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Célébration d’accession à la Magistrature suprême de Yayi : 8 ans de gâchis, de déviance et de mal gouvernance
Publié le mardi 8 avril 2014   |  actubenin.com


Conférence
© AFP par GEORGES GOBET
Conférence des Donateurs pour le développement du Mali: l`arrivée du président Yayi Boni à Bruxelles


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06 avril 2006 - 06 avril 2014, cela fait huit (08) ans que Yayi Boni préside aux destinées de la République du Bénin. S’il est reconnu et accepté par tous que son prédécesseur lui a laissé un pays en paix où se cultivent l’unité nationale et une gouvernance qui suscitaient l’admiration des autorités du pays de l’Oncle Sam, au point où celles-ci lui ont accordé de gros crédits (Millénium challenge account) ; aujourd’hui, si l’on n’est pas déjà dans le sous-sol de la gabegie, le Bénin est sûrement dans la déviance avec une gouvernance sclérosée et asphyxiée. Tous les leviers de développement sont mis en veilleuse…

Rien ne va aujourd’hui au Bénin si ce n’est l’organisation des kermesses burlesques ou des séances de grandes démonstrations lyriques à la gloire du roi assis confortablement dans son fauteuil et dodelinant de la tête. Oui, comme le disent nos frères Goun de Porto-Novo, « Dossou mèdjomin, éwè démin nin » (ndlr : c’est l’heureux du jour qu’il faut magnifier). Ainsi, le chef se plait à ce que l’on chante sa gloire et le déifier. N’a-t-il pas dit lui-même dans ce pays, qu’après Dieu, c’est lui Yayi Boni ? Et oui, vous ne vous trompez pas ; l’homme a osé à se comparer à Dieu. C’est comme cela qu’il conçoit le pouvoir. Le pouvoir pour lui n’est certainement pas œuvrer pour un mieux-être des populations. Mais, c’est lui, Yayi compte d’abord. Le développement viendra après. Mais ce développement ne vient toujours pas. Car, sous Yayi Boni, la gouvernance se conçoit comme quoi, il faut agir d’abord avant de réfléchir. C’est-à-dire Docteur de son état, s’il était un chirurgien, lorsqu’il entre au bloc pour opérer un malade, il agit d’abord sur le corps de son patient avant de penser après à savoir ce qu’il devrait faire pour sauver l’infortuné du mal qui le ronge. Conséquence : notre Docteur oublie qu’en procédant ainsi qu’il agit sur la vie des milliers d’êtres humains et non des cobayes sur qui, en chirurgie, on fait des essais.

Sinon comment comprendre que d’avril 2006 à ce jour, tous les dossiers de la nation béninoise auxquels la « Haute Autorité » a eu à toucher n’ont connu d’aboutissement heureux ? Tout le tissu social et politique est désagrégé. L’économie, on n’en parle même pas. Les contribuables hommes d’affaires, s’ils ne sont pas traqués et chassés de leur pays, ils sont tout simplement livrés à la vindicte populaire par des propos incendiaires du chef de l’Etat les traitant de moins vertueux. Alors que ce sont eux, qui paient massivement des taxes et impôts dont se servent les princes d’aujourd’hui pour se la couler douce sous nos yeux.

Corruption, la championne

Que pouvons-nous dire de la lutte contre la corruption pour qui, il a même fait une marche dite verte mais qui s’est révélée en réalité comme une vaste blague destinée à faire endormir les esprits triviaux pendant qu’on siphonne « religieusement » tous les leviers du développement pris d’assaut par des copains, des coquins et surtout de gens dits religieux ayant déserté les temples ou les églises pour s’installer qui, au Palais de la République qui, au Parlement et qui, dans les départements ministériels. Ce faisant, l’opium qu’ils servent au peuple pour se donner bonne conscience est le recours systématiquement aux séances de prières.

Que pouvons-nous garder aujourd’hui de la paix et de l’unité nationale après huit années de gestion au Bénin si ce n’est la politique de diviser pour régner qui a pris le pas sur le dialogue politique, social et économique ?

Le pont est rompu avec toutes les formations politiques et le dialogue social n’est qu’une chimère. Conséquence : les Centrales syndicales sont aujourd’hui en lutte pour la reconquête des libertés publiques mises sous le joug d’un certain Placide Azandé, grand Préfet de son état qui, en plein 21ème siècle prend un acte pour interdire des marches qui défendent les droits reconnus par la loi. Aberration ou incompétence ? C’est sûrement une autorité administrative nostalgique des temps révolus au Bénin.

Sous un autre angle, c’est la politique du deux poids, deux mesures qui règne en maître dans la gestion des affaires publiques. Selon que vous serez originaire du nord-Bénin ou du sud-Bénin, un dossier vous concernant dans l’Administration publique est gérée différemment. L’impression générale qui se dégage est que les fils du sud-Bénin sont les plus persécutés pendant que leurs frères du nord-Bénin sont chéris et même promus lorsqu’ils ont coupables ou déclarés auteurs de malversations financières. Les dossiers de la Sonacop, de la Cnss et récemment des concours frauduleux de recrutement d’Ape au profit du Ministère des Finances et l’affaire des deux milliards à la Sbee édifient les septiques.

Economie chiffonnée

Pendant ce temps, les activités économiques sont soigneusement sabotées par le régime Yayi qui est devenu dangereux pour la croissance économique. Sous le pouvoir Yayi Boni, lorsque vous êtes un privé et vous vous hasardez à signer un contrat avec l’Etat central, c’est à vos risques et périls. Le gouvernement Yayi Boni n’est plus crédible à contracter. Ce qui fait que dans les rapports successifs de « Doing Business » des institutions de Bretton Wood, le Bénin va de régression en régression. La corruption et la concussion voire des délits d’initiés sont perpétrés de jour comme de nuit. C’est sur ce terrain qu’il excelle au point de chercher à gouverner désormais par le mensonge. Pendant qu’une inspection du Fmi pond un communiqué pour attirer l’attention sur les déviances économiques à éviter, le gouvernement juge utile de camoufler ses tares et organise dans les médias une campagne d’intoxication faisant croire qu’il est félicité par les institutions de Bretton Wood !!!

Alors que pouvons-nous dire aujourd’hui des recettes douanières dans les ports, aéroport et frontières du Bénin, lorsqu’après avoir concédé, en toute conscience, à un privé par appel d’offres international, le Programme de vérification des importations (Pvi-Nouvelle génération) et ; que, du jour au lendemain, sans crier gare, on décide unilatéralement d’annuler ledit contrat par pure vengeance contre une personne dont on a bénéficié des largesses pour se hisser au pouvoir. Ces comportements, comme nous le conseillent les préceptes religieux, ne restent jamais sans conséquence : la sanction divine !!!

L’exemple ivoirien

Pendant ce temps, en Côte d’ivoire, le président Alassane Ouattara travaille sérieusement dans un partenariat public/privé, moteur indispensable à tout développement. La raison, le pays des éléphants bien que sorti d’une guerre civile a atteint, en moins de deux ans de gestion, 8% de taux de croissance pendant que la gestion du régime Yayi Boni malmène le Bénin en deçà de 3 ou 4% !!! Car, ici, ce qu’on sait faire le mieux, c’est l’accumulation des dossiers de haute corruption jamais élucidés. Ils ont noms : Cen-Sad, Icc services, machines agricoles, chantier du siège de l’Assemblée nationale (temple de la corruption), aéroport de Tourou à Parakou, Ports secs de Tori-Bossito et de Parakou… C’est dans ces conditions qu’ils ont réussi l’exploit de faire perdre au Bénin, les crédits de plusieurs milliards au Bénin sur le programme du Millénium challenge account (Mca) que le régime dirigé pourtant par un militaire a pu faire gagner au Bénin. Eux, ils n’ont pas été capables. Car, leur mal gouvernance a tout fait plomber au point où le Bénin semble définitivement être exclu pour bénéficier des crédits du peuple américain.

C’est dans cette politique de déviance et de mal gouvernance qu’ils ont organisé leurs festins pour célébrer un soi disant anniversaire d’accès au pouvoir pendant que nos enfants sont laissés pour compte à la maison parce que l’école a fermé ses portes depuis, le 07 janvier 2014 où les Centrales syndicales ont légitimement lancé des mots d’ordre de grève. Nous sommes aujourd’hui à quelques jours de franchir une année scolaire blanche et le régime n’en a cure. Il préfère fêter et faire la bombance. Et dire que cela va encore durer pendant 24 mois !!!??? Il faut s’armer de courage pour la traversée. Toutefois, il faut espérer que le message de Mgr Antoine Ganyé est bien perçu par les uns et les autres pour que le Bénin puisse enfin renaître. Autrement, au terme de son 2ème et dernier mandat, c’est une litanie de scandales politico-économiques que l’on recensera et qui de droit devront y répondre en toute légalité.

Emérico Adjovi

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