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Persistance de la crise sociopolitique : Albert Tévoèdjrè lance l’alerte pour une urgente remobilisation
Publié le lundi 14 avril 2014   |  L`événement Précis


Le
© Autre presse par DR
Le professeur Albert Tévoédjrè, médiateur de république


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Dans un article dont il est signataire, le Professeur Albert Tévoèdjrè se dit davantage préoccupé par la persistance de la crise sociopolitique au Bénin. S’il reconnaît que les revendications sociales sont légitimes, elles ne doivent néanmoins jamais mettre en péril durablement, selon lui, l’essentiel prioritaire de tout être humain.

C’est le temps de la « conscience en action », dit également Tévoèdjrè qui estime qu’ «une concertation doit donc se préparer soigneusement, sans retard, sans « diabolisation » préalable de quiconque, afin de conquérir avec l’accord du plus grand nombre une victoire essentielle à notre développement et à la survie de notre démocratie ! ». Lire ci-après l’intégralité de cet article.

Réflexion du Professeur Albert Tévoèdjrè
JUSTICE ET MISERICORDE POUR LE BENIN !
Le Benin se débat confusément pour sortir d’une crise sociale qui fragilise dangereusementles bases essentielles au fonctionnement normal de toute république.

Si dans la gestion de ce dossier, de graves erreurs ont été commises et finalement avouées, si chacun situe la responsabilité de tel ou tel aspect du drame selon sa propre analyse, il reste que les très nombreux dégâts observés et reconnus touchent de toute évidence chaque foyer et l’ensemble de lanation et que la paix citoyenne avec le monde du travail, surtout dans la fonction publique, devient une aveuglante priorité.

Certes, on peut espérer que des « bricolages »de dernière minute sauveront pour certains une année scolaire et académique particulièrement chahutée. Ils devront largement ce « sauvetage in extremis »au plaidoyer généreux et désespéré de Mgr Antoine GanyéArchevêque de Cotonou !

Mais, ce replâtrage tardif et probablement précaire ne convaincra aucun observateur attentif. Le mal en vérité est profond, corrosif et persistant. Si nul sursaut n’intervient,il faut redouter, pour ce pays, un très sombre avenir, quels que soient ses dirigeants,- ceux d’aujourd’hui comme ceux de demain.Or, il se fait que ce même Bénin entre désormais dans la grande fièvre des élections.

La LEPI est enfin en marche ! Les candidats se font connaitre moins timidement. Les professions de foi, les programmes électoraux se peaufinent et commencent à circuler.C’est peut-être le moment de tenter de résoudre définitivement un problème majeur qu’il faut audacieusement affronter.Dans tous les pays du monde, sauf dans quelques rares pays africains, les revendications sociales ne donnent jamais lieu à la fermeture des écoles et des hôpitaux.

La situation qui prévaut au Bénin depuis de nombreux mois est l’une des plus catastrophiques en Afrique et dans le monde.Cela doit cesser. Il s’agit d’un péril immédiat dont les conséquences économiques et sociales sont sans mesure.Il y a ici atteinte publique et directe à la vie et aux droits des plus faibles.

Le monde entier qui tristement nous observe et nous plaint peut aussi nous interpeller et nous aider si nous le voulons et pourvu que nous fassions preuve d’un peu de discernement. Les hommes et les gouvernements passent… les peuples et les sociétés demeurent en se renouvelant.

Avec, par exemple, l’appui de l’Organisation Internationale du Travail, des instances internationales responsables des droits de l’homme et des droits des enfants, en accord avec les associations des parents d’élèves et des principaux syndicats, y compris les centrales syndicales internationales, en collaboration aussi avec les organes de presse de tous bords, les confessions religieuses et leurs autorités à divers niveaux, nous devons pouvoir engager dès à présent une concertation responsable pour terminer avec ce fléau.

Aucun candidat aux élections ne devrait retenir notre attention si son programme, dès à présent,ne comporte pas l’engagement que voici : Dans l’intérêt de tous, l’école et l’hôpital doivent être rigoureusement épargnés et doivent toujours fonctionner, quelles que soient la couleur, l’origine ethnique ou géographique, la formation politique ou la religion de tel président ou de tel autre élu.

Les revendications sociales sont légitimes et on doit en préserver le droit. Elles ne doivent néanmoins jamais mettre en péril durablement l’essentiel prioritaire de tout être humain. C’est le temps de la « conscience en action ».Une concertation doit donc se préparer soigneusement, sans retard, sans « diabolisation » préalable de quiconque, afin de conquérir avec l’accord du plus grand nombre une victoire essentielle à notre développement et à la survie de notre démocratie !

Le temps presse… Armés de discernement, agissons ! Maintenant !

Albert Tévoédjrè (Frère Melchior) Ancien Directeur général adjoint du Bureau International du Travail

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