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Adjinakou N° 2209 du 23/4/2013

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Chantier du parlement : Le réveil tardif de Boni Yayi
Publié le mardi 23 avril 2013   |  Adjinakou


Le
© Autre presse par DR
Le président de la République S.E.M Bony Yayi


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A l'occasion de sa visite des deux tours administratives de Cotonou le week-end dernier, le Chef de l'Etat a souhaité que le siège de l'Assemblée nationale en construction à Porto-Novo soit rasé afin qu'un nouveau projet de construction soit confié aux Chinois. Pourtant, ce chantier qui fait aujourd'hui objet de polémiques avait déjà été dénoncé par le président de l'Assemblée nationale qui n'a pas été écouté. On se demande bien ce qui a pu empêcher le chef de l'Etat de réagir au temps opportun.

Alors que tous les Béninois l'attendaient depuis que le scandale de la construction du siège de l'Assemblée nationale a été révélé au grand jour, c'est maintenant que le Président de la République se prononce sur le dossier. Allé, en effet, apprécier la finition de la construction des deux tours administratives jumelles à Cotonou, le Chef de l'Etat a souhaité, comme l'honorable Rosine Soglo, que l'on rase le siège de l'Assemblée nationale en construction à Porto-Novo. Il précise que l'on confie la construction aux chinois qui ont réalisé en un temps record les deux tours administratives. C'est la solution que préconise le Président Boni Yayi. Et si on s'en tient à cela, c'est dire que les 14 milliards engloutis dans ce dossier n'auraient servi qu'à renflouer les poches des entrepreneurs dans un pays où l'on prône à cor et à cri la lutte contre la corruption et la mal gouvernance. Il va falloir alors prendre encore plusieurs autres milliards du contribuable pour financer la construction qui reprendra à zéro. C'est vrai que le dossier est en ce moment à la Haute cour de justice(Hcj) et des présumés auteurs de ce grand scandale de l'ère du Changement sont gardés à la prison civile de Cotonou. C'est dire donc que les responsabilités seront situées et on saura qui a enfreint la norme légale dans ledit dossier.


Désaveu
En effet, le Chef de l'Etat vient enfin de désavouer son ancien collaborateur, alors ministre en charge de l'Habitat et de l'urbanisme. Il aurait dû aborder publiquement le sujet et afficher sa volonté de lutter contre la corruption et la mauvaise gouvernance, lui qui est si attaché à son concept d'obligation de reddition de compte. Et pour cause ! On se rappelle que beaucoup de Béninois avaient dénoncé la manière dont la construction et la réfection des infrastructures liées au sommet de la Cen-Sad en 2008 avaient été gérées par le ministre en charge de l'Urbanisme. Face à la pression de l'opinion publique, Boni Yayi, au lieu de se débarrasser de ce collaborateur, a préféré le décharger momentanément, le temps qu'une commission d'enquête administrative le blanchisse et qu'il le réintègre dans son gouvernement. Malheureusement, c'est à ce même ministre sur qui pèsent des soupçons de mal gouvernance que le Chef de l'Etat a confié la gestion de la construction du siège de l'Assemblée nationale. La suite, on la connaît car, chasser le naturel, il revient au galop.


Trop tard…
Au plus fort des débats à l'Assemblée nationale, le président Nago, deuxième personnage de l'Etat a laissé entendre qu'il a fait tout ce qui est en son pouvoir pour que le chantier puisse être confié aux Chinois à cause de leur célérité. Malgré ses arguments, il n'a pas été suivi par l'autorité. Face à tout cela, le Président de la République ne saurait dire qu'il n'était pas informé. Comme à ses habitudes, Boni Yayi n'a pas réagi en temps réel et c'est maintenant que les fonds publics ont été dilapidés qu'il se décide enfin à se prononcer. Il l'aurait fait en son temps que ce scandale aurait été évité. C'est dire donc qu'une fois encore sa responsabilité est engagée dans ce dossier. Ses déclarations sont donc venues trop tard et montrent combien de fois son concept d'obligation de reddition de compte a encore du plomb dans l'aile. Car, les déclarations du Chef de l'Etat sonnent comme un aveu de mauvaise gouvernance. Vivement donc l'interpellation du ministre concerné devant la Hcj afin de mieux apprécier ce dossier et d'en situer les responsabilités.

Edgar Gnimavo

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