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Le Matinal N° 4330 du 11/4/2014

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Polémique autour du réaménagement du calendrier scolaire : Mohamed Djibigayé et Raoufou Affagnon s’opposent
Publié le samedi 12 avril 2014   |  Le Matinal




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Les acteurs de l’éducation nationale ne s’entendent pas encore sur la nécessité ou non de la modification du calendrier scolaire.

La position du gouvernement est claire : aucun réaménagement n’est à l’ordre du jour, défend Mohamed Djibigayé, Directeur de Cabinet du ministre en charge de l’Enseignement secondaire.


A l’opposée, de nombreuses réactions contraires proviennent du monde des enseignants. Ancien porte-parole du Front d’action des syndicats des trois ordres de l’Enseignement et enseignant à la retraite, Raoufou Affagnon contre-attaque. C’est une blague du gouvernement, s’indigne-t-il.

Mohamed Djibigayé, Dc du ministre de l’Enseignement secondaire : « Les congés tiennent, l’année sera validée »

« A l’heure actuelle, le calendrier scolaire en vigueur est celui que les ministres en charge de l’Enseignement ont signé depuis septembre 2013. Pour modifier un calendrier scolaire seul le gouvernement est habilité à instruire les ministres.

Je peux vous confirmer qu’à notre niveau, aucune instruction n’a été reçue dans ce sens ». D’après ces propos du Directeur de Cabinet du ministre de l’Enseignement secondaire, le gouvernement tient à l’application stricte du calendrier scolaire établi dès le début d’année.

De même, il a été clair sur l’effectivité des congés de pâques qui démarrent ce vendredi 11 avril 2014.

« Cela peut changer d’une minute à l’autre, mais actuellement, nous nous en tenons au calendrier en cours d’application. Les congés de pâques tiennent et les dates des examens ne sont pas modifiées.

Les parents d’élèves peuvent être rassurés », a confié Mohamed Djibigaye. A la question de savoir d’où provient l’information véhiculée sur une prétendue année blanche, il estime que ce sont des rumeurs. Il accuse la rue de semer des troubles dans les esprits. « C’est la rue qui sait quelle couleur elle donne à l’année.

L’année peut avoir toutes les couleurs sauf la blanche. Et s’il faut invalider une année scolaire, seule le gouvernement en a la compétence. A l’heure actuelle, aucune décision n’est prise dans ce sens », a martelé Mohamed Djibigaye.

François Abiola, ministre d’Etat, chargé de l’enseignement supérieur a tenu le même langage. A la sortie de la réunion de la Commission nationale permanente de négociation, lundi dernier le ministre a rassuré l’opinion publique.

« L’année sera validée », a-t-il indiqué. Malgré les échecs des négociations, il a gardé son optimisme. Alphonse da Silva, Directeur de l’office du Baccalauréat, lors d’un point de presse lundi, a même demandé aux candidats de se tenir prêts, car « les examens du Bac tiennent à bonne date ».

Des diplômes de quelle qualité ?

A cette allure, les candidats aux différents examens auront quel type de diplôme ? Peut-on vraiment comparer leur niveau à ceux qui ont passé les examens les années antérieures sans aucun jour de grève ? Selon les normes en vigueur et reconnues d’ailleurs par l’Unesco, pour qu’une année scolaire soit validée, il faut que les cours tiennent sur au moins les deux tiers de la durée du calendrier scolaire.

Et au cours d’un entretien publié dans votre journal en début de semaine dernière, Wilfried Djènontin, Directeur de l’Inspection générale et pédagogique du ministère de l’Enseignement secondaire, expliquait que le Bénin, au regard de la qualité reconnue pour ses diplômes, saura prendre les dispositions nécessaires en son temps.

A ce jour, le monde scolaire béninois vient de perdre 13 semaines de cours au profit des grèves sur les 36 programmées. Les congés de fêtes de fin d’année en ont pris 2 semaines et ceux des détentes ont duré une semaine.

En somme, les élèves ont passé 16 semaines sur les 36 programmées. Sans prolongation de l’année scolaire et donc la modification des dates des examens, il est clair que les 2/3 tiers du déroulement du calendrier ne seront plus respectés.

Conséquence, l’année devra être blanche, si le Bénin se veut un Etat sérieux, devant les Institutions internationales. Avec moins des deux tiers de la durée du calendrier scolaire, quel niveau d’étude auront réellement les élèves formés au cours de l’année scolaire 2013-2014 et quel crédit pour les diplômes ?

Sans surprise, les écoles privées prendront la tête

Sauf miracle, les meilleurs aux examens de cette année viendront des écoles et collèges privés. Ce serait sans grande surprise ; car à leur niveau, les programmes ont été exécutés normalement. Les travaux dirigés se sont bien déroulés et rien n’entachera leur réussite massive. Pour ceux des établissements publics, c’est clair que la catastrophe sera encore au rendez-vous à la fin d’année.

Même si dans les classes intermédiaires, les passages ont été forcés, les candidats recevront un coup. Les parents ne devront plus s’étonner d’apprendre que leurs enfants ont échoué malgré tout. Le niveau des élèves formés dans le public, cette année, si le calendrier scolaire reste comme tel, sera très faible.


Les enseignants titulaires sont les plus orientés souvent vers les classes d’examens. Ce sont eux, les vrais grévistes et non les vacataires. C’est dire que personne n’aura raison de croire qu’avec le silence des vacataires, il y a un espoir à la fin de l’année.

A côté de la grève qui va agir sur les résultats, il y a le délestage qui dure depuis des mois. Sans nul doute, les apprenants ont eu du mal à suivre normalement les cours dans les classes sans électricité et les révisions à la maison ont souffert aussi du manque d’énergie électrique.

Félicien Fangnon

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