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L`événement Précis N° 1081 du 12/4/2013

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Souleymane Amzat: « Les frontières des Etats africains sont perméables »
Publié le vendredi 12 avril 2013   |  L`événement Précis


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Souleymane Amzat, spécialiste des questions de sécurité, Directeur général de la société « Protector International » implantée à Paris et s’occupant de la protection des hautes personnalités, a été reçu le dimanche 31 mars sur l’émission ‘’Convictions’’ de Canal 3 Monde pour opiner sur le sujet en relation avec la réalité africaine. En une heure (01h), il a passé en revue la guerre au Mali, l’insécurité et le terrorisme en Afrique. « Qu’est-ce qui est à la base de cette inflation d’insécurité en Afrique ? ». C’est la première question à laquelle a répondu l’invité de Vianney Assani. En toute franchise, le consultant international en sécurité a lié les raisons de la persistance de l’insécurité en Afrique au laisser-aller que favorisent les Etats africains eux-mêmes. Selon ses explications, aujourd’hui en Afrique, « il est possible de transporter n’importe quoi d’un point A à un point B, parfois même sans être contrôlé ». C’est le cas avec la naissance de la guerre malienne qui n’a fait que succéder à celle libyenne. « L’espace Cedeao est aujourd’hui le théâtre d’opérations armées comme au Mali. Le conflit libyen est devenu un grand centre commercial de vente d’armes et de trafic en tous genres. Car lors de la crise libyenne, il y a eu de grandes transactions d’armes et de bombes entre les dépôts maliens et libyens. La dislocation de l’armée libyenne a été à la base de cela » dénonce-t-il. Et comme si cela ne suffisait pas, il a démontré en quoi « la Lybie est un réservoir d’armes pour l’Afrique et le monde ». « Imaginez qu’une seule caserne de Tripoli peut faire la totalité de l’armement d’un pays », a-t-il déclaré. Spécialiste des questions de sécurité, il révèle « que la guerre malienne n’est pas encore terminée », simplement parce qu’il y a encore des flux migratoires et que des groupes continuent de se battre entre eux.

Comment finir avec ces guerres en Afrique ?

Deux (02) réponses ont été servies par l’invité de Vianney Assani sur la question relative aux solutions pouvant aider les Etats à mettre un terme aux guerres. Au regard de ses expériences, il propose aux Etats africains, d’empêcher les Etats occidentaux donneurs de leçons de venir bombarder l’Afrique avec leurs politiques économiques. Car, c’est un dispositif qui favorise les conflits armés, désagrège la paix et la stabilité au sein des nations africaines. « L’ingérence n’est pas source de paix et de stabilité. Et ils savent pourquoi ils interviennent à chaque fois. Citez-moi une seule richesse minière qui ne se trouve pas en Afrique. Je ne peux pas comprendre qu’on soit dans la pauvreté, l’insécurité alors qu’on a toutes ces richesses. Pour se développer et être puissant économiquement, il faut être stable et sécurisé. Certaines personnes ont intérêt à ce que les pays africains ne soient pas stables et sécurisés. Le plan de conquête et de domination de l’Afrique est pensé sur plusieurs dizaines d’années voire des siècles… », a-t-il indiqué. Et comme seconde solution, il a souhaité « que les Etats créent la direction de l’armement, des minutions pour que les armes récupérées dans l’informel soient gardées à travers un bon programme ». Il estime que les armes saisies sur les champs de guerre ou chez les bandits de grands chemins doivent être listées, répertoriées et déposées dans les poudrières des casernes pour servir en cas de besoin. Ce que le Mali n’a pas su faire en son temps, selon lui.

Appréciation de l’intervention de la France au Mali

Au cours de cette émission, l’invité de ‘’Canal 3 Monde’’ a également porté un regard sur l’intervention de la France au Mali avec l’appui de l’armée tchadienne. Pour lui, « c’est le retour à l’envoyeur. Car, ceux qui ont créé cette affaire ne sont plus au pouvoir en France ». Il pense plutôt que c’est dans l’ordre normal des choses que la France reparte au Mali pour rétablir l’ordre. « C’est un devoir qui ne mérite même pas un merci. Les nouvelles autorités françaises sont plus responsables et savent comment prendre leurs responsabilités face aux situations ». Ne pouvant finir cette émission sans donner son point de vue sur la situation sécuritaire béninoise, Souleymane Amzat a déploré l’état actuel mais toutefois, salue les efforts remarquables du commissaire du commissariat centrale de Cotonou, Louis-Philippe Houndégnon qui imprime des marques pour le renforcement de la sécurité béninoise.
Emmanuel GBETO

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