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La Nation N° 5961 du 4/4/2014

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An III de Boni Yayi II : Entre amorce d’atterrissage et désirs de prolongations
Publié le vendredi 4 avril 2014   |  La Nation


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© AFP par DR
Politique : Thomas Boni Yayi, président de la République


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A deux ans de la fin du dernier quinquennat du président Boni Yayi, les regards sont de plus en plus tournés vers l’horizon 2016, échéance constitutionnelle de la prochaine présidentielle, toutes choses étant égales par ailleurs. Les uns et les autres se demandent si l’échéance sera respectée, l’alternance une réalité. Le président, lui, rassure. Il a même solennellement juré en Conseil des ministres de partir. Entre les craintes des uns et les assurances de l’autre, se dessinent les enjeux de l’atterrissage annoncé sur le tarmac d’avril 2016, et les inévitables envies de prolongations des caciques du régime.


Par Wilfried Léandre HOUNGBEDJI


Il y a dix ans à pareil moment, le pays était déjà en ébullition. A la volonté de certains pontes du régime d’alors d’éterniser au pouvoir le président Mathieu Kérékou, s’opposait l’engagement des autres, la Société civile notamment à faire échec à toute manœuvre allant dans le sens.
A cette ambiance de guerre larvée, s’ajoutait l’épique débat sur la recevabilité ou non de la candidature du président de la Banque Ouest africaine de Développement (BOAD), Boni Yayi, que certaines manœuvres politico-juridiques visaient insidieusement à écarter de la course. Or, à moins qu’il se fût agi d’un savant montage politique pour le mettre sur orbite, lesdites manœuvres auront plutôt eu l’effet d’accroître sa popularité. Dans cette ambiance-là, il apparaissait de plus en plus clairement que c’était la fin du système Kérékou. Les jeux étaient ouverts.
Or, voici qu’en ce moment, plane l’incertitude absolue sur la tenue à bonne date du scrutin présidentiel prévu pour 2016, les tribulations autour de la correction de la LEPI et l’attentisme de la classe politique, particulièrement des candidats potentiels et probables y aidant. Pourtant, dans la tête du président de la République, le compte à rebours doit avoir commencé.

La profession de foi

En effet, se référant à ses déclarations publiques, à ses nombreuses professions de foi aussi, le moins que l’on puisse envisager, c’est qu’il doit avoir déjà élaboré son plan d’atterrissage pour se consacrer à l’autre vie dont il rêve après la politique : prêcher la parole de Dieu.
Mais c’est connu, tout homme qui a du pouvoir a tendance à en abuser, à vouloir le conserver le plus durablement possible tant son attrait paraît irrésistible souvent. Et s’il faut croire le président Boni Yayi quand il se projette déjà au-delà du pouvoir en s’imaginant pasteur, faut-il tout aussi considérer que ses proches, certains caciques notamment sont acquis à l’idée de la fin prochaine ? Fort logiquement, il y en a qui ont déjà commencé à ramer vers d’autres rives, espérant revenir aux affaires avec le prochain président de la République, qu’il ait été adoubé ou non par le président sortant.
Il y en a aussi, hélas, qui ne se hâtent pas d’envisager la fin qui les éloignerait de leurs positions actuelles du pouvoir, dont ils ont caressé les ors et goûté à la saveur. Pour ceux-là, toutes manœuvres politiciennes sont utiles pour, jouant les pêcheurs en eau trouble, favoriser les troubles, s’employer à des stratégies pour faire réviser la Constitution, ou encore s’ils avaient quelque influence sur le titulaire du pouvoir, essayer de le convaincre qu’il est possible de s’imposer au peuple. Pour ceux-là, la partie ne doit pas s’arrêter à l’issue du temps réglementaire.
Il faut encore et toujours jouer les prolongations. Quitte à se comporter en pirates pour, comme dans le cas de l’avion de la compagnie malaysienne récemment disparu, provoquer l’hécatombe au nom de leurs intérêts égoïstes trop étroits.
Ainsi, les deux prochaines années risquent de rimer encore avec l’insidieux débat sur la révision de la Constitution ; tant certains tenanciers de cette thèse n’ont pas encore renoncé à sa validation.
En face, le temps passant et nous rapprochant de l’échéance, les énergies devraient se libérer pour combattre ce courant.
Il va sans dire que les temps qui viennent, qui annoncent la fin du système actuel des choses, pourraient être très mouvants. Saurons-nous traverser la zone de turbulence qu’ils nous annoncent ?



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