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Le Matinal N° 4332 du 16/4/2014

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Flou autour du vol de balles de coton au Port de Cotonou : les voleurs de l’or blanc ont des complices
Publié le jeudi 17 avril 2014   |  Le Matinal




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L’interpellation par la Bef, il y a quelques semaines, de Eustache Kotingan et René Togbé, respectivement Président du Conseil d’Administration et Directeur Général de la Sodeco, a éveillé l’attention de l’opinion publique sur une certaine affaire de disparition de containers de balles de coton au Port de Cotonou, en ce moment où l’or blanc cristallise toutes les énergies du président Yayi Boni et de son Gouvernement.

S’agit-il de quelques centaines de tonnes, quelques milliers de balles ou quelques dizaines de containers ?


Nul ne le sait encore. Mais ce qui est sûr, c’est qu’en faisant convoquer les hommes de Patrice Talon à la police, le pouvoir s’est condamné à mettre sur la place publique, un dossier de vol de balles qui a tout l’air d’impliquer des complicités insoupçonnées.

Nous estimons contraire au bon sens que la police interpelle les dirigeants de la Sodeco auxquels on a arraché leurs activités et éteint leur objet social, pendant que le Dg Sonapra, ses cadres et les ministres qu’il a nommés dans son machin de comité interministériel du coton ne sont pas écoutés. Peut-être qu’étant plaignante dans l’affaire, la Sonapra ne saurait être interpelée.

Mais c’est elle qui aurait produit un rapport dans lequel la Sodeco figurerait parmi les sociétés suspectées d’avoir exporté des balles de fibre alors que la Sonapra est depuis 2012, le seul opérateur désigné par l’Etat pour les exportations de coton.

Les dirigeants de la Sodeco ont eux-mêmes été jusqu’en 2011, victimes de vols sur les containers remis pour embarquement aux compagnies maritimes, du fait des trafics mafieux qui se sont développés ces dernières années au Port de Cotonou, malgré les réformes portuaires engagées avec le Millenium Challenge Account.

En tant qu’anciennes victimes, les professionnels privés auraient sans doute apporté leur soutien au démantèlement du réseau et à la promotion des exportations de coton béninois, mais l’humiliation sélective dont ils ont été l’objet les exclut.

Les vrais suspects protégés

Le plus surprenant dans cette affaire, c’est qu’il nous est revenu de sources dignes de foi que les autres sociétés suspectées d’avoir alimenté le réseau de vol de balles exportées, n’ont pas été écoutées jusqu’à ce jour par la Police.

Plus surprenant encore, reste le fait que malgré la pertinence du rapport produit par la Sonapra depuis 2013 suite aux plaintes de ses clients, les deux directeurs auteurs dudit rapport (ex-Directeur financier et ex-Directeur commercial) auraient été curieusement virés de leurs fonctions par le DG Idrissou Bako qui a ainsi, apporté de l’eau au moulin de la mafia cotonnière.

Depuis 2013, les autres suspects dénoncés ont sans doute eu le temps de fuir et d’effacer des traces des trafics de balles soutirées des containers. Ce qui accrédite la thèse qu’ils bénéficieraient de complicités fortes aux cols blancs, d’où le limogeage des cadres qui en savaient un peu trop sur les voleurs.

Et pourtant l’Armée veille au grain

Jamais l’Armée n’a été autant mobilisée pour quadriller le Port de Cotonou si ce n’est pour le coton. Pourquoi alors se limite-t-on à interpeller les dirigeants de la Sodeco qui ne se reprochent rien et souhaitent savoir la vérité, pendant qu’on refuse de demander des comptes aux vrais voleurs ?

Le nom de la Sodeco aurait-il été cité par erreur ou utilisé en fraude par la mafia pour exporter du coton volé, sachant que cette société cotonnière formelle n’était pas en activité ? Comment comprendre que les autres opérateurs identifiés et cités depuis 2013, n’aient pas jusqu’ici été arrêtés pour crédibiliser le port et les exportations de coton béninois ?

Qui veut-on tromper ? Sans réponses à ces questions, le coton et les graines sont exposés aux pluies et aux incendies dans les usines ; les balles engorgent le Port de Cotonou au lieu d’être embarquées, en attendant que les voleurs viennent encore prendre leur part…

A.T

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