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La Nation N° 5979 du 2/5/2014

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Pour avoir assassiné son grand-frère : Affissou Orou Keffè écope de 20 ans de réclusion criminelle
Publié le lundi 5 mai 2014   |  La Nation




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Pour le chef d’accusation d’assassinat commis sur son grand-frère utérin, le nommé Affissou Orou Keffè a comparu vendredi 2 mai dernier devant la Cour d’assises de la Cour d’appel de Parakou. Il a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle au terme de l’audience consacrée à ce 27e dossier inscrit au rôle de cette première session 2014 de ladite juridiction.

Vingt ans de réclusion criminelle, c’est la sentence prononcée vendredi dernier à Parakou par la Cour d’assises à l’encontre du sieur Affissou Orou Keffè, inculpé d’assassinat, crime prévu et puni de peine de mort par les articles 295 à 298 et 302 du Code pénal. Ayant déjà passé quatre ans en prison, il y reste pour 16 ans encore, soit jusqu’au 28 avril 2030.

Les faits remontent en 2010 à Angaradébou, commune de Kandi. Le vendredi 16 avril de cette année, Affissou Orou Keffè quitte le village avec sa famille pour s’installer à la ferme de leur père où lui et deux autres frères exploitent des portions de terre contiguës. Cinq jours après, soit le mardi 20 avril, son frère aîné Azizou Orou Keffè se rend dans cette ferme pour démarrer les travaux de mise en valeur de son champ.

Affissou Orou Keffè s’étant muni d’une houe, aurait guetté le moment où son frère s’apprêtait à quitter la ferme pour lui administrer un coup à la tête. Puis, dans la soirée il se rend à Angaradébou et annonce le décès du nommé Azizou Orou Keffè dont il aurait découvert le cadavre dans le champ. Interpellé, il reconnaît les faits aussi bien à l’enquête préliminaire que devant le magistrat instructeur.

Mais sur le mobile du crime, l’accusé a suffisamment varié. Tantôt il justifie son acte par le fait que son frère lui aurait fait des reproches déplaisants de pratique d’envoûtement, tantôt il évoque la dégradation des relations familiales liées à la répartition inéquitable des domaines de terre qu’ils auraient reçus de leur père.Le casier judiciaire de l’accusé était encore vierge.

L’enquête de moralité lui est favorable : il est présenté comme un homme respectueux, calme et laborieux. Il serait en possession de toutes ses facultés mentales au moment des faits. La cour qui s’est penchée sur cette affaire, est présidée par Saturnin D. Afaton et composée des assesseurs Claude Montcho et Malick Nourou-Dine Bakary et des jurés Poulo Amadou Sambo, Mèmouna Boni Yarou, Emmanuel Ali Ouorou et Narcisse Tossa Djanguede, tirés au sort. Le greffe est tenu par Me François Nougbodohoué.


L’audience proprement dite
Vendredi dernier à la barre, l’accusé a choisi la stratégie de la dénégation pour se tirer d’affaire. Hélas ! Il a nié tout ce qu’il avait déclaré à la brigade de la gendarmerie et au Tribunal de première instance de deuxième classe de Kandi, en clamant avec insistance son innocence, mais en sollicitant curieusement la clémence de la cour.

Il affirme qu’il n’est pas le responsable du meurtre de son frère mais l’accepte parce que son propre père lui impute le crime.Le ministère public représenté par Jules Chabi Mouka, a rappelé le principe sacro-saint des Saintes Ecritures :

« Tu ne tueras point » pour s’indigner de la barbarie dont a été victime le sieur Azizou Orou Keffè tué dans un champ. Pour lui, ce crime d’assassinat ne peut être que l’œuvre d’Affissou Orou Keffè. Les éléments légal, matériel et intentionnel de ce fratricide avec préméditation sont réunis, selon l’avocat général.
Il requiert qu’il plaise alors à la cour de le retenir dans les liens du crime d’assassinat et de le condamner à 15 ans de réclusion criminelle.

Le conseil de la défense assuré par Me Casimir Marin Hounto, a déploré le décès du sieur Azizou Orou Keffè mais estime qu’un doute persiste sur celui qui lui a ôté la vie. Pour l’avocat, ce n’est pas son client qui est responsable de ce meurtre, du moment où l’accusé a nié son implication dans cette mort à la barre. Seul Dieu sait qui a réellement tué. Il n’en veut pour preuve que l’usage abondant du conditionnel fait par l’avocat général dans ses réquisitions.

L’incertitude sur le criminel et le mobile du crime doivent profiter à son client, dit-il, plaidant pour l’acquittement de celui-ci au bénéfice du doute.Au verdict, la cour après en avoir délibéré conformément à la loi, a déclaré Affissou Orou Keffè coupable de crime d’assassinat sur son frère.
Elle a retenu la peine de 20 ans de réclusion criminelle contre lui et ordonné la destruction de la houe mise sous scellés.

Par Claude Urbain PLAGBETO A/R Borgou-Alibori

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