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Le Matinal N° 4322 du 1/4/2014

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Affaire des deux milliards à la Sbee : Yayi protège le ministre Barthélémy Kassa
Publié le mercredi 2 avril 2014   |  Le Matinal


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© APA par Saliou Amah
Visite d`amitié et de travail du président Yayi Boni à Abidjan
Mardi 11 Mars 2014. Abidjan. Dans le cadre de la visite d`amitié et de travail, qu`il effectue en Côte d`Ivoire, le président béninois Yayi Boni a été reçu en audience par son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Ph : Yayi Boni


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 Dans le dossier

L’opinion publique se fait déjà une idée de l’affaire des deux milliards à la Sbee et le développement qui en est suivi. Elle se rend compte que la manière dont l’Exécutif gère ce dossier en comparaison à ses habitudes dans des affaires précédentes de ce genre est l’illustration d’une gouvernance sans boussole et sans repère, basée sur l’inégalité et l’injustice. A l’opinion publique d’en tirer les leçons.

Les affaires de mauvaise gestion sont légion sous Yayi Boni. Elles éclatent au grand jour et déferlent sur le pays. Avec l’éclatement récent de l’affaire des deux milliards Fcfa à la Sbee qui se révèle une tempête provoquée par l’Exécutif, ce dernier en ajoute volontairement aux scandales dans lesquels sa culpabilité n’est plus à démontrer. Mais, fidèle à ses méthodes contradictoires face à des dossiers de même nature, il s’emploie à dissimuler sa part de responsabilité dans les décisions de limogeages et de suspensions des autorités mises en cause. D’une affaire à une autre, le gouvernement agit selon la tête du client. Il a souvent montré son penchant à protéger certains et livrer d’autres. Comme on peut s’en rendre compte, par le biais du dossier Sbee, il a ramené à la mémoire de l’opinion publique plusieurs affaires de mauvaise gestion et de corruption face auxquelles il n’a pas adopté la même méthode de gestion. Beaucoup se souviennent encore du dossier Cen-Sad dans lequel, l’ancien-ministre de l’urbanisme, de la réforme foncière et de la lutte contre l’érosion côtière François Noudégbessi devrait se défendre face aux accusations de corruption. Pour se mettre à la disposition de la Commission Kpognon mise sur pied par le chef de l’Etat pour élucider cette affaire, le ministre François Noudégbessi a été suspendu de son poste au gouvernement. Environ trois mois après sa suspension il a été rappelé en septembre 2009 à son poste par le Président de la République. Malgré cela, il lui a été demandé de rester à la disposition de la Justice.

Le dossier siège de l’Assemblée nationale

Il y a eu également le dossier de construction du siège de l’Assemblée nationale qui a failli emporter l’ancien ministre Blaise Ahanhanzo Glèlè. Succédant à François Noudégbessi au gouvernement, ses attributions ministérielles lui ont été retirées afin qu’il se rende disponible pour se défendre face aux accusations qui portaient sur la mauvaise gestion des fonds alloués au projet. Quelques jours après, il a retrouvé également son fauteuil au sein de l’équipe gouvernementale. La décision de suspension de ces deux autorités a juste permis de les décharger temporairement pour les besoins de l’enquête. Le seul fait que le chef de l’Etat ait choisi de suspendre ses ministres pour leur permettre de répondre de leurs forfaits et de revenir dans son équipe au cas où les faits à eux reprochés ne sont pas constitués n’est qu’une méthode sélective. Les mêmes problèmes se sont posés dans d’autres cas, mais le gouvernement n’a pas recouru à la même méthode. Par exemple, dans le dossier port sec de Torri, c’est une histoire de pots de vin qu’aurait révélé au chef de l’Etat le promoteur du projet. Ce dernier a accusé certains conseillers du président de la République de lui avoir réclamé des pots de vin. Cela a suffi pour que Yayi Boni suite à des confrontations entre l’accusateur et les accusés décide de sanctionner ses collaborateurs dont le Secrétaire général de la Présidence Edouard Ouin Ouro, le directeur général du port de Cotonou, au moment de+s faits, Joseph Ahanhanzo-Glèlè. Présentés au procureur de la République, les soupçons de corruption n’ont pas été établis. Conséquence, les intéressés n’ont pas été mis en examen.

Une gouvernance sans repère

La gouvernance Yayi Boni est sans repère. Si l’Exécutif avait appliqué ces deux méthodes dans d’autres dossiers similaires qui ont suivi, personne ne lui en voudra. Le Conseil des ministres du 26 mars 2014 s’est penché sur le dossier Sbee. Il a décidé de mettre en place une Commission composée d’un inspecteur de l’Inspection générale de l’Etat et d’un comptable pour vérifier la comptabilité de l’entreprise. De plus, il veut en savoir plus sur l’affaire des deux milliards Fcfa qui alimente désormais l’actualité nationale. Le gouvernement a également instruit l’adjoint de Hounkpatin à assurer son intérim. Ce qu’il faut déjà reprocher au chef de l’Etat, c’est de ne pas prendre des mesures pour permettre également au ministre Barthélémy Kassa, cité dans l’affaire des deux milliards, de se mettre à disposition pour les besoins de l’enquête ouverte sur cette affaire.

Le président de la République a épargné Barthélémy Kassa de cette exigence. Cela pose un problème. C’est une puanteur qui se répand et qui laisse libre cours aux diverses opinions se résumant en une idée. Le gouvernement a voulu liquider Marius Hounkpatin. L’affaire des deux milliards Fcfa ne peut être de la seule responsabilité du Dg/Sbee, mais cela impliquerait également la culpabilité du ministre Barthélémy Kassa. En montrant dans sa façon de gérer ce dossier que le ministre de l’Energie ne doit pas se mettre à disposition pour les besoins de l’enquête, le chef de l’Etat le protège. On est convaincu aujourd’hui que le gouvernement veut précipiter la chute de Marius Hounkpatin. Sinon comment comprendre que suite à sa suspension, son ministre de tutelle lui intime l’ordre de passer service à son adjoint. La mesure de suspension ne signifie pas qu’il a été limogé. Qu’ils nous disent que l’idée qui se cache derrière la suspension, c’est de relever le Dg/Sbee de ses fonctions. Or, la décision du Conseil des ministres indique que c’est une suspension. Cela rejoint les cas des ministres François Noudégbessi et Blaise Ahanhanzo-Glèlè. Après s‘être mis à la disposition des enquêteurs, ils n’ont pas été accablés par les rapports, ce qui leur a permis de retrouver leur fauteuil. Dans le cas de Marius Hounkpatin, soit le gouvernement se base sur la position de la Justice pour se décider. Cette position est que la justice n’a pas encore relevé des manquements graves dans la gouvernance de la Sbee pour se permettre de retenir Marius Hounkpatin dans les liens de la détention préventive. L’autre chose, c’est de dire à l’Exécutif d’attendre patiemment les conclusions de la Commission à mettre en place pour exploitation. Seulement, dans cette affaire où le gouvernement accuse déjà Marius Hounkpatin de mauvaise gestion beaucoup craignent que s’établissent des complicités entre les membres de cette Commission et l’Exécutif qui n’est pas exempt de reproches dans cette affaire.

L’exemple de la Cnss

Le comportement qu’a adopté le gouvernement dans le cas de mal gouvernance à la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) a surpris plus d’un. Mis en cause par les Organisations syndicales qui l’accusent de mauvaise gestion, l’ancien Directeur général de la Caisse Augustin Ali Yérima n’a pas du tout été inquiété. Aidé par le gouvernement, il s’est foutu royalement de tout le monde. Malgré les dénonciations, l’Exécutif n’a voulu rien faire pour apaiser la colère des syndicalistes. En fin de compte, il s’est basé sur un rapport d’audit qui glorifie la gouvernance de Augustin Ali Yérima pour opposer aux critiques qui fusaient de partout, un bilan élogieux. Même si l’ancien Dg/ Cnss a été finalement remplacé, il est à l’abri de toute poursuite. Et c’est l’œuvre du Pouvoir Yayi Boni. La question qu’on se pose est de savoir, pourquoi ce même gouvernement ne peut pas attendre le rapport des audits dans les cas précédemment cités avant de prendre des mesures à l’encontre des auteurs des méfaits. Pour moins que les faits reprochés à l’ancien Dg/Cnss, d’autres ont été jetés en prison. On pense à Expédit Houessou, ex-Dg Sonacop.

Fidèle Nanga

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