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La Presse du Jour N° 2110 du 9/4/2014

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Mouvance présidentielle au Parlement : Le Président Mathurin Nago affranchi
Publié le lundi 14 avril 2014   |  La Presse du Jour


Assemblée
© Autre presse par DR
Assemblée nationale du bénin
Photo: Mathurin Nago, Président de l’Assemblée Nationale


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Le Président de l’Assemblée Nationale a répondu à ses alliés politiques au sujet du rejet du projet de budget de l’Etat gestion 2014 effectué en décembre 2013 par le Parlement. Le contenu de son discours exprime un affranchissement de la tutelle du Chef de l’Etat, qui n’a pas digéré le rejet, et de ses alliés de la mouvance présidentielle qui n’ont pas manqué de le critiquer. Pour le Président Mathurin Nago, ce sont les textes de l’Institution qu’il dirige qui ont été appliqués. Et il faut s’attendre à mieux.

Le peuple béninois pourrait vivre, pour les onze mois restant à la mandature actuelle, un engagement du Parlement au service de la Nation et non de la mouvance ou du Chef de l’Etat. C’est le discours prononcé, le jeudi 11 avril 2014, par le Président Mathurin Coffi Nago qui laisse envisager cette opportunité. Car, depuis 2006, le peuple béninois n’a assisté qu’à une compromission entre l’Exécutif et le Parlement. Au point où l’Assemblée Nationale a manqué de jouer véritablement son rôle de contrôle des actions de l’Exécutif au détriment de la population. La conséquence est la kyrielle de scandales sans punition au sommet de l’Etat.

Le Président du Parlement est le premier metteur en scène de tout le processus de ce qui se passe à l’Assemblée Nationale. Et lorsqu’il a voulu marcher aux côtés de la population, le projet de budget de l’Etat gestion 2014 qui ne répondait pas aux aspirations du peuple a été rejeté. Mieux, le Président Mathurin Coffi Nago a tenu à dire solennellement au Chef de l’Etat, lors de la présentation des vœux du nouvel an, que le pays ne se porte pas bien. Il avait ajouté que la population désespère de ses dirigeants et ne croit plus en eux. Cette situation réelle que vit la majorité des Béninois n’avait pas plu au Chef de l’Etat qui voulait faire croire que, malgré tout, le pays se portait bien.



Nago enfin décidé ?



Contre vents et marrés, le Président Nago a accepté les invectives et les « salissures » des partisans de sa famille politique et même des actes tendant à le déstabiliser dans son fief dans le Mono. Certains de ses proches ont même été promus dans son fief juste pour le fragiliser. Qu’à cela ne tienne ! Le Président Nago a compris qu’il n’est plus le bienvenu dans sa famille politique comme auparavant. Malgré cette situation, il a choisi de se ranger du côté de la mission première que les militants et le peuple lui ont confiée. Le jeudi 11 avril dernier, il a décidé une fois encore d’assumer et surtout de baliser le terrain pour la fin de son mandat. Il a décidé de marquer la rupture et de ne plus se comporter comme le veulent certains. Le Président Nago est allé jusqu’à inviter ses collègues qui le critiquent à savoir que des gens sont différents d’eux et véhiculent des valeurs qui ne sont pas les leurs dont la rigueur, la vérité et autres.

Ce discours prononcé par le professeur Mathurin Nago a de nouveau sonné comme une rupture avec le statut de caisse de résonnance projeté jusque-là au peuple béninois et à l’opinion internationale. Car l’on avait vécu dans ce pays le discours du Chef de l’Etat qui avait déclaré que tout marche bien avec le Président du Parlement et lorsqu’il dit « Piiiiiiiiiii !!!!! », le Président du Parlement répondait par l’interjection « Pananananananan ». C’est sous cette compromission que le droit de grève par exemple a été refusé aux travailleurs de la douane. C’est sous cela que la loi compliquée et difficile à appliquer sur la Lépi a été votée.

Mais aujourd’hui, le Professeur Nago a pris de l’avance sur les siens pour accorder quelques mois au peuple sacrifié sur le plateau des intérêts personnels et partisans.

Pourvu que cela dure afin que le Parlement joue véritablement son rôle de législateur et de contrôleur de l’action gouvernementale.



DISCOURS D’OUVERTURE DU PROF. MATHURIN COFFI NAGO, PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE DU BENIN.

- Excellences, Madame et Messieurs les Présidents de Parlements amis ;

- Madame et Messieurs les Présidents des Institutions de la République du Bénin ;

- Mesdames et Messieurs les Membres du Bureau et de la Conférence des Présidents de l’Assemblée Nationale ;

- Messieurs les Anciens Présidents d’Assemblée Nationale ;

- Honorables députés à l’Assemblée Nationale, chers collègues et amis ;

- Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;

- Mesdames et Messieurs les Membres du Corps diplomatique et consulaire ;

- Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Régionales et Internationales ;

- Mesdames et Messieurs les Officiers Supérieurs et Officiers Généraux du Haut Commandement Militaire ;

- Monsieur le Préfet des Départements de l’Ouémé et du Plateau ;

- Mesdames et Messieurs les Responsables de l’Association Nationale des Anciens Parlementaires ;

- Monsieur le Maire de la Commune de Porto-Novo ;

- Majestés, Têtes couronnées, Autorités traditionnelles et religieuses ;

- Mesdames et Messieurs les Notables et Sages de la Commune de Porto-Novo ;

- Distingués invités ;

- Mesdames et Messieurs ;

Je voudrais en premier lieu m’adresser à nos illustres hôtes venus des pays frères et amis pour leur dire que l’Assemblée Nationale du Bénin est particulièrement honorée de leur présence à la cérémonie d’ouverture de sa première session ordinaire de l’année 2014.

Nous avons en effet le plaisir de recevoir, en cette solennelle

occasion, trois délégations parlementaires amies venues respectivement de l’Ouganda, du Sénégal et du Togo et conduites par les Présidents des parlements concernés. Je vous prie donc, Mesdames et Messieurs, de reconnaître et de saluer la présence dans cet hémicycle :

§ de Madame Rebecca KADAGA, Présidente de l’Assemblée Nationale de l’Ouganda ;

§ de Monsieur Moustapha NIASSE, Président de l’Assemblée Nationale du Sénégal ;

§ et de Monsieur Dama DRAMANI, Président de l’Assemblée Nationale du Togo.

Leur présence parmi nous constitue la preuve indéniable de l’excellence des relations entre nos parlements respectifs et traduit par ailleurs leur attachement à la consolidation des liens d’amitié, de solidarité et de fraternité qui unissent nos peuples ainsi que leur engagement à œuvrer pour le renforcement de la coopération interparlementaire sur le continent africain. En votre nom à tous, chers collègues députés, et en mon nom personnel, je leur dis toute notre profonde reconnaissance. Je leur souhaite, à eux-mêmes ainsi qu’aux délégations qui les accompagnent, une chaleureuse bienvenue et un agréable séjour au Bénin.



Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais à présent souhaiter la bienvenue à vous tous qui avez accepté d’abandonner momentanément vos occupations respectives pour répondre à notre invitation. La présence régulière de chacun de vous aux manifestations marquant la vie de notre Institution est le symbole évident de votre attachement au processus démocratique en cours dans notre pays.

Chers collègues Députés,

Une fois de plus, la tradition républicaine est respectée. Conformément aux dispositions constitutionnelles, nous nous retrouvons dans le délai prévu pour démarrer notre session d’Avril. Il me plaît de saisir cette occasion pour vous rendre un hommage mérité pour l’importante œuvre accomplie depuis le début de la législature et surtout pour votre implication individuelle et collective dans l’instauration d’un climat de travail apaisé au Parlement. La quantité et la qualité du travail abattu jusqu’ici sont le fruit et l’expression de l’ambiance conviviale chèrement acquise et pour laquelle chacun de nous a su bien s’investir depuis bientôt trois (03) ans.

Oui, grâce à votre sens de responsabilité et à votre détermination, nous avons ensemble doté notre pays d’importantes lois pour l’ancrage et la consolidation de notre démocratie et pour la promotion socio-économique de notre pays. Nous avons réussi à améliorer l’image de notre Institution en la rendant plus visible, plus productive et plus crédible auprès de nos concitoyens. Mon souhait qui est certainement le vôtre aussi, est que nous puissions conserver et entretenir cet esprit de tolérance, de paix et de convivialité qui a prévalu jusqu’à présent afin de bien conduire à terme notre mandat. Ce souhait a particulièrement son sens et son importance en cette période très sensible qui annonce les prochaines échéances électorales.



Mesdames et Messieurs les Présidents,

Chers collègues Députés,

Mesdames et Messieurs,

Au début de cette législature, nous nous sommes assignés un certain nombre de tâches majeures dont, entre autres, la correction de la Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI) qui a nécessité au préalable l’initiation et le vote consensuel d’une loi et la relecture de notre Règlement Intérieur pour laquelle un comité paritaire a été mis sur pied. Le processus de correction et d’actualisation de la LEPI est enfin entré dans sa phase active, après de nombreuses difficultés qui ont freiné son démarrage. Je me réjouis de la mobilisation de tous les acteurs politiques, des membres de la société civile et de la population toute entière pour rendre véritablement fiable et crédible cet outil vital pour notre démocratie.

Ces deux chantiers n’ont pu s’ouvrir que grâce au sens de responsabilité, à l’esprit d’ouverture de tous les députés et à l’ambiance conviviale que nous avons ensemble instaurée au sein du Parlement. Les derniers agissements et comportements liés au rejet du budget, exercice 2014, ont failli introduire une fausse note dans ce bon climat de travail ; mais nous avons su placer l’intérêt du peuple au-dessus de toutes nos divergences et de nos ressentiments et calculs personnels.



Mesdames et Messieurs,

Je voudrais à nouveau dire que dans ce dossier budgétaire, la seule et unique exigence qui m’a guidé a été, à défaut de consensus, l’application stricte et rigoureuse des textes de loi qui régissent le fonctionnement du Parlement. En tout cas, ce fut ma seule motivation, contrairement à ce que certaines mauvaises langues tentent de faire répandre et de faire croire dans un souci de déstabilisation, de dénigrement et de salissure. Mais le peuple n’est pas dupe. Je comprends, même si je n’en suis pas d’accord, qu’il y ait des gens, dans leur prise de décision, dans leur comportement, qui soient surtout motivés par d’autres choses, notamment l’argent ou le matériel. Je souhaite vivement et sincèrement que ces gens comprennent et retiennent une fois pour toutes qu’il y a d’autres gens différents d’eux, ayant une moralité autre que la leur, avec des valeurs qui leur sont chères, c’est-à-dire la rigueur, la dignité, l’honorabilité, la conviction, l’engagement, y compris en politique. Il fallait que cela soit dit pour que cessent les manipulations, les calomnies et les intrigues, car la bataille, la vraie est ailleurs. Nous devons apprendre à connaître et à prendre en compte les limites de nos responsabilités et de nos prérogatives, si nous ne voulons pas verser dans une pseudo-démocratie, voire dans la dictature. En toutes circonstances, nous devons éviter de nous infantiliser ou de chercher à infantiliser les autres.



Chers collègues députés,

Mesdames et Messieurs,

L’une des grandes particularités de cette session est qu’elle s’ouvre à un moment où nous assistons à la multiplication et à l’intensification des mouvements sociaux ainsi qu’à l’accroissement de l’insécurité et à l’escalade verbale au sein de la classe politique.

En cette période de raréfaction des ressources financières due au ralentissement de l’activité économique, je voudrais inviter le Gouvernement à privilégier, comme par le passé, l’outil essentiel qu’est le dialogue avec les centrales syndicales en général et avec les travailleurs des secteurs de la santé, de la justice et de l’éducation en particulier, en vue de trouver des réponses consensuelles, justes et équitables aux diverses revendications relatives notamment à l’amélioration des conditions de vie et de travail, au respect des libertés citoyennes et à la garantie de la sécurité des personnes et des biens. Aussi, voudrais-je inviter par la même occasion les acteurs politiques, toutes tendances confondues, les acteurs sociaux et les membres des diverses Institutions de la République à s’impliquer individuellement et collectivement dans la résolution de la crise sociale qui perdure. A cet égard, l’Assemblée Nationale, à travers ses organes dirigeants ou certains groupes de députés, essaie de jouer sa partition, parfois avec succès. Je salue ici le Conseil Economique et Social, le Haut-Commissariat à la Gouvernance Concertée, le Patronat et certaines organisations de la société civile qui œuvrent inlassablement pour le dénouement heureux de la crise. Nous devons, en particulier, conjuguer nos efforts pour éviter une année blanche à nos élèves et étudiants. Nous devons, dans un élan collectif et patriotique, tout faire pour remettre les travailleurs au travail en instaurant avec eux un dialogue sincère et responsable. J’estime qu’à l’étape actuelle dans les négociations, les efforts et les concessions doivent être partagés.

Je voudrais donc en appeler à la conscience de tous les acteurs concernés. Pensons aux effets néfastes que les mouvements sociaux pourraient avoir sur les plans éducatif, social, économique et politique. On sait quand ça commence, mais jamais quand ça finira. Que la diversité de nos idées ou de nos positions soit, non pas une source de division de notre Nation, mais plutôt un facteur de son unité, de son efficacité et de son développement.



Mesdames et Messieurs,

Je voudrais m’adresser également aux acteurs de la presse pour les inviter à faire preuve de professionnalisme et d’honnêteté dans le traitement des informations. Ils savent mieux que quiconque qu’ils détiennent entre leurs mains, une arme puissante, mais délicate et sensible, qu’ils doivent orienter uniquement vers la vérité, en évitant de se laisser manipuler. Cette arme est comparable à un couteau à double tranchant. Messieurs les journalistes, votre pouvoir peut en effet être source de paix ou source de trouble ou de crise, selon les circonstances. Vous portez donc vous aussi une très grande

responsabilité dans le devenir de notre Nation. C’est ce que le

Gouvernement a sans doute compris en autorisant et en facilitant la tenue effective, en février 2014, des deuxièmes états généraux de la presse dont les résultats, j’en suis persuadé, contribueront à instaurer une presse beaucoup plus professionnelle et plus responsable, au service de la Nation, de l’Etat de droit et de la démocratie.

La Représentation nationale quant à elle, ne ménagera aucun effort pour accompagner ces états généraux et leurs conclusions, notamment par l’adoption des textes indispensables à l’amélioration des conditions de vie et de travail des journalistes et à l’assainissement du monde de la presse.



Mesdames et Messieurs,

Sur un autre registre, nous devons sincèrement et efficacement intensifier la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics. Nous devons mener cette lutte sans complaisance et avec impartialité en exploitant tous les moyens légaux prévus par les lois et règlements afin de garantir une croissance économique durable, une bonne gestion des finances publiques et de contribuer véritablement à la réduction de la pauvreté et à l’apaisement du climat social.



Mesdames et Messieurs les Présidents;

Chers collègues députés ;

Honorables invités ;

Mesdames et Messieurs ;

Au début des années 1990, notre continent a connu une véritable mutation politique et institutionnelle avec la valse des conférences nationales et l’adoption du régime démocratique.

Deux décennies après, le bilan de cette révolution démocratique ne semble pas avoir comblé toutes les attentes de nos populations. La faillite économique qui a été l’un des ferments décisifs des énergies mobilisées pour cette révolution qui a déferlé pratiquement sur l’ensemble de l’Afrique est oubliée par les acteurs des mouvements initiés ici et là. Ceux-ci semblent focaliser de plus en plus leurs intérêts et leurs actions uniquement vers des objectifs de combat politicien. Tous les moyens, toutes les méthodes et tous les arguments, même les plus malsains et les plus dangereux, sont de ce fait exploités et mis en œuvre. « C’est la fin qui justifie les moyens » se plait-on à dire vulgairement. L’égoïsme, la cupidité, le régionalisme, l’ethnocentrisme, le népotisme sont fortement privilégiés dans la conduite des dossiers politiques et la gestion des affaires publiques.



Mesdames et Messieurs les Présidents,

Mesdames et Messieurs les députés,

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

Cet échec des élites politiques africaines a eu pour conséquences des remises en cause de l’ordre démocratique, de même que des troubles sociaux et des guerres fratricides dans certains de nos pays.

Les exemples sont nombreux à cet égard. En Afrique du nord, le «Printemps arabe» illustré par les crises tunisienne, égyptienne et libyenne a provoqué la fuite du Président Ben Ali, l’arrestation du Président Hosni Moubarak et la mort du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, avec de très graves conséquences sociales, économiques et sécuritaires. En Afrique de l’Ouest, nous avons connu la crise malienne, la tragédie ivoirienne, la guerre du Libéria, le conflit sierra léonais. Nous n’oublions pas l’Afrique Centrale et Orientale avec les crises particulièrement graves dans la région des Grands Lacs, notamment en République Démocratique du Congo, au Rwanda, au Burundi, de même que les drames somalien, soudanais et centrafricain, etc. Tout ceci a engendré, entre autres, l’insécurité croissante dans nos différents pays, la prolifération et la circulation anarchique des armes de guerre dans la région africaine et la remise en cause de l’existence même de certains Etats. C’est à se demander si le système démocratique, mal appliqué dans nos pays, ne serait pas en train de devenir leur véritable poison, tout comme un médicament mal utilisé le deviendrait pour des malades. On pourrait même penser que le remède n’est pas adapté aux malades traités, en raison peut-être de la posologie ou de la dose appliquées. Voilà autant de

questions qui nous hantent de plus en plus quand on évalue ici et là, les résultats très mitigés obtenus après près de vingt-cinq (25) ans de démocratie dans bon nombre de pays africains.

C’est pourquoi, dans chacun de nos pays, nous avons l’obligation de mettre en œuvre la démocratie réelle en appliquant strictement et rigoureusement les principes et les règles qui y sont attachés, afin qu’elle nous permette d’obtenir effectivement les résultats positifs et bienfaisants que le peuple est en droit d’en attendre. Toute hypocrisie, tout faux semblant et toute action folklorique ou démagogique dans ce domaine se retourneront, à mon sens, contre les acteurs et les responsables. Il est donc préférable et prudent, ici comme ailleurs, d’éviter de tirer le diable par la queue, en privilégiant plutôt une démocratie véritable, apaisée, ouverte, inclusive, mais exigeante vis-à-vis de tous les citoyens, particulièrement vis-à-vis des gouvernants et responsables à tous les niveaux.



Mesdames et Messieurs,

L’autre danger, c’est le fondamentalisme islamique, l’intolérance religieuse et leurs corollaires qui malheureusement pénètrent, s’installent et s’intensifient aujourd’hui dans un nombre grandissant de pays, engendrant des crises socio-économiques et culturelles, une déstabilisation politique et des pratiques barbares moyenâgeuses.

C’est avec grande tristesse que je constate que nul ne peut prétendre aujourd’hui être à l’abri de ces différents dangers. C’est pourquoi, il nous faut à tout prix trouver des solutions concertées tant au plan sous-régional qu’au plan régional. En nous mettant ensemble, nous avons de fortes chances de prévenir ou de réduire les incompréhensions, les incidents, les querelles et d’éviter les conflits entre les pays africains.

Dans un environnement international où la mondialisation s’est

progressivement imposée à tous les pays et à tous les peuples, les échanges et les concertations sont incontournables. Les pays en développement n’ont pas d’autre choix que de se mettre ensemble en vue de trouver des solutions durables à la crise économique persistante, à la pauvreté et à la misère croissante.

A cet égard, l’Assemblée Nationale du Bénin s’efforce de bien jouer sa partition dans diverses organisations interparlementaires telles que l’Union Parlementaire Africaine, l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie, l’Union Interparlementaire, auxquelles elle participe activement et efficacement.

C’est dans le même souci que j’ai contribué, avec d’autres collègues Présidents, à la relance, en septembre 2013, de la Conférence des Présidents d’Assemblée de l’Afrique de l’Ouest (CPAO). Ce cadre parlementaire de concertation et d’échanges de haut niveau, traduit la volonté commune des Parlements nationaux et communautaires de l’espace ouest-africain de contribuer, aux côtés des Gouvernements, à la gestion des conflits et des problèmes communs et à la réalisation effective de l’intégration sous-régionale. En septembre 2014, Cotonou

abritera la 5ème session de la CPAO. Les sujets qui seront débattus à cette rencontre s’inscrivent dans cette perspective. Pour assurer le succès de cette prochaine réunion, j’ai effectué en février dernier des visites de travail au Togo, au Burkina Faso et au Sénégal. Je me rendrai incessamment dans d’autres pays de la sous-région pour la même

cause.



Mesdames et Messieurs,

La session ordinaire qui s’ouvre ce jour comporte à son ordre du jour une cinquantaine de dossiers parmi lesquels, je citerai principalement :

1. les rapports issus de quatre (04) enquêtes parlementaires,

effectuées respectivement sur :

• la mise en œuvre du projet d’aménagement des massifs forestiers d’Agoua, des Monts Kouffè et de Wari-Maro (PAMF),

• la gestion du fonds FADEC,

• la situation qui prévaut dans les Coopératives d’Aménagement Rural (CAR) et dans les Unions Régionales des Coopératives d’Aménagement Rural (URCAR),

• la gestion de l’escorte des véhicules d’occasion ;

2. le projet de loi modifiant l’organisation de l’administration

territoriale de la République du Bénin ;

3. le projet de loi portant code pénal en République du Bénin;

4. le projet de loi portant code des douanes en République du Bénin ;

5. le projet de loi portant code des pensions civiles et militaires de retraite ;

6. le projet de loi portant statut général de la fonction publique en République du Bénin ;

7. le projet de loi portant statut des magistrats de la Cour Suprême ;

8. le projet de loi portant statut du Barreau de la République du Bénin ;

9. la proposition de loi portant organisation et conditions d’exercice en clientèle privée des professions médicales et paramédicales en République du Bénin ;

10. la désignation et l’installation des membres de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA).



Mesdames et Messieurs les Présidents,

Honorables Députés,

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

Comme vous le constatez, pendant les trois mois que dureront les travaux, il n’y aura pas de répit. C’est pourquoi, je voudrais

souhaiter une robuste santé à tous les députés et au personnel parlementaire d’appui, pour que cette session enregistre effectivement une bonne moisson dans l’intérêt supérieur de la Nation Béninoise.

C’est sur cette note d’espoir que je déclare ouverte ce jour la

première session ordinaire de l’année 2014.

Je vous remercie

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