Sommet UE-Afrique : Le capital humain au cœur du partenariat euro-africain #aCotonou

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Sommet UE-Afrique : Le capital humain au cœur du partenariat euro-africain

Publié le jeudi 3 avril 2014 | La Nation

© AFP par DR
Bruxelles : 4eme sommet UE-Afrique
Le quatrième sommet Union européenne-Afrique s`est ouvert ce mercredi 2 avril 2014 à Bruxelles (Belgiques). Il réunit une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement africains ainsi que leurs homologues européens.

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Une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique et d’Europe prennent part, depuis hier mercredi 2 avril au 4e sommet UE-Afrique à Bruxelles. Les leaders des deux continents prennent le pari d’investir dans les personnes pour la prospérité et la paix.

Par Gnona AFANGBEDJI, Envoyé spécial à Bruxelles

Dire que l’Union européenne, dans son partenariat avec l’Afrique, fait peu de place au capital humain, relève d’un doux euphémisme. Mais l’avenir des deux continents se jouera sans doute autour de cet enjeu.
Raison pour laquelle le quatrième sommet UE-Afrique a choisi de se focaliser sur le thème : «Investir dans les personnes pour la prospérité et pour la paix». «Nous avons choisi de toucher les préoccupations quotidiennes des gens, leur sécurité, leurs perspectives d'emploi et leur avenir personnel et celui de leurs familles. Tout le monde devrait être en mesure de vivre sans peur et tous devraient avoir la possibilité de prospérer là où ils vivent», confie Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, à l’ouverture du sommet. Pour lui, l’Afrique et l’Union européenne développent des relations des plus dynamiques qui n’excluent pas de recevoir de souffle nouveau. «Nos sociétés, nos continents, changent rapidement, et il est donc essentiel que nous nous réunissions régulièrement. Pour voir où nous en sommes, où nous allons», ajoute-t-il, convaincu que le sommet permettra de consolider leur partenariat et surtout de renforcer les espoirs des populations.
L’enjeu du sommet, c’est d’amener les dirigeants des deux continents à réfléchir aux moyens de promouvoir le capital humain par l’éducation et la formation. En l’occurrence des jeunes et des femmes qui manquent aujourd’hui de compétences et de connaissances nécessaires pour une meilleure insertion professionnelle.
José Manuel Barroso, président de la Commission de l’Union européenne, trouve qu’ il s’agira surtout d’approfondir le partenariat d’égal à égal et de saisir de nouvelles opportunités de coopération en élargissant les liens politiques, économiques et interpersonnels. Les deux leaders soulignent l’intérêt de plus en plus croissant que revêt l’investissement sur les personnes dans le partenariat UE-Afrique.
«Au cours des sept dernières années, l’Afrique et l’Union européenne ont œuvré de concert pour améliorer les moyens d’existence des populations dans les domaines qui préoccupent le plus les citoyens», se défend José Manuel Barroso. Cet investissement s’est notamment traduit par des projets de formation dans l’enseignement et de recherches universitaires, le financement de l’accès à des services énergétiques modernes et un meilleur accès à la santé ainsi que l’appui à la promotion de la démocratie et des droits de l’homme.
Dans le secteur énergétique, illustre-t-on, l’Union européenne aura contribué, entre 2007 et 2012 à assurer l’accès à l’électricité à plus de 600 000 ménages, avec 15 700 kilomètres de lignes électriques installées et 78 000 emplois créés dans ce secteur. Mieux, plus de 3000 étudiants et 750 membres de personnel universitaire ont eu l’occasion d’étudier à l’étranger dans le cadre du Programme Erasmus Mundus de l’Union européenne.

Un partenariat économique dynamique !

Mais investir dans les personnes suppose, selon Bruxelles, qu’il faudra investir pour la prospérité. Déjà, le président de la Commission se réjouit de ce que le partenariat ait permis aux deux continents de profiter des possibilités de croître ensemble et de créer des emplois au travers du commerce et des investissements. Entre 2007 et 2012, précise-t-il, les importations européennes en provenance d’Afrique ont augmenté de 46%, atteignant un montant de 187 milliards d’euros en 2012.
Pendant la même période, l’Europe est restée le principal marché d’exportation des produits africains, soit environ 40% des exportations africaines. Les échanges d’investissements se développent également dans le même sens. «En 2012, l’Union européenne comptait pour 48% des stocks d’Investissements directs étrangers vers l’Afrique. Les investissements africains ont augmenté de 700% pour atteindre 77 milliards d’euros en 2012», rapporte-t-il. Et de conclure que malgré la crise qu’elle traverse, l’Union européenne reste le principal pourvoyeur de l’aide publique au développement en direction de l’Afrique, avec 18,5 milliards d’euros déboursés en 2012, soit 45% de l’APD mondiale pour l’Afrique. Les autorités européennes restent convaincues que le 11è Fonds européen de développement (FED) viendra à coup sûr renforcer cette tendance et jugent l’Accord de partenariat économique (APE) comme un tremplin pour construire une zone de libre échange profitable aux diverses régions du continent.
S’il est aujourd’hui de notoriété que l’Afrique a vécu une transformation économique impressionnante ces dix dernières années, nul n’ignore les défis importants que le continent doit relever pour rattraper son retard. A commencer par les leaders africains eux-mêmes ! Portant la voix du continent à Bruxelles, le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, président en exercice de l’Union africaine et la Sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’Union africaine, ont rappelé la nécessité d’éteindre les foyers de tension et de bâtir des nations de paix, de stabilité et de sécurité. Et pour construire une croissance inclusive sur le continent, ils soulignent que l’Afrique et l’Union européenne doivent mutualiser leur potentiel autour d’un partenariat décomplexé.
Le sommet UE-Afrique de Bruxelles se tient après ceux du Caïre en 2000, de Lisbonne en 2007 et de Tripoli en 2010.

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