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Fraternité N° 3585 du 15/4/2014

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Suspension de la grève : la tragi-comédie des syndicalistes
Publié le mercredi 16 avril 2014   |  Fraternité


Marche
© aCotonou.com par TOP
Marche des confédérations syndicales sur la Préfecture
Mardi 25 Mars 2014, Cotonou: Les Confédérations et Centrales Syndicales effectuent une marche sur la Préfecture de Cotonou pour exiger la satisfaction de leurs revendications Photo : (De gauche à droite) M. Dieudonné Lokossou, Secrétaire Général de la CSA Bénin, M. Noël Chadaré, Secrétaire Général de la COSI Bénin, M. Paul Issé Iko, Secrétaire Général de la CSTB et M. Laurent Mètognon, Secrétaire Général de la FESYNTRA-FINANCES.


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Ouf ! Quatre des six centrales et confédérations signataires de la motion de grève qui paralysait depuis trois mois l’administration et l’école béninoise l’ont suspendue hier.

A moins d’un retournement de situation, l’année scolaire ne sera plus blanche. Les examens de fin d’année auront lieu, fussent-ils avec un retard criant, au grand bonheur des parents et des élèves qui commençaient sérieusement à désespérer. Et pour en arriver à ce dégel, la route a été longue, tortueuse et parsemée d’embûches.

Au finish, la suspension de la grève qui aujourd’hui, devrait en principe être saluée et applaudie par bon nombre de Béninois, ressemble bien à une tragi-comédie. Que de temps et de salive perdus pour en arriver à ce résultat ! La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf a fini par comprendre qu’en toute chose, il faut savoir non seulement raison garder mais aussi quand mettre de l’eau dans son vin.

Il est vrai que les questions de l’application des 25% aux enseignants, de la sédentarisation des enseignants vacataires, la rétrocession des défalcations sur les salaires des enseignants en 2012 pour fait de grève sont importantes.

Mais, que pèsent ces revendications et surtout celles de sanctions administratives et pénales contre les auteurs de l’organisation des concours frauduleux en faveur du ministère des finances ou du relèvement du préfet et du commissaire de Cotonou devant l’avenir des enfants ? Je ne dirai pas rien. Mais, devant l’épilogue de la pièce de théâtre offerte par les Secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales, il est clair qu’il y a de quoi pleurer.

Des propos qui en disent long !

La suspension de la grève a divisé les centrales et confédérations syndicales
Tenez ! Sur la chaîne de télévision privée Canal3, le Secrétaire général de la Csa-Bénin, Dieudonné Lokossou a fait des révélations pour le moins surprenantes.

Il est vrai que beaucoup savaient que de temps à autre, le démon empruntait les couloirs de la Bourse du travail, mais en arriver à entendre de la bouche d’un syndicaliste, ces secrets de couvent est la preuve, s’il en est encore besoin, que la sérénité et la solidarité ont déserté le forum du côté des partenaires sociaux. En effet, pour quelqu’un qui ne voulait pas créer la polémique, il a réussi à mettre le doute dans les têtes en attestant urbi et orbi que par rapport aux négociations en vue du dégel, l’argent a circulé !

Peu importe d’où il est venu et quel syndicaliste l’a reçu. Le Béninois ne peut pas, après les propos de Lokossou, s’empêcher de déduire que les raisons des grèves sont parfois loin de ce que veulent faire croire les meneurs.

Et si après ce ‘‘coup d’éclat’’ de Lokossou, certains de ses camarades syndicalistes qui n’ont pas suspendu la grève disent que seul lui-même sait de quoi il parle, il faut y voir une manière de lui demander de se regarder dans la glace.

Bref, au regard de ce qui est dit sur la fameuse suspension de la grève, tous les actes posés par les syndicalistes pour en arriver au dénouement de la crise se résument aujourd’hui à deux mots : suspicion et discrédit.

Car, quand l’argent s’y mêle, le diable n’est jamais loin. Et s’il faut s’essayer à un décryptage des propos de Lokossou, c’est l’argent qui serait à la base de la non suspension par la Fésyntra-Finance et la Cstb de la grève. Allez-y comprendre quelque chose.

Logique tardive
L’autre chose qui a retenu l’attention dans la déclaration de suspension de la motion de grève (de la Csa-Bénin, Cgtb, Cosi-Bénin, Cspib), ce sont les arguments développés. Que de contradictions ! Les Béninois auraient cru entendre d’autres syndicalistes que ceux qui se sont illustrés avant la date fatidique du 15 avril 2014.

« Les confédérations et centrales syndicales invitent tous les enseignants à faire confiance à leurs Secrétaires généraux...pour reprendre dans le calme et la sérénité leurs activités pédagogiques…

pour éviter le spectre d’une année blanche à nos enfants qui ne doivent pas être pénalisés ou sacrifiés sur l’autel de la méchanceté pour les crimes commis par ceux qui ont la charge de la gestion de notre pays ». Voilà entre autres ce qui a été officiellement servi pour suspendre la grève.

De plus, Dieudonné Lokossou sur Canal3 a clairement notifié qu’eux autres, à l’instar des autorités étatiques, ont leurs enfants dans des collèges privés et que ce sont les enfants de pauvres qui souffrent de cette longue grève.

Aussi, a-t-il affirmé que ceci n’est pas normal et donc, qu’il était impérieux de suspendre la grève pour ne pas pénaliser les enfants dont il est question. Mais quel Béninois ne savait pas que c’est ainsi ?

C’est un secret de polichinelle que quand deux éléphants se battent, ce sont les herbes qui en pâtissent. Et ce n’est pas à Lokossou, Todjinou, Chadaré encore moins Dovonou de nous l’apprendre. Ils ont fait du mal aux enfants dont le niveau d’instruction était déjà problématique.

Car, s’il est légal de revendiquer, il était aussi important dans ce cas ci, de savoir faire des omelettes sans trop casser des œufs. Les raisons évoquées pour suspendre la grève qui ressemblent fort bien à des regrets sont donc tardives.

Mais mieux vaut tard que jamais et pourvu que les syndicalistes tirent leçon de ce long débrayage qui est en train de les diviser et sachent qu’en toute chose, il faut de la mesure. Autrement, tout finit par vous échapper et c’est dommage.

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