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Opération « L’info investit le patrimoine ! » : Le public scolaire découvre les sciences et les technologies au service du patrimoine
Publié le vendredi 2 mai 2014   |  L`événement Précis




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L’Institut français du Bénin (IFB) en partenariat avec la Direction nationale de la recherche scientifique et technologique (DNRST du Ministère d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique), l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et l’Ecole du patrimoine africain (EPA) organise depuis le 28 avril dernier, l’opération ‘’L’Info investit le patrimoine !’’. Destinée à mettre en avant l’utilisation des sciences et des technologies au service du patrimoine béninois, l’opération a investi depuis lundi, les villes de Natitingou (Ceg 1 Natitingou), Parakou (Ceg Guéma, le 29 avril) et Abomey (Ceg 2, le 30 avril) avec des journées scientifiques au cours desquelles le public scolaire, prioritairement ciblé, a été sensibilisé sur la contribution des sciences et de la technologie aux enjeux liés à la préservation du patrimoine. Constituée de l’exposition d’une dizaine de posters présentant des exemples d’utilisation de méthodes scientifiques et/ou d’outils technologiques pour la connaissance, la protection ou la valorisation du patrimoine, suivie de rencontres et d’échanges avec des scientifiques disposés à les éclairer davantage, ces journées ont offert aux élèves l’opportunité d’appréhender le patrimoine dans toutes ses dimensions, mais au-delà de tout, d’intégrer la nécessité de sa protection et sa valorisation pour les générations futures.

Journées scientifiques à Natitingou, Parakou et Abomey

Ce lundi, c’est le Collège d’enseignement général 1 (Ceg1) de la ville de Natitingou qui a donné le top de l’opération. Installée dans l’enceinte du collège, l’exposition a suscité l’intérêt des élèves des classes de première et de terminale, toutes séries confondues. Par petits groupes de 10 à 20, ils ont pu se rendre compte de ce qui se fait au Bénin en matière de recherches pour une meilleure connaissance et la valorisation du patrimoine naturel et culturel. Arlette Adjatin, enseignante-chercheure à la Faculté des sciences et techniques de Dassa-Zoumé et Hounnankpon Yédomonhan, enseignant-chercheur à la Faculté des sciences et techniques de l’Université d’Abomey-Calavi (FAST /UAC) et conservateur de l’Herbier national du Bénin ont entretenu les élèves sur le patrimoine naturel, avec des exemples de formes d’utilisation des espèces végétales et des raisons de les conserver. Exemples à l’appui, les élèves ont ainsi pu se rendre compte qu’en dehors de l’alimentation et de la médecine traditionnelle, les espèces végétales du Bénin jouent de multiples rôles, notamment, dans l’habillement, le mobilier, etc., d’où la nécessité de les répertorier et de les préserver pour éviter qu’elles ne disparaissent. A cet effet, l’Herbier national du Bénin, lieu où sont conservés, sous forme d’échantillons, l’ensemble des espèces végétales (2807) et qui se sert de l’informatique pour la diffusion des données des collections botaniques, a été présenté aux élèves. Auteure d’une étude sur la valorisation du légume-feuille traditionnel Gbolo à travers la production de thés, Arlette Adjatin a été assaillie de questions par des élèves jusque-là « ignorants » de ses vertus médicinales. Rachida Ayari de Souza, sociologue, gestionnaire de patrimoine et le professeur Joseph Adandé, Historien de l’art, enseignant-chercheur à la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (FLASH/UAC) ont échangé avec les élèves sur le patrimoine culturel, le danger qu’il court, mais aussi l’apport de la science et de la technologie pour sa connaissance et conservation. La contribution de l’archéologie à une meilleure connaissance du village d’Agongointo, plus vieille ville d’Afrique en dehors de l’Egypte, a ainsi été portée à la connaissance des apprenants. « Très intéressés »et« impressionnés », selon leurs témoignages, les élèves ont unanimement salué l’initiative qui leur a permis de prendre connaissance du patrimoine béninois, « leur bien commun », de ses richesses, et surtout de mesurer la responsabilité qui est la leur quant à sa conservation pour les générations à venir. Les responsables desdits établissements n’ont pas été, du reste, convaincus du bien-fondé de l’initiative. A Parakou comme à Natitingou et à Abomey, la dimension culturelle de « L’info investit le patrimoine ! » a été assurée par l’artiste Patrice Toton de l’association Katoulati qui a proposé une série de contes sur le patrimoine à des centaines d’élèves enthousiasmés par le côté ludique et conscient du message véhiculé. Après le break d’hier, le Ceg1 de Ouidah accueille ce jour, vendredi 02 mai, la quatrième et dernière journée scientifique de l’opération. Le 15 mai prochain, une table-ronde destinée au grand public sera organisée à l’Institut français de Cotonou et accueillera des chercheurs de différentes disciplines qui débattront sur de nombreuses questions, entre autres, la contribution des sciences à une meilleure compréhension du patrimoine. Il est à noter qu’un exemplaire de l’exposition reste dans chaque localité visitée afin d’être présentée dans d’autres lieux. A Cotonou, elle sera présentée pendant dix jours à l’Institut français.

Des élèves apprécient l’initiative

Ogouessan Samuel, élève au Ceg 1 de Natitingou

« L’exposition nous a permis de connaître des choses que nous ignorions »

«L’exposition nous a permis de connaître des choses que nous ignorions. On nous a parlé du patrimoine et moi je ne savais pas que, précisément dans l’Atacora, on en a. J’ai aussi pris connaissance des vertus de certaines plantes médicinales et cela va me permettre de mieux les maîtriser. Il y a, par exemple, une plante qui pousse derrière ma maison, mais dont j’ignorais les nombreuses vertus ».

Kouagou Estelle, élève au Ceg 1 Natitingou

« Cette initiative me conforte dans ma vision de poursuivre mes études dans le domaine des sciences après le bac »

« Je suis impressionnée et très contente de découvrir toutes ces plantes et leurs vertus. Je suis particulièrement intéressée et cette initiative me conforte dans ma vision de poursuivre mes études dans le domaine des sciences, plus tard, après le bac. Les vertus médicinales du vernonia m’ont beaucoup intéressé. Je ne savais pas que cette plante est utilisée contre la fièvre typhoïde. Voilà l’une des découvertes que je viens de faire grâce à l’opération « L’info investit le patrimoine ! »

Raoufou Abdou Ibrahim, élève au CegGuéma

« Tout ce savoir que j’ai reçu,je vais le partager avec mes camarades »

« Mes impressions sont bonnes. J’ai appris ce qu’on entend par patrimoine. Je peux citer plusieurs types de patrimoines présents au Bénin. J’ai également été sensibilisé sur la nécessité de conserver le patrimoine pour les générations à venir. Enfin, les savoirs endogènes m’ont particulièrement intéressé. J’ignorais que certaines plantes qu’on considère comme des mauvaises herbes regorgent de vertus médicinales. Tout ce savoir que j’ai reçu,je vais le partager avec mes camarades pour que nous réussissions le défi de la conservation de la biodiversité ».

Dieudonné Azando, élève au Ceg 2 Abomey

« Je retiens que le patrimoine doit être protégé et conservé pour les générations futures »

« A travers cette exposition, les échanges que nous avons eus avec les chercheurs et la prestation de l’artiste, je me rends compte que nous n’avions pas assez de connaissances sur le patrimoine de notre pays.Je remercie vraiment ceux qui ont pensé à initier cette opération, parce qu’ils nous aident, nous les élèves, à mieux connaître notre patrimoine. J’ai aussi retenu que le patrimoine doit être protégé et conservé pour les générations qui viendront après nous. »

Réalisation: Flore S. NOBIME

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