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Célébration de la recherche dans les Universités publiques du Bénin : L’UAC, un nid d’innovations scientifiques et technologiques
Publié le jeudi 24 avril 2014   |  Educ'Action


L`Université
© Autre presse par DR
L`Université d`Abomey-Calavi


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Du 15 au 18 avril, s’est tenue à l’amphithéâtre Houdégbé de l’Université d’Abomey-Calavi, la 2ème édition de la Semaine des Sciences et Technologies. Fruit du partenariat entre le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Pyramid Africa Technology et l’Office de Radiodiffusion et de Télévision du Bénin, cette messe de la science et de la technologie a rassemblé pour l’occasion bien des professeurs émérites voués à la tâche et dotés de nombreuses années d’expériences dans les domaines variés de la science et de la technologie. Au terme des travaux, d’importantes recommandations ont été formulées aux fins d’encrer la SST au cœur des activités phares des universités d’une part, et d’en faire un rendez-vous national qui impulse les efforts en faveur du développement.


Inscrire l’organisation de la Semaine des Sciences et Technologies (SST) dans le Plan de Travail Annuel (PTA) des Facultés pour leur permettre de prendre une part active et d’y consacrer le temps et le budget nécessaire ; éditer à chaque édition de la SST, une nouvelle édition du cahier des innovations et inscrire ceci au PTA du Rectorat ; faire enfin de la SST une activité nationale qui peut se tenir chaque quatre (04) ans avec l’implication de toutes les universités du Bénin. Ainsi se déclinent les recommandations fortes issues de cette seconde édition de la SST. Organisée sur le campus d’Abomey-Calavi, elle a duré quatre (04) jours, réunissant une série d’activités au nombre desquelles des animations des stands, des ateliers de démonstrations, concours de langue, tables rondes, formations, remise de diplômes de formation et des certificats de participation ainsi que la présentation du rapport général. La table ronde sur le thème général : « Les chemins de l’innovation : place des universités » a mobilisé des compétentes du niveau universitaire. Des acteurs très avertis des questions de recherche et d’innovation y ont été conviés et leurs contributions ont permis d’enrichir les débats.

A l’ouverture, le professeur Brice Sinsin, Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi qui travaille inlassablement avec son équipe pour offrir un enseignement de qualité aux étudiants, a indiqué que les sciences et les technologies représentent le fondement du développement d’une Nation. Pour lui, « la voie du développement, c’est la voie de la science, la voie de la créativité». Le Ministre d’Etat, le professeur François Abiola, qui a présidé les travaux, a soutenu les propos du Recteur, martelant que : « la Semaine des Sciences et Technologies répond à la nécessité de susciter davantage des innovations et aptitudes à la création scientifique tout en valorisant les avancées des laboratoires de nos établissements et universitaires». Pour Paul Houessou, l’un des principaux organisateurs, l’initiative de la SST a permis d’exécuter un programme très pertinent avec comme seul fil conducteur, l’innovation et rien que l’innovation.

L’un des temps forts de la SST reste la leçon inaugurale sur les conditions et stratégies pour une révolution scientifique et technologique au Bénin. Présentée par le professeur Mansourou Modachirou, Secrétaire Perpétuel de l’Académie des Sciences, Lettres et Arts, elle a permis d’informer le public sur les vrais enjeux des sciences et technologies. L’organisation en langues d’un concours d’innovations apparaît aussi comme un fait rare dans l’histoire de la semaine. Un concours qui a révélé les talents cachés des étudiants dans le maniement de nos langues nationales.

Des témoignages sur les inventions « Made in Bénin »

La table ronde a été d’une importance capitale en cela qu’elle a permis d’une part d’apprécier les progrès scientifiques réalisés par l’UAC, et d’autre part d’appréhender les difficultés et faire des projections pour l’avenir des sciences et technologies. Adolphe Tchéwali, enseignant-chercheur à l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi et inventeur de résistante en tuile de verres, a présenté à l’assistance les fruits de ses recherches. « Depuis plusieurs années, je m’investis dans la recherche sur les matériaux de construction, les matériaux locaux (les éco-matériaux). Quand on va plus loin, on parlera des matériaux intelligents. J’ai constaté que les déchets de verres qui nous entourent ne subissent pas de recyclage. Donc, chaque pays doit mener sa stratégie pour régler ce problème environnemental majeur. Ma recherche a été donc de savoir comment broyer ces verres pour donner un produit appelé ‘’les fines de verres’’, les introduire dans le béton pour obtenir un matériau plus performant que le matériau témoin. Nous arrivons à obtenir 5,5 fois la résistance du matériau par rapport au matériau témoin. Du coup cela permet plusieurs applications, la plus intéressante que j’ai essayée d’explorer, c’est de mettre dans les éléments très fins dans les tuiles. Et là, on peut donc réduire les épaisseurs et avoir des longueurs suffisantes. Cela nous permet d’éviter d’importer les tuiles… », a-t-il exposé. Joseph Dossou est enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences Agronomiques et inventeur de bio-coagulant végétal, De son exposé sur son invention, on retient que : « le bio-coagulant végétal se distingue des coagulants traditionnels par la pressure de veaux pour cailler et coaguler le lait en vue de former le fromage. Mais cette technique aujourd’hui est contestée par les objecteurs de conscience qui disent que les animaux ont aussi des droits, que nous ne devrions pas tuer des veaux pour avoir la pressure. De là, nous sommes passés à la pressure synthétique obtenue à partir des micros organismes. Aujourd’hui, nous avons un bio-coagulant et sa spécificité est obtenue à partir des plantes. Cela a un caractère régénératif. C’est un coagulant qui doit révolutionner la fromagerie industrielle parce que nous avons cette plante là en grande qualité dans notre pays. L’industrie alimentaire devrait donc révolutionner l’économie béninoise », a-t-il dit, très enthousiaste. Jérôme Médégan Fagla, inventeur du médicament pour le traitement de la drépanocytose, détenteur du Brevet d’invention VK500, a également parlé de ses prouesses aux participants. « Je m’occupe des maladies Dossier UAC 03qui tuent et je me bats au quotidien pour que les personnes atteintes de ces maladies ne meurent pas. A l’époque où nous avons créé le laboratoire, le but est d’étudier la substance africaine, voir si ces substances ont une réalité africaine, analyser si avec les substances de chez nous, on peut réellement soigner. Est-ce que ces substances constituent les médicaments d’une médecine réelle qu’on peut appeler ‘’médecine Africaine’’ ? Après avoir identifié les substances qui marchent, nous nous sommes occupés dans un premier temps des maladies qui touchent la population africaine et pour lesquelles il n’y a pas de traitements. En tête des maladies qui tuent les africains, il y a la drépanocytose. Cette maladie tue beaucoup les enfants et les faire souffrir. Cette maladie n’a aucun traitement dans la médecine moderne. Les enfants qui sont touchés par cette maladie, meurent avant l’âge de cinq (05) ans et ceux qui vivent le plus longtemps, meurent autour des vingt cinq (25) ans. Le tout premier but de notre laboratoire à l’époque a été, pour nous scientifiques africains, de trouver un traitement pour cette maladie qui est celle des Africains pour arrêter la saignée. Il a fallu presque 20 ans pour connaître d’abord la physiopathologie de la maladie, c’est-à-dire comment cette maladie fait pour tuer les enfants et ensuite, trouver les substances, les molécules à utiliser à chaque point de la physiopathologie pour que les enfants ne meurent pas. Cela a donné le médicament que nous connaissons sous le nom de VK500 qui est le seul médicament au monde pour lequel on vous rembourse en cas de non satisfaction. Alors chez les drépanocytaires graves qui vont tout le temps à l’hôpital, qui souffrent tout le temps, qui ne vont pas à l’école, qui ont toujours les yeux jaunes et qui ont des douleurs à n’en point finir. Dès que vous commencez à leur donner le VK500, la maladie s’arrête au bout d’une semaine. Ce sont des enfants qui grandissent normalement, qui ont une espérance de vie normale. Les malades en France sont aujourd’hui évacués à Cotonou. Nous nous sommes aussi attelés à trouver un traitement pour le Sida », a-t-il témoigné.

Des insuffisances et difficultés de terrain

Les différents acteurs présents n’ont pas manqué d’évoquer les difficultés liées au travail de recherche qu’ils exercent. Parmi celles-ci, on peut évoquer les coupures intempestives du courant et le déficit en équipements de laboratoire. Nombre de ces chercheurs ont reconnu la nécessité de s’associer à l’extérieur pour poursuivre leurs recherches scientifiques en raison des difficultés ci-dessus énumérées. « Sur le plan national, les chercheurs sont relégués au second rang », ont-ils déploré à l’unanimité.

Pour cette 2ème édition de la SST, les difficultés sur le terrain se résument essentiellement à la confirmation tardive des participations, la grève des étudiants et la faible participation des enseignants aux travaux.

Des objectifs de la SST

En 2014, l’Université d’Abomey-Calavi est surclassée 56ème parmi le top 100 des meilleures universités africaines sur 1.325 universités dans le monde. Ces remarquables progrès lui ont valu d’importants prix reçus sur le plan régional et international. C’est aussi, nul doute, le prix des efforts et sacrifices dans le domaine des inventions et innovations qui constituent le socle de tout développement. Pour le professeur Souaïbou Farougou, Vice-recteur de l’UAC, cette 2ème édition de la Semaine des Sciences et Technologies est principalement basée sur cinq grands objectifs clés à savoir : « Exhiber les factures technologiques de l’Université d’Abomey-Calavi ; informer largement les enseignants, les étudiants et les partenaires de l’Université, des innovations scientifiques et technologiques du moment dans les domaines de la télécommunication, de l’informatique, de l’agro-industrie, de la médecine, de la génétique etc. ; aiguiser l’esprit de créativité et de recherche au niveau des acteurs universitaires ; primer les meilleurs acteurs d’innovations à travers un concours et former des apprenants dans un domaine pointu des Sciences et Technologies.»

Aujourd’hui, il est de notoriété publique qu’aucune université ne peut accomplir de grandes réussites sans faire recours aux domaines de la science et de la technologie. Cette semaine a été une grande aubaine pour plusieurs compétentes de l’UAC de montrer leurs réalisations et a permis aux participants de s’informer sur les avancées scientifiques et technologiques réalisées.

De la genèse de la SST

« En 2007, Me Edgard Yves Monnou, alors Ambassadeur du Bénin près la France, a eu l’ingénieuse idée d’organiser des fêtes béninoises : les premières journées culturelles à Paris. Les chercheurs béninois y étaient conviés et à l’occasion n’ont pas tari d’imagination et de savoir-faire pour faire des propositions couvrant les domaines de la science et de la technologie pour donner de la consistance intellectuelle auxdites journées. C’est quelques années plus tard, précisément en 2012, que l’événement connaîtra sa première édition au Bénin. Il est baptisé la Semaine des Sciences et Technologies. Le rôle de Pyramid Africa Technology (PAT) étant d’outiller les doctorants en connaissances », a dit le professeur Paul Houéssou.

Des impressions des visiteurs rencontrés sur les stands de la SST

Guy Médard Alapini, agent au rectorat chargé de la coopération

Guy Médard Alapini Agent au rectorat chargé de la coopération« C’est une édition réussie parce que les objectifs poursuivis ont été largement atteints »

« C’est une édition réussie parce que les objectifs poursuivis ont été largement atteints. En voyant les produis qui ont été exposés, nous comprenons que l’université a donné l’opportunité à beaucoup de structures, laboratoires et entités de recherche et de promotion de produits de développement, de valoriser et de mettre ces produits à la portée du public. Donc c’est une édition qu’il faudra répéter toutes les fois que l’opportunité pourrait s’offrir. En tant que personnel de l’université et du rectorat, c’est un sentiment de joie qui m’anime. Je pense que c’est une fierté pour l’université aujourd’hui de comprendre qu’il faut faire la promotion de nos recherches. En plus de sa vision, celle d’être au service du développement, l’UAC veut promouvoir, développer les stratégies qui puissent conduire à atteindre des objectifs novateurs».

Adrien Sèdjro, Directeur commercial chargé du marketing de la société ‘Safils’ Sarl

Adrien Sèdjro Directeur Commercial Chargé du Marketing de la société Safils Sarl« J’ai des sentiments de fierté parce que j’ai vu beaucoup de produits »

« C’est une édition qui est venue à point nommé parce qu’il faut que les produits qui sont fabriqués chez nous soient vulgarisés. Il faudrait que le peuple béninois sache que nous avons des potentialités en matière d’innovations sur le plan alimentaire. Il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire et que nous faisons ici aussi. C’est de la même manière qu’il y a beaucoup de choses que nous ne devons pas importer. La plupart des Béninois consomment tout ce qui vient de l’extérieur. Et cette exposition m’a démontré le contraire, non seulement à moi, mais à tout Béninois qui a pu visiter ces stands. J’ai des sentiments de fierté parce que j’ai vu beaucoup de produits, par exemple, dans l’agro-alimentation ».

Nestor Nana, Burkinabè

Nestor Nana« J’ai rencontré les frères jumeaux qui ont réussi à fabriquer le foyer artisanal»

« Personnellement, j’ai aimé l’organisation parce qu’elle m’a permis de découvrir certains produits dont j’ignorais l’origine. J’ai rencontré les frères jumeaux qui ont réussi à fabriquer, par exemple, le foyer artisanal. Dès que j’ai vu ce foyer, j’ai en même temps compris que l’Afrique est en train de se lever, de se réveiller et de se développer. Mon appréciation est que cette édition est bonne. L’Afrique en général a un avenir et le Bénin en particulier a des ressources ».

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