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Le Matinal N° 4336 du 23/4/2014

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Insalubrité à Cotonou : Zongo, un quartier qui résiste à la salubrité
Publié le jeudi 24 avril 2014   |  Le Matinal




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Zongo, est l’un des quartiers les plus insalubres de Cotonou. Sachets et sacs d’ordures le long des voies, eaux usées stagnées ça et là avec une puanteur qui ne dit pas son nom. L’insalubrité dans ce quartier est impressionnante. Que faut-il faire pour enterrer cette mauvaise image que présente souvent ce quartier, malgré l’implantation de la plus grande mosquée de Cotonou en ces lieux ? Est-ce un destin pour ce quartier et ses populations ? A qui la faute ? Habitants, riverains et autorités administratives se lancent la pierre.


Quartier Zongo à Cotonou. Il est 11 heures et demi lundi 14 avril 2014. Le soleil est ardent. Tout juste derrière la mosquée centrale de Zongo se trouve un monstrueux tas d’ordures. Au milieu de cette chaleur et de toutes ces odeurs et détritus indescriptibles,les habitants vaquent à leurs occupations. On peut les apercevoir chacun devant son étalage et d’autres en mouvement comme si de rien n’était. Il y en a qui mangent, puisque non loin des tas d’ordures, il y a des hangars de vente de nourritures. Les usagers du port sec aussi sont dans leur mouvement. Les vendeurs ambulants sont en activité. Mendiants et débiles mentaux se côtoient. Pas d’agents de sécurité publique dans le quartier. C’est pratiquement un centre commercial, mais en même temps une zone résidentielle pour d’autres. Le long des rails, on dirait des ghettos. Il y a des jeunes gens crottés, tels des ‘’Sans domicile fixe’’. Pourquoi vivre dans une telle situation sans se soucier des conséquences de cette insalubrité particulière ? Mamadou, vendeur de viande grillée explique : « que voulez-vous qu’on fasse ? Nous avons besoin de nourrir nos familles et en plus, malgré les ordures et les odeurs les clients ne manquent pas de venir acheter ». Pour lui, les populations ne peuvent pas faire autrement que de cohabiter avec ces ordures. « Il n’y a personne pour ramasser ces ordures et il y en a pour les déverser. Que pouvons-nous faire, si ce n’est pas de les ignorer ? », a-t-il ajouté. Moudjibath, vendeuse de divers, par contre, avoue que les ordures et les odeurs l’indisposent. « Comment peut-on être à l’aise au milieu de toutes ces ordures et odeurs ? Moi, particulièrement à chaque fois que je rentre les soirs après la vente, j’ai du mal à manger à cause des mauvaises odeurs inhalées au cours de la journée », déplore-t-elle. A la question de savoir pourquoi elle revenait tous les jours malgré les désagréments que lui crée ce lieu, elle répond : « que faire alors ? Je ne sais rien faire d’autre à part ce que je vends. Je ne suis pas sûre de trouver un autre emplacement pour continuer mon commerce. En plus, j’ai besoin d’appuyer mon époux financièrement. Voilà les raisons pour lesquelles je me lève tous les matins et je viens ici ». Selon Moudjibath, les seuls responsables de cette insalubrité sont les Organisation non gouvernementale (Ong) en charge du ramassage des ordures. Elles ne font pas leur travail à temps, selon elle.

Le chef-quartier indexe la mairie de Cotonou

Saïbou Sidi-Amed, chef-quartier Zongo est du même avis que dame Moudjibath. Pour lui, les responsabilités sont partagées entre les autorités de la mairie de Cotonou et les responsables des structures de pré-collectes. « L’insalubrité constatée à Zongo est due à la défaillance totale de la mairie, plus spécifiquement de la Direction des services techniques (Dst) et des Ong chargées de faire les collectes ». Il poursuit : « l’Ong que nous avons ici pour le ramassage des ordures ménagères est incompétente. Elle dispose d’une seule charrette de ramassage pour tout le quartier ; ce qui fait que l’on constate des irrégularités dans le ramassage des ordures. Pour un quartier aussi grand que Zongo, comment peut-on avoir juste une charrette ? ». Et il renchérit : « à cause du fait que les éboueurs ne passent qu’une seule fois en un mois, la plupart des populations qui s’étaient abonnées ont rompu leur contrat parce qu’elles ne peuvent pas payer pour travail que l’on ne leur fait pas. Et je peux vous affirmer que près de quatre-vingt dix huit pour cent (98%) des populations étaient abonnés ». Saïbou indique avoir fait plusieurs démarches qui n’ont pas abouti. Il dit aussi avoir demandé aux responsables de la mairie de prendre leurs responsabilités en changeant de structures de ramassage des ordures ménagères. A la question de savoir ce que fait le Conseil municipal pour aider à rendre salubre ce quartier, il répond : « Tous les derniers samedis du mois, nous procédons au nettoyage complet de tout le quartier. En ce qui concerne le gros tas qui se trouve derrière la mosquée, il y a seulement trois mois que nous avons aménagé les lieux. Mais, aujourd’hui, le tas est énorme ». Il a tenu à rappeler pour terminer que : « l’insalubrité ne concerne pas seulement le quartier Zongo mais toute la ville de Cotonou ;ce qui signifie que la mairie ne fait rien pour éradiquer ce phénomène de la ville de Cotonou ».

Et pourtant les fidèles musulmans sont là…

Un si grand tas qui se trouve derrière la mosquée de Zongo sous le regard inactif des responsables de cette mosquée ? L’imam Do-Rego Kaza est convaincu que ces ordures ne proviennent pas de la mosquée. Pour lui, l’on observe cette situation à cause de l’incivisme des populations. Il pointe également d’un doigt accusateur les autorités administratives. Il indique : « avant de mener une action, il faut prendre le temps de préparer le projet de remplacement qui puisse être effectifs dans l’immédiat. Il ne suffit pas de se lever et de dire que l’on veut mener une action. Dans le cas de Zongo, on a déguerpi les commerçants de leurs lieux de vente, à quoi a donc servi ce site ? ». Do-Rego est certain qu’une meilleure collaboration pourra permettre d’éradiquer le phénomène d’insalubrité dans la ville de Cotonou en générale et dans le quartier Zongo en particulier.

Inès Kouagou (Stag)

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