la DST de la mairie de Cotonou ?

Selon le chef du Service Propreté urbaine (C/SPU) à la direction des Services techniques (DST) de la mairie de Cotonou, Mesmer Yéou, la mairie a mis en place à travers la ville, un mécanisme sur un système de gestion raffinée des ordures ménagères structuré en trois étapes. La pré-collecte exécutée trois fois par semaine de 6h à 11h par des ONG de ramassage d’ordures qui consiste à déplacer les ordures des ménages vers les points de regroupement.

Ensuite, aux points de regroupement, sont disposés pour la circonstance des bacs à ordure, et un traitement phytosanitaire est assuré tous les deux mois, pour maintenir la propreté des lieux. Par la suite, d’autres entreprises partenaires impliquées dans la gestion des ordures se chargent de leur récupération à divers points de regroupement indiqués, vers le lieu d’enfouissement situé dans la commune de Ouidah.

Cet enfouissement est assuré par une entreprise spécialisée en la matière. «L’amoncellement des ordures au niveau des points de regroupement qui crée des dommages aux passants est lié à l’incapacité de la SOGEMA à discipliner ses usagers et à gérer efficacement ses propres déchets», explique Mesmer Yéou. Soutenir donc que ce sont les ménages non abonnés aux structures de pré-collecte qui salissent ces lieux est impertinent, a-t-il répliqué.

Le nombre d’habitations dans la zone du marché et des points de regroupement est si infirme que cet argument ne pourrait être opposable. «Les gens y viennent clandestinement jeter des ordures parce qu’ils nous savent bien organisés à propos de leur gestion. Aujourd’hui, nous craignons que les habitants des résidences proches des points de regroupement ne se révoltent, au regard des désagréments que suscite du point de vue sanitaire, cet état de choses», a-t-il confié.

Si les bacs débordent, c’est tout simplement parce que des personnes indélicates continuent de déverser des déchets après le passage des structures de pré-collecte, et surtout les jours où la pré-collecte n’a pas lieu, a clarifié le chef du Service Propreté urbaine de la mairie.

Pourquoi la mairie de Cotonou ne peut-elle pas prendre des mesures contraignantes pour obliger toutes les populations des zones environnantes à s’abonner auprès des structures de collecte d’ordures ? Est-il aussi difficile pour les deux structures en charge de l’hygiène et de l’assainissement du marché d’accorder leurs violons et de travailler en synergie à ce sujet ? autant de questions qui demeurent, pendant que les deux structures se rejettent la responsabilité, au dépend des populations.

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