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La Presse du Jour N° 2132 du 13/5/2014

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Enlèvement de lycéennes nigérianes par Boko Haram : le mutisme inexplicable du gouvernement béninois
Publié le mercredi 14 mai 2014   |  La Presse du Jour




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L’enlèvement d’environ 230 jeunes filles nigérianes a suscité indignation et interrogations de par le monde. L’acte a ébranlé les grandes puissances du monde qui se mobilisent pour aider le Nigéria à récupérer les otages des mains des terroristes. Mais le Bénin, pays limitrophe du Nigéria, reste face à la situation dans un mutisme total, du moins officiellement.

Tout le monde s’indigne et condamne la prise d’otage des lycéennes nigérianes. Sauf le Bénin. Aucun soutien au pays voisin, aucune condamnation officielle du gouvernement béninois au peuple nigérian n’est enregistrée jusqu’ici.

De même, aucune personnalité béninoise ne participe à la campagne mondiale «Bring Back our girls» née de ces prises d’otage. Les associations sises au Bénin pour la défense des droits de l’homme, des enfants et des femmes non plus. Elles aussi sont muettes. Bizarre quand même ! Pourtant, le Nigéria est un pays frère du Bénin. Les deux nations ont des frontières sur des milliers de kilomètres.

L’un dépend forcément de l’autre sur plusieurs points. L’instabilité au Nigéria, quelle que soit sa nature, devrait interpeller et inquiéter le Bénin. Mais tel n’est visiblement pas le cas concernant l’enlèvement par les terroristes de plus de 200 lycéennes au nord du Nigéria. Depuis le 14 avril 2014, la communauté internationale se mobilise pour les libérer.

Sur une initiative des associations nationales de défense des droits de l’homme, une campagne mondiale a été lancée sous le slogan «Bring Back our girls». Les grandes personnalités de ce monde s’affichent sur le net avec ce message pour manifester leur solidarité au Nigéria et aux filles enlevées.

Dans ce cadre, on peut citer le président des Etats-Unis, Barack Obama, son épouse Michelle, le premier ministre anglais, David Cameron, la Garde des sceaux française, Christiane Taubira, etc. Des stars de télévision, de radio, de chanson, des anonymes, etc. participent aussi à cette campagne sur la toile. Leur manière de manifester leur indignation et leur soutien au peuple nigérian. Tout ceci ne semble nullement ébranler les Béninois, surtout leur gouvernement.
Le Bénin craint-il des représailles ?

Les grandes puissances, après leur indignation, ne sont pas restées inactives. Elles ont promptement répondu à l’appel au secours du président du Nigéria. Selon des sources militaires nigérianes, a annoncé l’Agence France Presse (Afp), deux unités antiterroristes étrangères sont sur place. « Elles se sont rendues dimanche à Chibok pour des investigations préliminaires, avec nos soldats et des experts, avant que soit lancée la mission de sauvetage ».

Samedi 17 mai prochain à Paris, le président français François Hollande organise un sommet international spécial sur la sécurité dans la région, qui réunira, entre autres, les présidents des pays limitrophes du Nigéria, avec pour objectif de « renforcer la coopération entre le Nigeria et ses voisins », a dit le porte-parole du président nigérian, Reuben Abati. Goodluck Jonathan participera à ce sommet à Paris.

L’on annonce aussi la présence des dirigeants du Tchad, du Bénin, du Cameroun et du Niger. Des représentants de l’Union européenne, de la Grande Bretagne et des Etats-Unis seront également à Paris.

« J’ai demandé aux Américains et aux Britanniques d’envoyer une délégation samedi à Paris pour que nous puissions agir ensemble et de manière efficace (…). Samedi, une stratégie globale sera définie (…). Nous ne devons pas discuter avec ces groupes (comme Boko Haram), nous devons les combattre », a-t-il ajouté. « La seule réponse qu’il convient d’apporter est une réponse de sécurité.

Nous devons avoir un traitement global dans la région », a déclaré le président François Hollande. Alors, après la mobilisation générale de la communauté internationale, que pourrait encore craindre le Bénin en affichant une position claire vis-à-vis de Boko Haram qui lutte depuis 2009 pour réclamer la création d’un Etat islamique dans le Nord-Est du Nigéria ?

C’est plutôt cette éventualité qu’il faudra craindre. Le Mali en sait quelque chose… Joint au téléphone, le secrétaire général adjoint du ministère béninois des affaires étrangères a indiqué qu’à sa connaissance rien d’officiel n’est encore fait par le Bénin.

Il a toutefois ajouté que « le gouvernement béninois, à travers son ministère des affaires étrangères, est en train de faire des analyses autour du dossier ». L’on se demande toujours à quand les actes officiels du Bénin face à cette situation horrible que vit le grand voisin de l’Est ?


Grégoire Amangbégnon

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