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Le Confrère de la Matinée N° 942 du 29/1/2014

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Décrispation progressive de la tension sociale: Plus de pertes que de gain
Publié le samedi 12 avril 2014   |  Le Confrère de la Matinée


Grève
© Autre presse par DR
Grève du Front d’action des syndicats des trois ordres de l’enseignement


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Après trois mois de débrayage des services administratifs et de vacances des cours dans les écoles béninoises, et pendant que la tendance générale est à la baisse de la tension et la reprise des activités dans le secteur public en général, il convient de faire un bilan qui permette d’en évaluer les pertes de toutes natures et les avantages tirés du durcissement de la grève.

Trois mois, c’est approximativement le temps pendant lequel l’école toute entière, du moins celle publique a dormi. C’est aussi la période de débrayage des activités de certains secteurs du service public. Pendant cette période, et gouvernement et acteurs sociaux ont dialogué. Ils ont discuté sans pouvoir parvenir à faire l’unanimité autour de certaines questions. Cette mésentente a conduit, logiquement, à la montée de la tension sociale. C’est encore pendant ce temps, que le gouvernement, tout en perdant des milliards de francs que devrait générer l’activité économique et administrative, paie des salaires pour un travail qui n’a pas été physiquement exécuté. Mieux, les sous défalqués pour fait de grève ont été restitués aux ayant droits suite aux revendications acerbes et les menaces de syndicalistes en mouvement.

L’activité économique de façon générale, est en berneLes agents publics sont restés à la maison, tout en percevant leurs émoluments à la fin de chaque mois pendant tout ce temps de cessation de travail. Les apprenants des enseignements primaire, secondaire et supérieur sont restés sans cours, livrés à eux-mêmes et sans état d’âme. La déperdition scolaire a repris ses droits à travers des travers inconséquents. Si dans le supérieur le problème n’est pas remarquable, c’est surtout dans l’enseignement secondaire que l’on a enregistré le fort taux de déviances marquées par des grossesses non désirées, la délinquance soutenue par la tentation à la cybercriminalité.
La désolation et la déception des parents sont grandes. L‘école béninoise a perdu, du coup, son prestige. Les autorités en charge de l’éducation tentent, dans une gymnastique singulière, de sauver ce qui peut encore l’être. On veut à tout prix rattraper. Et c’est justement à ce niveau que le bât blesse.
En effet, quel que soit le réaménagement inoculé au système pour lui permettre de retomber sur de bons pieds, la qualité de l’enseignement dispensé dans une précipitation presqu’inouïe, avec pour seul souci de colmater les brèches, et l’entrain et de l’enseignant et de l’apprenant s’en trouveront dangereusement affectés. « Le temps passé ne se rattrape plus », dit l’adage.
Il est vrai, les syndicalistes faisant pour leur compte le point, peuvent en déduire une satisfaction tout au moins morale, au regard des effets positifs produits par ce mouvement. Les retombées financières (rétrocession des sous défalqués en 2014 pour effet immédiat, ceux de 2012 ayant obtenu une programmation) et autre satisfaction morale (pour ce qui est de ce qu’on peut appeler libertés publiques reconquises) ne combleront jamais tout ce qui a été perdu, voire le temps perdu dans ce mouvement.
L’Etat, lui, n’a rien gagné que peut-être la stabilisation de la situation, son contrôle et sa « maitrise ».
Ce que le pays a perdu en notoriété, en crédibilité est énorme. La perte de confiance en ce pays qui fragilise sa situation sociale et donc sa consistance économique est incommensurable. Que recherche un investisseur si ce n’est la paix, la stabilité et la sécurité de sa personne et de ses biens. Mais un pays qui n’offre aucune garantie pour ce qui concerne ces différents points ne saurait convaincre de sa disponibilité à entretenir un climat des affaires serein. Nous avons encore frôlé la catastrophe. Mais il est temps que chacun se reconvertisse et s’investisse dans l’activité économique, dans la paix et la quiétude totale. Le développement est à ce prix.

Félix MAHOUGNON

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