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Le Matinal N° 4347 du 9/5/2014

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la Banque mondiale mise en garde sur la Table ronde de Paris
Publié le vendredi 9 mai 2014   |  Le Matinal




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Les éclairages sur la Table ronde de Paris se poursuivent. Les projets détournés du portefeuille des hommes d’affaires nationaux ne doivent pas faire encore l’objet d’attribution à des partenaires financiers nouveaux. La Banque Mondiale, partenaire principal et stratégique pour les assises de Paris est formellement mise en garde. Elle doit se méfier de s’engager dans une affaire qui pourrait la compromettre ou ternir son image à l’avenir.


Institution de Bretton Woods, la Banque Mondiale n’a pas droit à l’erreur. Elle doit mesurer son degré d’implication dans cette Table ronde économique de Paris qui est mal conçue aux yeux de l’opinion publique.

C’est une affaire à polémique car, il y a beaucoup d’interrogations sur la crédibilité de cette ‘’messe’’ prévue en juin 2014 à Paris par Yayi Boni, son fils, son beau-frère et quelques copains. D’abord, le doute est né du fait que certains des projets proposés pour être soumis aux partenaires faisaient déjà l’objet de Convention-cadre signée entre l’Etat béninois et d’hommes d’affaires nationaux.
Alors, en voulant répondre à l’appel du Président de la République, la Banque Mondiale court des risques de se voir disputer plus tard la paternité de projets déjà attribués à d’autres promoteurs.

Ensuite, il y a le fait que le Chef d’Etat béninois est en guerre permanente contre des opérateurs économiques de son pays. Il est décidé à les broyer à visage découvert en violation de toute norme convention qui veut que l’Exécutif d’un pays promeuve les initiatives privées nationales. L’opinion publique est témoin de tout ce qui se passe depuis le début du second mandat de Yayi Boni sur le plan économique. Que les partenaires n’acceptent pas de se mêler à des querelles qui ne les concernent pas ; c’est l’idéal qui est souhaité à la Banque Mondiale.

Que ces derniers se le tiennent pour dit, à la Table ronde de Paris, Yayi Boni veut leur soumettre des projets déjà financés par d’opérateurs économiques béninois. Une manière pour le chef de l’Etat de vouloir régler des comptes politiques avec ses compatriotes par l’entremise des Partenaires financiers internationaux. C’est un piège que doivent éviter ces derniers, notamment la Banque Mondiale représentée au Bénin par Olivier Fremond.

Le vrai schéma de Yayi

Yayi Boni prend-il les Béninois pour des démeurés ? Il est dans une logique bien ubuesque. Mais, les Béninois très intelligents, décodent déjà ses gestes. Voilà un homme qui a passé huit ans à la tête d’un pays, sans avoir jamais pensé à mobiliser des fonds à hauteur de 6529 milliards F. Cfa qu’il recherche aujourd’hui pour réussir les projets inclus dans le portefeuille de Paris.

Et c’est à deux doigts de la fin de son ‘’règne’’ qu’il nourrit des rêves pour le Bénin !!!
Actuellement, il a moins de deux ans à passer encore au pouvoir avant de prendre forcément ses cliques et claques pour faire ses adieux aux Béninois. C’est dire qu’il n’aura même pas le temps d’entamer la réalisation de ces projets avant de quitter le pouvoir. 6529 milliards de F. Cfa, c’est le montant attendu pour financer tous les projets retenus dans le cadre de cette Table ronde sur une période de quatre (4) ans (2014 à 2018). Connaissant l’homme, Yayi n’est pas de nature à faire du bien à son prochain. On ne le voit pas prêt pour courir et mobiliser de l’argent pour la réalisation de projets qui compteront pour le bilan de son successeur.

Depuis quand est-il devenu si gentil ? Ces milliards recherchés ont peut-être deux objectifs : soit, ils serviront à maintenir un régime en place ; ou alors, ils seront gaspillés et celui qui viendra se verra obliger d’aller rechercher d’autres financements avant d’achever lesdits projets. Jusque-là, le jeu de Yayi n’est pas clair.

Valoriser autrement les vallées

La valorisation des vallées, évoquée parmi les projets de la Table ronde n’a forcément pas besoin de financements extérieurs. La terre béninoise est si riche et fertile qu’elle n’a pas besoin d’assez de tracasseries avant d’être exploitée pour créer de la richesse.

L’inscription de ce projet dans les dossiers à soumettre aux partenaires en juin prochain est une pure aberration. Le budget national, seul, suffit pour que ces vallées soient aménagées et valorisées. L’ambition de Yayi est ailleurs.

Et pour ceux qui doutent de ce qu’on peut facilement détourner des financements extérieurs pour ses besoins, ils n’ont qu’à faire retour dans le passé pour se rendre compte des agissements légendaires du chef de l’Etat.

On a vu des financements de constructions de routes détournés pour autres projets sous ce régime. On se rappelle que la route Dja-Owodé a été financée plusieurs fois. Il en a été de même pour Pahou-Tori. C’est vrai que le cas de la route Adjohoun-Bonou-Kpédékpo est vieux mais, ce fut le même scénario orchestré de toute pièce par les princes qui nous dirigent.

Chercher loin ce qui est à côté

Les raisons qui militent en faveur de la qualité néfaste de cette Table ronde sont nombreuses. Il existe beaucoup de dysfonctionnements dans lesquels baigne la préparation hâtée de ladite table ronde qui risque de passer à une table oblique si l’on y prend garde. Yayi Boni veut 6.529 milliards de F. Cfa pour financer des projets sur une période de 2014 à 2018. A-t-il d’abord, tendu la main aux investisseurs nationaux pour connaître leurs capacités financières avant d’aller rechercher la différence à l’extérieur ?

Si l’argent recherché est vraiment destiné à financer des projets concrets d’intérêt national, pourquoi ne s’est-on pas adressé aux puissances financières nationales d’abord avant d’opter pour des fonds à l’international ? Où sont les opérateurs économiques béninois pour qu’on veuille tendre la main à l’étranger ?

A vrai dire, Yayi est-il sûr que s’il s’adresse à Patrice Talon, Sébastien Ajavon, Martin Rodriguez, Samuel Dossou-Aworet et autres hommes d’affaires nationaux, il ne pourra pas mobiliser une partie des milliards recherchés ? Une fille qui refuse de manger à la maison, sous prétexte que c’est insuffisant et va au dehors tendre la main à d’autres personnes est sur la voie de la prostitution, nous enseigne un proverbe africain.

Le Président béninois est dans ce schéma. Il veut profiter de sa position actuelle pour vendre le Bénin aux étrangers. C’est une nouvelle forme de colonisation qu’il importe au Bénin au détriment de l’avenir du pays. Dans ses agissements, on constate malheureusement qu’il s’active de jour en jour à remettre tout l’appareil économique du Bénin aux mains d’investisseurs étrangers.

Les Béninois deviendront esclaves pour les autres dans tous les domaines. Si les routes, les rails, les eaux, l’air et bientôt la terre béninoise sont à des étrangers, que restera-t-il pour les enfants du Bénin ? Yayi ne rend aucun service à sa patrie à travers les nombreux prêts et investissements internationaux qu’il développe de jour en jour.

Et le pire qui guette le Bénin, c’est l’endettement. C’est vrai que le taux d’endettement est encore en dessous de la barre rouge mais, il faut que Yayi Boni et ses sbires permettent à son successeur au pouvoir de s’endetter aussi pour construire le pays.


Si, tel qu’il fonctionne aujourd’hui, Kérékou avait contracté autant de dettes, aurait-il aujourd’hui une marge de manœuvre pour engager le Bénin sur une telle autoroute d’endettement ?
Il ne sert à rien de recourir chaque fois à des aides extérieures pour développer le pays.

Si en huit ans, il n’a pu rien faire pour ce pays, il ferait mieux d’utiliser le peu de temps qui lui reste à organiser ses séances de danse au Palais avec des Conseils communaux et les sages que de vouloir à régler des comptes politiques avec des opérateurs économiques nationaux. Car, les séances de cirque au Palais de la Marina sont, tout au moins, amusantes pour les Béninois assis devant leurs petits écrans.

Félicien Fangnon

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