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Le Matinal N° 4334 du 18/4/2014

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Affaire Ubipharm : Les Ordres de la santé appellent à la mobilisation générale contre Yayi
Publié le vendredi 18 avril 2014   |  Le Matinal


Sommet
© aBamako.com par DR
Sommet de l`UA: les chefs d`Etat et de gouvernement du continent planchent sur des questions d`actualité comme la crise malienne
Samedi 14 Juillet 2012. Addis-Abeba (Ethiopie). Le Président de la République de Cote d`Ivoire, SEM. Alassane Ouattara à la réunion des chefs d`Etat et de gouvernement du Conseil de Paix et de Sécurité. Photo : Yayi Boni


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Les Ordres de la Santé ont donné une conférence de presse hier jeudi 17 avril 2014 au siège de l’Ordre national des pharmaciens du Bénin à Cotonou. Ils ont dénoncé la décision illégale d’autorisation d’exercice de la multinationale Ubipharm Bénin S.a et de l’usine African pharmaceutique generics (Apg) par le Gouvernement. Ils ont appelé à la mobilisation générale de tous les Ordres du Bénin et du peuple béninois en vue de décourager les violations flagrantes des lois par le Chef de l’Etat visant à déstabiliser les organisations nationales.

Le Chef de l’Etat a à dos tout le secteur de la santé dans l’affaire Ubipharm Bénin. L’Ordre national des Sages-femmes du Bénin représenté par Laurence Montero, l’Association des infirmiers et infirmières diplômés d’Etat du Bénin représenté par Claude-César Binazon, le président de l’Ordre national des médecins du Bénin, Daouda Soulé et le Secrétaire général du Syndicat national des pharmaciens du Bénin (Synaphab), Bio Obégui et l’Ordre national des pharmaciens du Bénin sont remontés contre le gouvernement. A l’unisson, ils ont décrié la décision illégale du régime du Président Yayi Boni dans l’autorisation d’exercice de la multinationale Ubipharm Bénin et de l’usine African pharmaceutique genercis (Apg). Tous ont soutenu que le Chef de l’Etat et son gouvernement ont littéralement violé la loi n°97-020 du 17 juin 1997 en son article 3. Elle stipule ce qui suit : « L’autorisation de l’exercice en clientèle privée des professions médicales et paramédicales est donnée individuellement par le ministre de la Santé en commission technique, après avis favorable du Conseil de l’Ordre compétent. L’avis du Conseil de l’Ordre doit intervenir dans un délai de deux mois à compter de la réception du dossier prévu à l’article 8 de la présente loi, après enquête sur le titre, la moralité et l’aptitude professionnelle du postulant ». Dès lors, le président de l’inter-ordre de la santé, Daouda Soulé a souligné que le Pouvoir en place, sans l’avis favorable de l’Ordre national des pharmaciens du Bénin, a accordé l’autorisation d’exercice à Ubipharm. Il demande au Chef de l’Etat de rapporter sa décision jugée illégale. Les autres conférenciers lui ont emboîté le pas. « L’Ordre des sages-femmes est toujours dans la logique de respecter la loi, car il s’agit de la vie de la population. Le bout du tunnel est pour bientôt… », a déclaré la représentante de l’Ordre des sages-femmes du Bénin, Laurence Montero. « Non à la fragilisation des Ordres de la santé. Nous invitons tout le monde à la mobilisation pour le respect et l’application des textes de la loi de la République… », a exhorté le Secrétaire général de l’Association des infirmiers et infirmières diplômés d’Etat du Bénin, Claude-César Binazon. « Nous ne voulons pas qu’on torde le cou à la loi. Nous demandons au Chef de l’Etat de rapporter sa décision parce qu’il est garant de la loi… », a indiqué le Secrétaire général du Synaphab, Bio Obégui.

Appel de l’Ordre des pharmaciens

Après avoir démontré que l’autorisation d’exercice de Ubipharm est illégale, la présidente de l’Ordre national des pharmaciens du Bénin, Moutiatou Toukourou a appelé tous les Ordres de la santé ou pas à se mobiliser contre l’imposture du Gouvernement Yayi. « Nous invitons tous les Ordres à quelque niveau que ce soit à se mobiliser afin de mettre définitivement fin à ce mode de fonctionnement du Gouvernement qui tend à fragiliser les institutions de la République… », a-t-elle déclaré. Pour ce faire, elle a rappelé que ce régime n’est pas à son premier coup dans le secteur de la pharmacie au Bénin. « L’histoire retiendra que c’est le Gouvernement qui, le 22 janvier 2007 en Conseil des ministres, a fait prendre un arrêté qui instaure le désordre dans les horaires d’ouverture des officines de pharmacie, mettant en danger l’accès aux médicaments des populations en cas d’urgence, sous l’influence de ceux-là qui alimentent le marché de Dantokpa tant décrié. De la même façon, l’histoire retiendra encore que c’est sous le gouvernement du Docteur Yayi Boni que la répartition pharmaceutique au Bénin n’obéit à aucune logique avec comme risque, le développement du marché parallèle et l’apparition de faux médicaments sur notre marché et ce, malgré l’Appel de Cotonou… », a fait savoir Moutiatou Toukourou.

Recours

La présidente de l’Ordre national des pharmaciens du Bénin a indiqué que la loi a prévu les voies de recours à toute décision des Ordres jugée inacceptable par les requérants. « Ces voies de recours ne sont pas la commission Kouessy qui n’a d’ailleurs aucune base juridique pour en être. Ces voies de recours ne sont pas non plus le Conseil des ministres. Les voies de recours, ce sont les juridictions compétentes de notre pays et définies par la loi qui s’impose à tout le monde. Toute autre voie utilisée ne relève que d’abus de pouvoir et corruption… », a martelé Moutiatou Toukourou. C’est pourquoi, elle soutient avec conviction que les décisions du Conseil des ministres et l’arrêté du ministre de la Santé en la matière sont illégaux et personne ne peut démontrer le contraire. Ce faisant, madame Toukourou a invité le Chef de l’Etat à respecter la Constitution du 11 décembre 1990 en son article 59 qui dispose que : « Le Président de la République assure l’exécution des lois et garantit celle des décisions de justice ». Elle en déduit qu’il est donc un devoir constitutionnel pour le Président de la République d’assurer l’exécution des lois et non de les violer, car il a prêté serment pour respecter la Constitution. Pour finir, elle a rappelé que le dossier Ubipharm est toujours pendant devant la Chambre administrative de la Cour suprême.

Le danger qui guette Ubipharm Bénin

Voulant s’installer dans un cafouillage politico-juridique au Bénin, la multinationale Ubipharm prend assez de risques. D’abord, le Gouvernement, sur lequel elle s’appuie, a moins de deux ans devant lui pour céder place à un autre Chef d’Etat. Même si l’administration est une continuité, il n’y a pas continuité dans l’anarchie. En plus, le dossier est encore pendant devant la justice. Au cas où la Cour suprême rendra une décision défavorable au Gouvernement, que ferait Ubipharm si elle avait déjà fait de lourds investissements dans le secteur de la pharmacie au Bénin ? Les exemples de démolition des habitations après une décision de justice sont légion dans ce pays. Il vaut mieux à cette multinationale de suivre la loi que de marcher sur les traces d’un Gouvernement en conflit avec les textes de la République.

J.Y.M

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