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La Nation N° 5985 du 12/5/2014

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Forum économique mondial : Boni Yayi défend l’impératif de l’intégration
Publié le mardi 13 mai 2014   |  La Nation


Conseil
© Autre presse par Presidence
Conseil de l`entente: réunion des chefs d`Etat et de gouvernement à Niamey.
Mardi 17 Décembre 2013, à Niamey (Niger). Tenue de la 2 ème session ordinaire de Conférence au sommet des Chefs d`Etat et de Gouvernement du Conseil de l`Entente. Photo : Le president Boni Yayi.


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Faire de l’Afrique un continent émergent dépendra de sa capacité à construire son intégration. La problématique était, vendredi 9 mai dernier, au cœur d’une session du Forum économique mondial qui a bouclé ses travaux, le même jour à Abuja.

Les leaders présents au Forum économique mondial d’Abuja sont unanimes : l’Afrique ne pourra véritablement prospérer s’il n’assure pas l’intégration de ses régions. La question de la régionalisation était d’ailleurs au cœur d’une session animée par le président de la République.
Et à Boni Yayi d’apporter son grain de sel sur l’impératif pour le continent de renforcer ses blocs régionaux pour aboutir à moyen terme à une zone de libre échange.

«Aujourd’hui partout dans le monde, la tendance est aux regroupements régionaux. Jusque-là encore, le continent africain n’a jamais renoncé à ce principe qui dit qu’ensemble nous sommes plus forts», affirme-t-il.

Mais pour les leaders politiques du continent, souligne le chef de l’Etat, les défis avaient imposé d’ordonner les démarches en partant des communautés économiques régionales pour aller vers une communauté africaine. «Nous avons compris que nous devons partager les mêmes valeurs pour relever des défis.

On ne peut pas être ensemble si chacun doit faire ce qu’il veut. Il faut un même environnement macro-économique», poursuit-il. Actuellement, huit communautés économiques régionales fonctionnent en Afrique avec des fortunes diverses. Bien que le processus de construction de l’intégration ne suive pas encore le rythme voulu, Boni Yayi reconnaît que la volonté politique s’est manifestée ces dernières années pour accélérer la cadence.

«La volonté d’aller vers une zone de libre échange est clairement affichée et je me réjouis de ce que la SADC, la COMESA et la zone orientale accélèrent les pas pour mieux échanger entre elles. Si les autres pouvaient faire autant, nous pourrions raccourcir notre souhait d’aller vers la zone de libre échange continentale»,soutient le président de la République. Mais il indique que la régionalisation doit reposer sur plusieurs paliers.

D’abord une institution forte qui doit veiller sur un certain nombre de paramètres en organisant la surveillance multilatérale, un réel facteur d’attraction des capitaux. «Nous devons aboutir à des critères de convergence de manière à regarder dans la même direction», insiste-t-il. Les autres piliers concernent les infrastructures pour renforcer la capacité de production des Etats, le financement et l’organisation des marchés qui nécessitent qu’on règle les questions concernant la libre circulation des personnes et des biens.

Boni Yayi n’occulte pas les défis liés à la paix et la stabilité politique sans lesquelles il est impossible, à son avis, de construire une économie intégrée.
La clé du succès

Fatima Haram Acyl, commissaire de l’Union Africaine au Commerce et à l’Industrie indique que les leaders africains sont sérieux dans leur ambition de relever les défis de l’intégration à l’horizon 2017. Sur la base d’une feuille de route définie au niveau de l’organisation continentale, elle soutient que plusieurs blocs régionaux s’activent pour rendre effectif cet objectif. «Nous allons bientôt lancer le processus de négociations sur la zone de libre-échange qui vont commencer en 2015.

Nous allons faire une revue des hypothèses et voir dans quelles directions nous voulons aller. Nous travaillons d’arrache-pied pour que toutes les préoccupations soient prises en compte. Il n’y a pas que les procédures douanières.
Ce qu’il nous faut, c’est un environnement propice et nous devons aussi penser à comment travailler ensemble», appuie-t-elle.

Pour Malcom Sweeting, de l’Agence britannique Clifford Chance, l’Afrique n’a pas d’autres choix que de s’intégrer et d’aller vers le marché unique. «Il y a une croissance mais on n’a pas le sentiment que l’Afrique s’industrialise, or l’industrialisation est très nécessaire. Mais pour y arriver, des blocs commerciaux et le marché unique sont importants. Personne ne peut agir seul.

L’intégration régionale est la clé du succès du continent», commente-t-il. Pour lui, les Africains doivent veiller afin que les infrastructures aillent au-delà des frontières. Rob Davies, ministre sud-africain du Commerce et de l’Industrie, note pour sa part qu’il y a quatre contraintes à lever pour construire l’intégration : la faible capacité de production, le manque d’infrastructures, la non facilitation des échanges et les tarifs élevés. «Nous devons impérativement passer aux échanges intra-régionaux, c’est très important pour l’industrialisation. Aujourd’hui, on parle de l’intégration pour l’industrialisation.


Nous sommes en train de faire des progrès pour répondre aux échéances»,rassure-t-il. Et à Jaidev Shroff, directeur général du groupe indien United Phosphorus d’ajouter : «Il faut être compétitif à travers l’intégration régionale. Pour l’avenir, la seule façon de rendre l’agriculture plus compétitive, c’est d’avoir l’harmonisation des politiques, des règlements et des tarifs».
S’aligner
«La question de l’harmonisation des politiques est fondamentale. Toute organisation rationnelle doit pouvoir se doter d’une autorité. L’objectif que nous recherchons, c’est la compétitivité de nos économies, à travers les économies d’échelle.

Cela nécessite des infrastructures. Nous devons faire en sorte que dans la recherche de la compétitivité, nous puissions évoluer au même rythme et que les enjeux concernent tout le monde», commente le chef de l’Etat, Boni Yayi. Partageant avec l’assistance l’expérience de la CEDEAO, il défend qu’il est indispensable de coordonner les politiques sectorielles et d’harmoniser les législations nationales. Ce que fait l’organisation en mettant en place des réglementations communautaires.

«Nous devons faire en sorte que tout le monde puisse s’aligner sur la législation commune, c’est elle qui va accroître la compétitivité de notre espace», souligne-t-il. Le chef de l’Etat pense que l’instauration du Tarif extérieur commun (TEC) constitue une avancée notable de la CEDEAO dans le processus de construction d’un marché commun. Encore, tempère-t-il, faudra-t-il que les règles établies soient effectivement appliquées. Boni Yayi fait ainsi allusion au schéma de libéralisation des échanges qui connaît de sérieuses difficultés d’application.


«Nous avons un schéma de libéralisation mais tout le monde ne suit pas à la lettre. Nous avons toujours dit qu’il faut une volonté politique. Cette volonté politique, fort heureusement, se manifeste de plus en plus. Chacun est conscient de la nécessité de travailler ensemble, parce que ensemble, nous sommes plus forts»,conclut-il.

Par Gnona AFANGBEDJI, Envoyé spécial à Abuja

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