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Le Confrère de la Matinée N° 942 du 29/1/2014

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Difficultés au ministère des affaires étrangères : la diplomatie béninoise se meurt
Publié le mercredi 14 mai 2014   |  Le Confrère de la Matinée


Ouverture
© aCotonou.com par TOP
Ouverture du Forum National sur la Diaspora
Jeudi 19 Décembre 2013, Palais des Congrès, Cotonou : Le Forum National sur la Diaspora est lancé Photo : M. Nassirou Arifari Bako, Ministre des Affaires Etrangères, de l`Intégration Africaine, de la Francophonie et des Béninois de l`Extérieur


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Le ministère des affaires étrangères devient étrange. Le syndicat maison se plaint de beaucoup de choses y compris l’insuffisance de personnel. N’évolue-t-on pas vers une rupture certaine de compétences et d’expériences ?

C’est la prunelle des yeux, ce département ministériel compte tenu de son importance dans l’environnement institutionnel du Bénin. Il est manipulé avec beaucoup de soins et les cadres qui y évoluent sont traités avec égard. Mais depuis un moment, il y a une grogne du personnel diplomate, un bruit du moins un flottement de cravates. Les diplomates en fonction se disent déçus du traitement qui leur est fait.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est la nomination d’un homme d’affaires au poste de chef de mission à Washington. Celui-ci ne serait pas diplomate de carrière. Soit ! Mais cette revendication pose l’épineux problème d’implication de corps étrangers dans la gestion des affaires diplomatiques béninoises.

A l’époque, il était dit que « la diplomatie doit retourner aux diplomates ». La mesure a conduit à la définition d’un quota devant revenir aux professionnels.

La nomination d’un cadre à un poste de représentation étant éminemment politique, il était loisible à un Chef d’Etat de porter son choix sur celui qui lui parait convenir pour la promotion de la politique étrangère d’une nation.

A vrai dire, ce n’est pas de ce problème qu’il s’agit ; il est plutôt question de deux choses.
Premièrement, les diplomates ne sont pas d’accord parce que le poste mis en jeu est d’importance et couvre de gros intérêts.

Ils estiment que le caractère spécial du poste doit obliger à la promotion d’un diplomate pour l’occuper. Toute autre chose selon eux, est une aberration.

Deuxièmement, pendant que des cadres attendent d’être envoyés en poste, on nomme quelqu’un qui ne relève pas du sérail diplomatique. Certains, compte tenu du manque criard de personnel, sont maintenus à la maison, c’est-à-dire au ministère pour assurer les tâches administratives leur incombant. Mais là, il faut aller interroger le système pour voir comment ça a fonctionné et continue de fonctionner jusqu’à nos jours.

En effet, depuis le gel du recrutement à la fonction publique en 1986, seul le ministère des affaires étrangères est resté sans promouvoir de jeunes cadres sortis de l’Ecole nationale d’Administration pendant au moins deux décennies.

Pendant que les autres ministères travaillaient à renforcer leur personnel, ce ministère n’a daigné engager le maigre nombre de diplomates sortis de l’ENA (Ecole nationale d’Administration). En 1997, le besoin en personnel de conception s’est exprimé et le nombre attendu était d’au moins soixante. Mais au décompte, il n’y avait qu’une quinzaine formée qui attendait d’être embauchée.

Ceux-ci, figurez-vous, sont normalement reçus au concours d’entrée à l’école et formés aux frais de l’Etat qui devrait, en principe, les utiliser. Mais la politique de recrutement n’existait pas pour absorber le peu. Il y avait comme une guerre, un sérieux conflit de générations. Les jeunes, en désespoir de cause, trouvèrent refuge ailleurs où ils font aujourd’hui la fierté de leurs structures d’accueil. Certains se sont vus refuser leur entrée au ministère.

C’était de la méchanceté pure. Paradoxalement, on y introduit des corps étrangers dans la corporation, tout comme la diplomatie admettait un melting pot. Il y avait eu une véritable invasion de la corporation. Aujourd’hui, voilà là où cette pratique odieuse a conduit le département ouvert à tout et à tous : véritable marché.
(A suivre)


F.M

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