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La Presse du Jour N° 1860 du 5/4/2013

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Assemblée Nationale : Nago et les siens dénoncent le mépris du gouvernement (Safiatou Bassabi publiquement dénoncée)
Publié le mercredi 24 avril 2013   |  La Presse du Jour


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© Autre presse par DR
Président Mathurin Coffi Nago


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Les députés de la 6è législature n’ont pas été tendres hier lundi 22 avril 2013 à l’égard du gouvernement lors de la séance plénière consacrée à l’examen du rapport d’activités du Président de l’Assemblée Nationale et de la loi portant prorogation du mandat des maires. Ils ont publiquement dénoncé l’absentéisme des ministres à l’hémicycle et surtout le mépris du gouvernement à l’égard de l’institution parlementaire.

C’est l’honorable Eric Houndété de l’Union fait la Nation (opposition) qui a annoncé l’estocade. Il sera suivi de plusieurs autres députés de la mouvance présidentielle au nombre desquels se trouve le Président Mathurin Coffi Nago qui, attaqué par le monde, s’est vu dans l’obligation de lâcher les ministres de Yayi.
Dans ses propos, l’honorable Eric Houndété a fustigé le comportement qu’affichent les membres du gouvernement, notamment leur absentéisme toutes les fois que le Parlement a une cérémonie officielle du genre de l’ouverture solennelle des sessions parlementaires. Il a par ailleurs rebondi sur les nombreuses questions orales posées au gouvernement et qui sont malheureusement restées sans suite jusqu’à ce jour. Le cas qui crève l’œil et qu’il cite souvent est celui de la question relative aux conditions dans lesquelles la campagne cotonnière 2012-2013 s’est déroulée. L’honorable Eric Houndété n’a jamais cessé de s’interroger sur le sort réservé à cette question orale. Et à ce propos, il n’a pas hésité à rendre le Président Mathurin Nago complice de cette situation.
L’honorable Zéphirin Kindjanhoundé abondera dans le même sens que son collègue pour constater que plusieurs interpellations du gouvernement sur des questions sensibles et touchant à la vie des populations comme celle à la transhumance sont restées sans suite. » Monsieur le Président, je ne voudrais pas me tromper de cible. Vous n’êtes pas le gouvernement. Mais je voudrais que vous sachiez qu’il est de votre rôle de rappeler le gouvernement à l’ordre… « , a dit l’honorable Kindjanhoundé élu de la mouvance au pouvoir.
» Je ne peux pas comprendre pourquoi pour certains événements majeurs qu’organisent l’Assemblée Nationale, le gouvernement choisit d’être totalement absent. Cela me parait un peu ambiguë « , a dit l’honorable Valère Tchobo de la mouvance présidentielle. Sur la question du contrôle de l’action gouvernementale, l’honorable Tchobo a aussi déploré le fait qu’aucune suite n’est souvent donnée au travail concret que font les députés.

Azannaï enfonce le clou et attaque Nago

Tout comme son collègue Eric Houndété, l’honorable Candide Azannaï a frontalement attaqué le Président Mathurin Nago qui, selon lui, a une grande part de responsabilité dans le comportement de mépris qu’affiche aujourd’hui le pouvoir Exécutif à l’égard de l’Institution parlementaire.
» Pour ma part, je pense que l’image de notre Assemblée se dégrade. L’image de la démocratie au Bénin se dégrade. Les perspectives économiques sont de plus en plus sombres. Et je remarque que le rôle de l’Assemblée Nationale à toutes ces étapes mérite d’être interpellé et cette interpellation mérite qu’on vous questionne en votre qualité de Président de l’Assemblée Nationale. Si vous êtes satisfait du niveau où en est notre pays aujourd’hui en matière de démocratie, de ce que devraient être les institutions, alors je m’interroge. Notre démocratie va mal et notre pays aussi. Je ne suis pas fier. La preuve, les collègues viennent de le dire. Et je ne comprends pas pourquoi après avoir fait ces observations, nous nous complaisons à dire ça va et à jeter des fleurs au Président de l’Assemblée Nationale. Regardez ! Depuis le matin, le gouvernement n’est pas là. Un Parlement qui se respecte devrait suspendre les travaux et demander que le gouvernement soit là. Ne pas le faire, c’est peut-être n’avoir pas fait en amont ce que le parlement devrait faire pour que le gouvernement soit là. Et le règlement est clair là-dessus. Les ordres du jour du Parlement doivent être envoyés au gouvernement 48 heures à l’avance. Cela est aussi écrit dans notre Constitution qui impose le dialogue interinstitutionnel. Je ne comprends donc pas pourquoi le gouvernement n’est pas là depuis le matin. C’est un mépris. Et ceci s’est traduit le 11 avril dernier par sa faible représentativité à l’ouverture solennelle de la 1ère session ordinaire de l’année 2013. Le parlement est l’instance suprême de la démocratie. La perversion politique commence avec la corruption des mots. Depuis qu’on a commencé par parler de démocratie nescafé, de dictature du développement et j’en passe, voilà où nous en sommes : au mépris de l’institution parlementaire. Dans votre rapport, vous avez fait cas de ce que les questions posées au gouvernement traînent à avoir de réponses. Mais le délai a expiré. Et c’est des questions qui touchent à l’économie, aux finances publiques, à comment nous allons créer des richesses pour assurer la prospérité partagée de nos populations qui sont malheureusement restées sans suite. Lorsqu’un collègue a posé depuis 2012 une question sur comment le dossier coton a été géré par le gouvernement, vous devriez taper du poing sur la table pour que le gouvernement vienne apporter les éclaircissements qu’il faut. Mais vous n’avez rien fait. Vous avez fait vos preuves ailleurs, notamment sur le terrain académique. Ne craignez rien. Il n’y a pas d’hypothèque sur le futur qui rassure aujourd’hui parce que le futur ne nous appartient pas. Nos populations veulent nous voir au présent. Sommes-nous fiers lorsque notre économie est gérée de façon permanente sous le mode de gré à gré, parce que nous manquons à notre devoir et sous votre présidence ? Le gré à gré est une urgence et non une permanence. Si vous aviez joué votre rôle, on ne serait pas à ce mauvais chiffre sur le coton. Or, c’est sur ces perspectives macroéconomiques qu’on a projeté le budget. Quelle est cette contrariété, cette incompatibilité entre les projections de plus de 5,5 % de croissance qui était fondée sur le coton à 400.000 voire 500.000 tonnes et le coton est à moins de 240.000 tonnes hypothétiques qu’on nous annonce ?…Pour que les fois prochaines et pour les rapports qui doivent arriver on sente que le rôle principal du Parlement qui est d’amener le gouvernement à plus de responsabilité, je pense qu’il n’est pas bon que je m’associe à dire des félicitations au Président de l’Assemblée Nationale…J’ai des Parlements où des membres du gouvernement tremblent avant de venir. Il y a des ministres qui, avant de venir, se demandent si tel ou tel député est présent. Aujourd4hui et sous votre mandat, ce n’est pas le cas…Lorsqu’un responsable dirige une institution parlementaire, il doit oublier tout et savoir qu’il est le vrai dirigeant du peuple parce qu’il dirige les représentants de ce peuple. Vous êtes ici dans le temple de la démocratie, vous devez être au cœur des principes… « , a dit l’honorable Candide Azannaï…

Nago se défend et livre Safiatou Bassabi

Dans sa réponse à toutes les observations faites par ses collègues, le Président Mathurin Coffi Nago n’a pas été tendre avec certains ministres du gouvernement du Dr Boni Yayi.
» Moi-même je ne suis pas content du comportement du gouvernement. Partout où je suis passé, j’ai manifesté ma colère. J’ai dit ceci : ce n’est pas seulement pour l’image de l’Assemblée Nationale qu’il faille que le gouvernement soit présent à nos manifestations officielles. C’est beaucoup moins pour l’image de l’image de l’Assemblée que pour l’image du pays. Je suis sorti de cet hémicycle avec la honte. J’étais malheureux parce que ce n’est pas normal. Et je crois qu’il y a certains ministres qui doivent être rappelés à l’ordre. Au nombre de ces ministres, il y a celle en charge des relations avec les institutions de la République. Sa présence aux côtés du Parlement est plus qu’obligatoire. Pour ceux qui me connaissent donc, on ne peut me faire le reproche d’être complice de quoi que ce soit. Il faut donc que les choses soient claires. Il faut que le gouvernement comprenne qu’en venant ici à la cérémonie d’ouverture d’une session ordinaire, c’est d’abord pour le gouvernement parce que les étrangers qui arrivent repartent avec une certaine image qui n’honore pas notre pays « , a dit le Président Nago.
Sur la question du contrôle de l’action gouvernementale et donc des questions qui sont restées sans suite, le Président de l’Assemblée Nationale a renvoyé ses collègues à son rapport d’activités qui contient en annexe le point des questions qui ont été examinées. Pour l’avenir, il a rassuré ses collègues des diligences qui seront faites dans le respect des dispositions du règlement intérieur de l’Assemblée Nationale et de la Constitution qui organisent l’interpellation du gouvernement.

Affissou Anonrin

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