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Suspension de la motion de grève par les centrales syndicales : Des syndicats de base se disent prêts pour la reprise des cours
Publié le mardi 22 avril 2014   |  L`événement Précis




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Le consensus se précise de plus en plus au sujet de la polémique sur la reprise ou non des cours après la levée de la motion de grève par quatre des six centrales syndicales ayant appelé à la grève. Dans le rang des syndicats à la base, certains se désolidarisent déjà du mouvement pour le respect de la motion d’ordre de la Cosi-Bénin, de la Cgtb, de la Csa-Bénin et de la Cspib. Dans l’ensemble, ils qualifient de courageuse et professionnelle cette décision qui, en réalité, vient sauver les meubles et le système éducatif béninois.


Marcel DOSSOU, Secrétaire général national du syndicat « Forces éducatives » de l’enseignement secondaire. Premier secrétaire des vacataires en 2002, qui a conduit le reversement au Bénin. Il est aujourd’hui celui qu’on peut, sans fausse modestie, appeler le « Père du reversement ». Car, le mot reversement serait sorti de sa bouche en premier.



« L’équation liée au limogeage de quelques apatrides ne sacrifiera pas l’avenir des apprenants »

Quelles sont vos impressions sur la décision de suspension de la grève par quatre des centrales syndicales ?

Je vois que c’est la décision qui sauve le pays et le système éducatif béninois. A cause de la méchanceté d’un ou de deux personnes, on ne peut pas sacrifier toute une génération. Donc, je suis pour la suspension, donc pour la reprise et les enseignants doivent savoir qu’il faut qu’ils reprennent les activités pédagogiques à la reprise des classes après, bien entendu, les congés de pâques. Nous devons nous réorganiser parce que nous avons noyé nos revendications parmi tant d’autres et il faut pouvoir les dégager rapidement pour qu’on fasse notre lutte.

En tant que premier secrétaire des vacataires en 2002, comment appréciez-vous la lutte de cette catégorie d’enseignants ?

Pour les vacataires, je crois qu’ils doivent comprendre que la lutte ne fait que commencer et il ne faut pas prétexter de cela pour perdre tout ce qu’on a déjà démarré concernant la sédentarisation. C’est nous, au Front d’action des syndicats de l’enseignement qui avions brandi cette revendication. C’est nous qui avions opté et sommes en train de promouvoir cette revendication. Mais beaucoup d’autres sont en train de la récupérer à cause du nombre de ces vacataires. Il ne faut donc pas que mes collègues vacataires tombent dans ce piège. Cette revendication n’est plus pour cette année. Mais nous optons, dans tous les cas, pour aller au terme de cette revendication parce que c’est important pour un système qui veut être performant.

Vous êtes, bien entendu, membre du front. Dites-nous un mot sur la crise qui agite depuis peu cette organisation ?

Je crois que beaucoup de choses se passent, aujourd’hui, au front et c’est de la manipulation. Car, il y a des gens qui ne veulent pas que le front existe. Ils ne veulent pas que le front poursuive la lutte. Mais je crois que c’est aussi normal dans les organisations aussi grandioses comme le front qui regroupe plus de quatre-vingt syndicats. Aujourd’hui, après toute cette manifestation, je crois que la maison est en train de retrouver sa sérénité parce que les contestataires sont en train de revenir à de meilleurs sentiments et appellent déjà à la réconciliation. La preuve, ils n’ont pas pu faire signer leur motion parce qu’ils se sont retrouvés seulement à huit (08) pour pouvoir le faire. Ce qui n’était plus possible. Il y a quelques soubresauts qui se manifestent parce qu’on se dit que commencer comme cela est une honte. Mais moi, je dis qu’il n’y a pas de honte en cela. Il faut relever la tête rapidement, colmater les brèches et aller de l’avant. Aujourd’hui au front, nous allons nous retrouver pour repenser nos plaies et élire dans les normes un autre porte-parole puisque l’actuel bureau est en fin de mandat depuis quelques mois et c’est la grève qui a empêché les élections. Ce n’est pas qu’on veut le destituer.

Antonin Hodonou, Secrétaire général du Syndicat national des enseignements technique et professionnel (Snetp)

« Nous avons déjà repris les cours »

« Notre position est simple. Depuis que le front a suspendu sa motion de grève nous l’avons déjà, nous aussi, suspendue. Donc nous avons déjà repris les cours. La position des centrales ne vient que nous réconforter dans notre volonté de reprendre les cours après deux mois et demi de cessation de travail. Dans l’ordre normal des choses, un travailleur ne doit pas observer un certain temps de grève. Donc, je ne veux pas rentrer dans un débat de justification. Mais, je dirai simplement que nos arguments dans l’enseignement technique sont autres. On n’a pas les mêmes problèmes que l’enseignement général. Nous avons beaucoup d’établissements à internat où pendant la grève, les enfants sont à la charge des établissements. Et il y a aussi que la subvention que l’Etat nous accorde est insuffisante, et si les enfants mangent sans faire cours, après une prolongation donnée, comment pourront-ils manger pour mieux suivre le reste des cours? Donc, nous avons une réalité différente de celle de l’enseignement général. C’est pourquoi, avant même les deux mois et demi de grève, on demandait même déjà qu’on nous libère. L’une de nos réalités est que, dans l’enseignement technique, on ne peut pas prendre de répétiteurs aux enfants contrairement à l’enseignement général où les répétiteurs sont nombreux. Les enfants qui sont à la maison et dont les parents ont de l’argent les occupent avec des répétiteurs. Comment pensez vous qu’on puisse donner des cours de pratique de l’électricité, de mécanique à la maison. Mieux, le matériel même n’est pas dans les maisons pour que les collègues puissent s’en servir. Il est vrai que les motivations du début de la grève sont fondées. Mais, que les collègues comprennent le bien-fondé de la suspension. Pour chaque enseignant qui ne souhaite pas une année blanche, c’est le moment de reprendre. C’est anachronique de dire que nous ne voulons pas d’une année blanche et de continuer de rester à la maison. Vue notre réalité, on doit réfléchir à plusieurs reprises avant de décider d’aller en grève ».

Anselme AMOUSSOU, Secrétaire général du Syndicat national des enseignants pour le renouveau éducatif au Bénin (SYNERE-BENIN)

« Le SYNERE-BENIN sera dans les classes le 24 avril 2014 »

« Le Synere-Bénin est membre fondateur du front d’actions des syndicats des trois ordres de l’enseignement. Et ce que nous avons toujours appris dans ce regroupement est la discipline syndicale et la préservation de l’unité d’actions. Le front a de façon démocratique décidé de suspendre la motion de grève depuis le 21 mars 2014. Notre syndicat a choisi de se conformer à cette décision nonobstant les manipulations actuelles. Le Synere-Bénin est également affilié à la CSA-Bénin de Dieudonné Lokossou qui a suspendu la motion en cours. Par conséquent, le Synere-Bénin sera dans les classes le 24 avril 2014 ».

Pierre Loko GNITON, secrétaire général du SNEPDA-Bénin, Syndicat national des enseignants du primaire pour une défense alternative

« Mon syndicat reprend les activités pédagogiques »

« D’abord les syndicats ne sont pas des partis politiques. Secundo, ils ne sont pas des ONG. Ce sont des organisations sociales et mieux des organisations de masse. Par rapport à ça, ils se doivent nécessairement de maitriser le concept des négociations collectives, les principes du dialogue social, sinon le jeu est faussé. Cela veut dire que, lorsque vous engagez un mouvement de débrayage, certaines étapes sont franchies et c’est pire lorsqu’on ne s’entend pas du tout qu’on va à cette extrémité-là. Lorsque vous voulez rédiger une motion de grève, c’est que vous dites vos préoccupations dans la motion et elles peuvent se chiffrer à deux voire quatre ou cinq. Pour cette année, c’est chiffré à sept points revendicatifs. Et sur chaque revendication, chacune des forces en présence se prononce. Mais, lorsque vous constatez en tant que syndicat que sur trois revendications, l’employeur fait un pas, les principes et mécanismes du dialogue social imposent également un pas du côté des employés (syndicats). Donc, moi j’ai constaté que les centrales syndicales ont compris que sur leur motion, il y a des revendications chiffrées à sept. On ne tient pas compte de l’importance, mais du classement. Le classement peut ne pas être par ordre d’importance. Ce n’est pas du tout condamner en syndicalisme. C’est dire que vous avez demandé sept choses, et là, on chiffre ce que le gouvernement a donné. Dans le cas actuel, c’est le problème des libertés qui a conduit les syndicats en grève. Mais on constate qu’il y a un arrêté qui nous empêche de jouir de cela dans l’Atlantique. Au cours des négociations, l’arrêté a été abrogé. Cela signifie qu’aucun texte ne nous empêche plus, mieux, nous avons marché sans être inquiétés la dernière fois. On a dit tout ce qu’on veut dans les rues, de la Bourse du travail jusqu’à la préfecture en passant par le couloir que vous connaissez sur une distance de près de quatre kilomètres et demi sans être inquiétés. Cela signifie que si demain nous décidons de marcher, on le fera en toute liberté. Là, nous avons constaté que la liberté démocratique que nous demandons est accordée de façon tacite. Ce n’est pas une revendication qu’on donne comme un cahier ou un stylo. Ce n’est donc pas matériel. Ça se contacte. A côté de cela, le Smig a été relevé même si ce n’est pas important, aussi le décret sur la reconnaissance du cadre de concertation de la commission permanente de négociations a été pris et les membres installés. Même si on s’arrête là, je crois que c’est un petit pas qu’il faut reconnaitre. Ce sont là les questions que les gens se sont posées pour dire qu’ils ne sont plus en train de respecter les mécanismes du dialogue social, donc ne sont plus en phase avec ses clauses. C’est là qu’ils ont voulu faire un petit pas qui est de dégeler la crise. Ils n’ont pas levé la motion, mais plutôt l’ont suspendue pour démontrer leur bonne foi. Moi, je crois que si on est effectivement syndicat et qu’on a reçu les formations requises, il faut reconnaitre que les centrales ont fait un pas et méritent félicitations. D’abord, ils ont tardé au point où on se demandait à la base ce qui retardait la décision de suspension. Mais, en réalité, les gars ont des démarches tactiques et techniques. Ils ont mis en place toutes les formations, les notions reçues dans les séminaires et formations du BIT, de l’OIT, CSI Afrique et autres. Donc, je conclus pour dire que c’est une décision louable. Car, elle soulage le peuple qui voulait de cela à tout prix. C’est pour moi, une décision courageuse que je soutiens. Mon syndicat reprend les activités pédagogiques puisque nous sommes suffisamment collés à la motion des centrales. Maintenant, quant à ce qui est spécifique aux syndicats de base, je crois que cela sera réglé de façon sectorielle. C’est pourquoi, j’exhorte les enseignants à reprendre la route des classes dans l’espoir que la revendication sur les 1.25 sera suivie et réglée ».


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