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Affaire Talon : le pardon de toutes les interrogations
Publié le jeudi 15 mai 2014   |  24 heures au Bénin


Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon, un ancien proche du président Thomas Boni Yayi


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Boni Yayi accorde le pardonne à Patrice Talon et consorts ! Cela semble une bonne perspective pour calmer les tensions sociales au Bénin. C’est aussi la preuve d’humilité du premier des Béninois. Mais, concrètement cela signifie quoi ? Mystère.

Yêdafou KOUCHÉMIN

Les personnes impliquées dans les affaires tentatives de coup d’État et d’empoisonnement du Chef de l’État sont-elles graciées ? À entendre Boni Yayi lui-même, il revient à la justice béninoise en accord avec ses avocats d’étudier la question. « …Je serais reconnaissant aux systèmes judiciaires de mon pays des dispositions appropriées qui seront prises en rapport avec mes avocats … en vue de rendre la liberté à tous les détenus… », va-t-il laissé clairement entendre.

Ce qui laisse présager que la conséquence de cette déclaration sur la reprise des procès des affaires dites de tentatives d’empoisonnement et d’atteinte à la sûreté de l’État est laissée au bon vouloir des avocats de Boni Yayi et de la justice béninoise. La déclaration du président de la République du Bénin a laissé croire à l’arrêt des poursuites contre les présumées coupables.

C’est bien la une erreur d’appréciation car il y a plein de non-dits dans cette déclaration. Soumanou Moudjaidou, Zouberath Kora, Pamphile Zomahoun et tous les autres détenus préventifs dans ces affaires retiennent donc leur souffle. Les regards sont désormais tournés vers la justice et les avocats de la partie civile. Ce qui laisse la porte ouverte aux supputations et divers commentaires.


Pardon, mais pas abandon


Certes Boni Yayi pardonne, mais cela n’est pas synonyme d’abandon des poursuites. Son geste fait suite, il l’a dit, aux offres de bons offices du président de la république française soutenu par le Sénégalais Abdou Diouf, actuel secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie. Serait-ce encore le pardon dont-il avait parlé autrefois sur Radio France Internationale ? Nous connaissons tous la suite. Hélas…

Parlant du pardon, qui le mérite ? N’est-ce pas celle qui reconnaît être responsable d’une faute, ou qui est comme telle ? À ce jour, aucune décision de justice ne culpabilise, ni Patrice Talon et ses amis en cavale, ni les personnes en détention préventive. Les accusés au contraire continuent de nier les faits à eux reprochés dans ces affaires. Et à leur avocat Maître Joseph Djogbénou de dire son scepticisme à la presse, quelques heures après la déclaration du président de la République : "Connaissant Boni Yayi et son entourage, si une telle lettre de Talon avait existé, il l’aurait balancée dans la presse depuis", parlant d’une certaine lettre de talon avouant ces forfaits.

Alors, les béninois sauront-ils un jour la vérité de ces affaires aux allures de polars ? La justice et les avocats de la victime s’accorderont -ils sur l’abandon des poursuites, dans ces deux dossiers qui secouent le pays depuis octobre 2012, et févier 2013 ? Cela laisse un goût d’une farce politico-juridique. Sauf si Patrice Talon et ses présumés complices en décident autrement.


Baliser la table ronde de Paris ?


Tout de même, une préoccupation de curiosité. Cette décision ne serait-elle pas liée à l’organisation prochaine à Paris de la table ronde économique du Bénin, pour mobiliser plus de six mille milliards de francs Cfa ? Le Bénin à Paris pour mobiliser autant de milliards doit donner l’image d’un pays garant des libertés et de paix apparente. Il faut montrer les efforts du gouvernement allant dans ce sens et rassurer les investisseurs du monde entier. Dieu sait qu’ils sont conviés à cette grand-messe économique.

Alors, vue sous cet angle, la magnanimité de président de la République du Bénin semble suspecte. Aussi sais-ton les interprétations et commentaires qui sont faits depuis les arrêts de la chambre judiciaire de la Cour suprême du Bénin dans ces deux affaires. D’aucun laissent croire déjà que le Chef de l’État du Bénin cherche une issue de rachat à la Cour Suprême, suite à ses arrêts du 2 mai dernier.


www.24haubenin.info ; L’information en temps réel
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Discours du Président de la République du Bénin, le 14 mai 2014

PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE DU BENIN

Béninoises, Béninois,
Mes chers compatriotes,

Qu’il vous souvienne, qu’en octobre 2012 et en février 2013, notre pays a vécu des événements douloureux de tentative d’empoisonnement du Président de la République et d’attentat à la sûreté de l’Etat. Ces événements n’ont pas manqué d’avoir de graves répercussions sur la vie politique nationale contribuant ainsi à ternir l’image du Président de la République, de notre pays, de notre démocratie et de ses Institutions sur le plan national et international.

Au terme de plusieurs procédures judiciaires, la Chambre judiciaire de la Cour Suprême, la plus haute Juridiction de notre pays, par ses arrêts n°2013-26/CJ-P du greffe et n°2013-27/CJ-P du greffe en date du 2 mai 2014 a cassé les décisions rendues par la chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Cotonou sur les affaires de tentative d’empoisonnement et d’attentat à la sûreté de l’Etat confirmant ainsi le maintien des poursuites à l’encontre des inculpés.

Mes chers compatriotes,

Pendant que les procédures judiciaires suivaient leur cours, les plus hautes Autorités de la République Française, pays de refuge de Messieurs Patrice TALON et de BOKO Olivier, ont décidé de s’engager à trouver une issue favorable à ce dossier en vue de permettre à notre pays, en quête de prospérité, de jouir de la paix et de la quiétude conditions propices à la réalisation de cet objectif.

À cet effet et à l’initiative de son Excellence Monsieur François HOLLANDE, Président de la République Française, son Excellence Monsieur Abdou DIOUF ancien Président de la République sœur du Sénégal, Secrétaire Général de l’Organisation Internationale de la Francophonie, Grand Homme d’Etat connu pour son leadership de qualité, a été saisi de ce dossier en qualité de médiateur avec l’appui du gouvernement français, notamment en la personne de mon très cher ami, l’éminent Ministre d’Etat Français des Affaires Étrangères et du Développement International, Monsieur Laurent FABIUS.

De même, dans sa médiation, le Président Abdou DIOUF s’est attaché les services de Monsieur Hugo SADA, ancien éminent Directeur des Affaires Politiques et des Droits de l’Homme à l’OIF en qualité d’émissaire. Je dois reconnaître que ce dernier, par ses qualités humaines et intellectuelles a su travailler avec discrétion, sérénité, perspicacité et efficacité, réussissant ainsi avec bonheur sa mission. J’ai eu l’occasion de me rendre compte personnellement de ses grandes qualités au terme des deux visites qu’il m’a rendues à Cotonou dans le cadre de sa mission.

À l’issue de cette médiation, en ma qualité de Père de la Nation, je vous informe aujourd’hui, mes très chers compatriotes que Monsieur Patrice TALON a adressé à son Excellence le Président Abdou DIOUF, une correspondance dans laquelle il regrette sincèrement et profondément le fait qu’il ait pu nuire d’une manière ou d’une autre au Président de la République dans sa tentative de défense de ses intérêts. Il dit aussi regretter l’activisme politique qui a été le sien durant cette situation et s’engage à y mettre fin.

Le Président DIOUF vient de me confirmer qu’il a reçu un tel message de Monsieur Patrice TALON.

Sur cette base, dans l’intérêt supérieur de notre pays et de la priorité que j’ai toujours accordée à l’intérêt général, j’ai décidé en mon âme et conscience et en toute liberté, de pardonner.

Ce pardon s’adresse à messieurs Patrice TALON, BOCO Olivier et à tous les détenus impliqués dans les dossiers d’association de malfaiteurs et de tentative d’assassinat par empoisonnement du Président de la République d’une part, et d’attentat à la sûreté de l’Etat, d’autre part.

Le pardon accordé, je serais reconnaissant aux systèmes judiciaires de mon pays des dispositions appropriées qui seront prises en rapport avec mes avocats que je remercie du fond du cœur pour leur professionnalisme, en vue de rendre la liberté à tous les détenus et garantir à tous, la liberté de circulation aussi bien dans notre pays que dans le reste du monde.

J’invite donc ces derniers où qu’ils se trouvent à travailler pour la construction de notre Patrie commune, le Bénin, dans le strict respect des lois de la République, de la morale, de l’éthique et de la bonne gouvernance et préserver la bonne image légendaire de notre Nation.

Je réitère ma disponibilité et ma sollicitude entières et constantes à l’endroit des intéressés tout comme à celui de tous mes concitoyens.
Je ne terminerai pas ce message d’espoir et d’espérance pour notre Peuple sans témoigner ma profonde gratitude à mon Cher ami, Son Excellence le Président François HOLLANDE, à mon Cher Doyen respecté et bien aimé, son Excellence le Président Abdou DIOUF, au Ministre d’Etat Laurent FABIUS, à l’humaniste, l’émissaire Hugo SADA ainsi qu’à toutes les personnes de bonne volonté dont la précieuse contribution a permis le succès de cette médiation.

Mes Très Chers compatriotes,

J’exhorte chaque béninoise et chaque béninois à tourner définitivement la page de cette affaire et nous atteler ensemble à la résolution des problèmes quotidiens auxquels notre Peuple est confronté. Cette affaire doit être derrière nous tous.

Chers compatriotes,

Créatures divines nous sommes. Portons donc Dieu, le Père Céleste, le Très Haut, le Très Miséricordieux et Clément, l’Ami Fidèle, notre Créateur dans le cœur et renforçons notre foi, acceptons nous les uns les autres pour que vive notre patrie commune, le Bénin.


Vive la République !
Que Dieu bénisse notre pays, le Bénin.
Je vous remercie !

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