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La Nation N° 5986 du 13/5/2014

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Braquage d’une agence CLCAM à Menontin hier : Plus de six millions F CFA emportés, un policier abattu
Publié le mercredi 14 mai 2014   |  La Nation




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Les populations de Kindonou et Mènontin et singulièrement les travailleurs d’une des agences de la Caisse locale de crédit agricole mutuel (CLCAM) de ce quartier ont vécu en début d’après midi hier lundi 12 mai, des moments de frayeur. Six malfrats armés ont fait irruption sur les lieux et ont réussi à emporter une importante somme d’argent.

Sergio Dènon, gardien de paix de deuxième classe appartenant à la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) froidement abattu, les armes à la main, tirant sur des hors-la-loi. C’est le drame que la police béninoise a connu hier peu après 13 heures au quartier Kindonou, au niveau de l’agence CLCAM de ce quartier.

Le flic nouvellement recruté, en faction devant le CEG Nokoué aurait été alerté par les populations, d’un incident et avait pris la route avec un autre de ses collègues pour venir aux nouvelles lorsqu’il a été pris à partie, selon les témoignages par deux des six malfrats qui tiraient dans tous les sens pour faciliter le retrait des lieux des quatre autres qui ont réussi à maîtriser clients et travailleurs de ladite institution financière.

Les échanges de tirs lui ont donc été fatals. Lui qui, selon les informations données par le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et des Cultes, François Houessou devait être père de famille sous peu, son épouse étant presque à terme.
Le film du drame

Selon Médard Solagni, directeur régional CLCAM Cotonou qui se trouvait sur les lieux au moment du drame, tout allait normalement lorsqu’une de ses collaboratrices qui venait de se lever de la séance qu’ils tenaient au fond dans l’agence est revenue les alerter de la présence de braqueurs armés au sein de l’agence. Le temps pour lui et les autres participants de se lever, ils étaient nez à nez avec les braqueurs. «Where is the manager ?» demandaient-ils avec insistance, selon son récit.

Mais habilement, ils les auraient dribblés, expliquant que ce dernier n’était pas présent. Au cours de la descente effectuée par le ministre François Houéssou et son collègue de la Justice, Valentin Agossou Djènontin, le directeur général de la Faitière des Caisses d’Epargne et de Crédit agricole mutuel (FECECAM), Victorin Houédanou a soutenu que c’est cette ruse de ses collaborateurs qui a empêché les braqueurs d’avoir accès au coffre-fort pour le dévaliser.

Ils se sont donc contentés des avoirs recueillis au niveau des caisses de l’institution, soit au total six millions quatre-vingt douze mille (6 092 000) F CFA. En plus de cette somme, ils ont fouillé l’ensemble des clients et personnes présentes sur les lieux pour emporter tous leurs avoirs.

Dans la foulée, le directeur régional des CLCAM de Cotonou s’est vu dépouiller d’une somme de plus de huit mille francs CFA, tout comme d’autres clients. Un agent confesse qu’après avoir retiré le seul billet de mille francs qu’il avait en poche, un des braqueurs lui a assené une gifle au motif qu’il n’avait pas assez de sous.
La réaction des autorités

Après leur forfait, ces hors-la-loi ont pris l’une des motos de l’agence braquée mais n’ont pas réussi à s’enfuir avec, en raison des échanges de tir avec le policier abattu. Mais toujours est-il qu’ils sont parvenus à se soustraire des lieux avec le butin de leur forfait, non sans causer d’autres dommages.

Des impacts de balle sont visibles sur les lieux et aux alentours. Murs des maisons, pare-brise et vitres de voiture… portent les séquelles de ce hold-up. Certains riverains auraient même reçu des balles perdues et seraient actuellement en hospitalisation.

Avant les ministres François Houessou et Valentin Djènontin qui se sont portés sur les lieux dans la soirée, de retour d’une mission à Niamey, le directeur général de la Police nationale, Louis Philippe Houndégnon et un important détachement de policiers lourdement armés ont investi les lieux, peu après le drame. Face au corps inanimé et ensanglanté, tête tombante de son jeune collaborateur, la colère et la consternation pouvaient se lire sur son visage.

Le patron des flics n’a d’ailleurs pas manqué d’interpeller ses collaborateurs de la ville de Cotonou contre qui il était visiblement en courroux. Si l’on s’en tient à ses remontrances, c’est que ces derniers ont failli dans le dispositif d’encadrement de la ville.

De son côté, le ministre François Houessou promet une sécurisation des neuf agences CLCAM de la ville de Cotonou et ensuite de toutes les institutions financières du pays. Pour ce qui est des enquêtes en cours, le ministre souligne qu’ils sont déjà sur une piste.
Grave défaillance sécuritaire

Le braquage d’hier a donné l’occasion de se rendre à l’évidence de ce que l’institution visée, située en pleine rue et au cœur d’une série d’habitations et d’une zone de grande affluence ne dispose d’aucun système sécuritaire.

Seul un agent de sécurité privée non armé veille sur les lieux. Il n’y a ni caméra de surveillance, ni aucune autre mesure. Pourtant, cette seule agence brasserait des actifs avoisinant trois milliards, selon les responsables.

Déjà, le ministre de l’intérieur suggère un « partenariat efficace pour sécuriser » dès ce jour, l’ensemble des CLCAM.

A la suite de cette visite, la délégation s’est rendue à la morgue du CHNU pour voir le corps désormais sans vie de Sergio Dènon qui, comme l’institue le leitmotiv des corps habillés, a su défendre jusqu’au sacrifice suprême.

Par Josué F. MEHOUENOU

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