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Le Matinal N° 4336 du 23/4/2014

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Appel de fonds pour la rénovation de la mosquée centrale de Sakété : Les dessous de l’initiative de François Abiola
Publié le mercredi 23 avril 2014   |  Le Matinal


François
© Autre presse par DR
François Abiola, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique


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L’appel de fonds pour la rénovation de la mosquée centrale de Sakété a été lancé, ce samedi 19 avril dans la localité par le ministre d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur, François Abiola. Mais, au-dessus d’une simple œuvre socio-religieuse, l’acte est politique. Pourquoi ? Et comment ?


L’appel de fonds pour la rénovation de la mosquée centrale de Sakété n’est pas un fait innocent. Pour plusieurs observateurs de la vie politique nationale, la politique politicienne s’y est mêlée. Pourquoi ? Depuis quelques mois, le ministre d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur, François Abiola se veut rassembleur dans l’Ouémé/Plateau, car il se présente comme candidat à la prochaine élection présidentielle. De plus en plus, il croit à ses chances de devenir leader politique de la région après Me Adrien Houngbédji et briguer la magistrature suprême de son pays. Pour y arriver, il faut d’abord tendre la main à tous les fils de Sakété victimes des manœuvres politiciennes des acteurs politiques de la localité dont lui-même. Et pour cause ! Depuis les années 80, il y a une guéguerre entre les adeptes du culte ‘’Oro’’ et les musulmans de Sakété. Chaque année, les deux camps s’affrontent violemment en raison de la coïncidence de la célébration du culte ‘’Oro’’ avec le carême musulman qui débouche sur des affrontements interreligieux. Mais, la situation s’est empirée au lendemain de la nomination de François Abiola au Gouvernement du Président Yayi Boni. Les musulmans, à tort ou à raison, accusent le ministre de l’Enseignement supérieur d’être le bras droit des adeptes du culte ‘’Oro’’ contre leur communauté. Malgré la réconciliation apparente entre les antagonistes de la crise suite aux multiples appels au calme des autorités à divers niveaux, la communauté musulmane de Sakété a pardonné, mais n’a pas oublié. D’où, les menaces de sanctions contre le parti du professeur François Abiola aux prochaines élections communales dans la localité. Voyant le danger venir, ce dernier a eu l’idée géniale, au dernier trimestre de l’année 2013, de rénover la mosquée centrale de Sakété dans un état de délabrement avancé. Né d’un père catholique et d’une mère musulmane et marié à une musulmane de Sakété, François Abiola a fait l’option de pratiquer l’Islam. A ce titre, il a été à la Mecque en 1995 et devenu El Hadji. Ainsi, il a joué sur son prénom ‘’Fatiou’’ inconnu du commun des mortels pour séduire la communauté islamique de Sakété. C’est dire que la manifestation de ce samedi 19 avril 2014 dans le Plateau est beaucoup plus une tentative de réconciliation entre le ministre d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et les musulmans de Sakété.

Ambitions

Aujourd’hui, François Fatiou Abiola pense ratisser large à la prochaine élection présidentielle. Il rassemble autour de sa personne les transhumants du Parti du renouveau démocratique (Prd) qui lui lèchent les bottes. En effet, les maires Moukaram Océni de Porto-Novo, Saliou Akadiri de Pobè, Raymond Fafoumi d’Ifangni, Gérard Adounsiba d’Adjohoun et Mathias Gbèdan de Sèmè-Podji, le préfet de l’Ouémé/Plateau, Moukaram Badarou et consorts courent derrière lui et lui promettent la victoire en 2016 sans compter sur les partis politiques traditionnels de la région tels que le Prd et le Madep qui y ont forcément leur mot à dire. Désormais, de simple député 2007 au ministre d’Etat en 2013, François Fatiou Abiola rêve grand. D’autres annoncent déjà qu’il sera le prochain président de l’Assemblée nationale en remplacement du ‘’rebelle’’, Mathurin Nago qui joue contre les intérêts du Pouvoir en place. Ce qui servira d’ascenseur au professeur vétérinaire, selon ses fans, de succéder au Président Yayi Boni en 2016. Il fait ses calculs sans tenir compte de la volonté de son patron de réviser la Constitution pour s’éterniser au Pouvoir. A cette allure, est-ce que François Abiola ne risque pas d’être débarqué du Gouvernement à l’instar de Bruno Amoussou et Lazare Sèhouéto sous le régime du Général Mathieu Kérékou à quelques mois de la présidentielle de 2006 ayant connu l’avènement de Yayi Boni au pouvoir ?

Jules Yaovi Maoussi

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