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Le Matinal N° 4349 du 14/5/2014

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Affaire de tentative d’empoisonnement et de coup d’Etat : Yayi Boni-Patrice Talon : la paix des braves
Publié le jeudi 15 mai 2014   |  Le Matinal


Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon, un ancien proche du président Thomas Boni Yayi


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Dans les fameuses affaires de tentative d’empoisonnement et de coup d’Etat, le chef de l’Etat a, dans la nuit du 14 mai 2014, fait une déclaration solennelle dans laquelle il dit avoir pardonné les mis en cause. Si cette annonce peut être considérée comme une épine sortie de ses pieds, elle ressemble fort bien à une paix des braves.

A en croire l’annonce de Yayi Boni, Terminus, tout le monde descend dirait-on. Le chef d’Etat béninois a fait preuve de grandeur d’esprit. Il vient de faire ce que ses compatriotes attendent de lui depuis fort longtemps dans ces dossiers qui ne cessent de pourrir la vie aux Béninois. En effet dans son adresse de main tendue, le chef de l’Etat béninois déclare : « … dans l’intérêt supérieur de notre pays et de la priorité que j’ai toujours accordée à l’intérêt général, j’ai décidé en mon âme et conscience et en toute liberté, de pardonner. Ce pardon s’adresse à messieurs Patrice Talon, Boko Olivier et à tous les détenus impliqués dans les dossiers d’association de malfaiteurs et de tentative d’assassinat par empoisonnement du Président de la République d’une part, et d’attentat à la sûreté de l’Etat, d’autre part… »

Cela dit, aussitôt ce jeudi matin, Soumanou Moudjaidou, Ibrahim Cissé, Zoubérath Kora, Pamphile Zomahoun et Johannès Dagnon devront recouvrer leur pleine liberté et pouvoir enfin retrouver leurs familles respectives dont on les a privés depuis près de deux ans pour les uns et un an pour les autres. Mais que de l’eau a coulé sous le pont dans ces affaires de tentative d’empoisonnement et de coup d’Etat qui ont remué toute la République du Bénin depuis, le 22 octobre 2012 puis, le 10 février 2013 ?

La hargne et la vengeance de Yayi Boni ont tout détruit sur leur passage. Du dossier du Programme de vérification des importations (Pvi-Nouvelle génération) à la manœuvre de déstabilisation de la Société de développement du coton (Sodéco) en passant par le dépeçage de l’Association interprofessionnelle du coton (Aic) ; rien n’a résisté à la furie du chef de l’Etat qui visiblement, donne l’impression de vouloir régler des comptes. Et pourtant hier, les deux à savoir Yayi Boni et Patrice Talon étaient des amis. L’un a profité des moyens colossaux et du carnet d’adresses de l’autre pour se hisser au sommet de l’Etat béninois. Puis, subitement, on ne sait quelle mouche a piqué Yayi Boni pour qu’il décide un matin de nuire aux intérêts de son sponsor d’hier. Conséquences dramatiques : des employés des sociétés de l’homme d’affaires Patrice Talon ont perdu leurs emplois avec son cortège de foyers ou de familles qui se retrouvent sans moyens de vivre>


Quand deux éléphants se battent, ce sont les herbes qui subissent les dégâts, nous enseigne un proverbe africain. Mais, dans le cas d’espèce, m’enseigne un frère et ami, « le boa ne peut pas avaler l’éléphant » !!! S’il le boa prenait un tel risque, c’est à ses périls. Alors, la leçon a été vite sue par qui de droit qui vient ainsi de jeter l’éponge célébrant ainsi le triomphe de son vis-à-vis.
Vanité des vanités…
Mais que de secousses inutilement engendrées pour le Bénin dans ces affaires douteuses à en croire le Clergé béninois. Pourquoi a-t-on attendu tout ce temps pour aujourd’hui prendre une décision souhaitée par tout le peuple béninois depuis que ces affaires ont éclaté ou sont inventées de toutes pièces ? Pendant ce temps de nombreux dégâts ont été opérés sur la vie des familles et particulièrement ceux des Béninois qui ont été jetés en prison. L’exil forcé auquel sont contraints Patrice Talon et Olivier Boko a-t-il été bénéfique pour le Bénin au plan de rentrées financières suffisantes ? Leur exil a-t-il permis au Bénin de réussir les campagnes cotonnières dans lesquelles le gouvernement Yayi Boni s’empêtre depuis qu’il s’est introduit dans cette activité qui, n’est pas du tout la sienne, au regard des recommandations des institutions de Bretton Wood ? Le chef du gouvernement a-t-il pu lui-même avoir la paix du cœur et dormir sur ses lauriers depuis qu’il a contraint son ami d’hier Patrice Talon à l’exil français ? Yayi Boni et son gouvernement ont-ils retrouvé toute la sérénité nécessaire dont-ils ont besoin pour conduire les affaires du pays ? Car, il est normal voire naturel que lorsque tu te mets à mener la vie dure à ton vis-à-vis, attends-toi à avoir la réplique ou à recevoir la monnaie de ta pièce.
L’Economie nationale béninoise a souffert de cet acharnement gratuit dont on n’avait pas besoin si tant est que l’on est mû par le souci d’atteindre un développement harmonieux du Bénin.
Mais à ne pas s’y méprendre, cette paix recherchée aujourd’hui par Yayi Boni semble bien avoir des origines ou des motivations. Si le chef de l’Etat béninois doit se rendre à Paris le samedi prochain pour discuter des questions sécuritaires avec son homologue français et d’autres chefs d’Etats africains, il est bien conscient que le Sommet de Paris risque de tourner en un débat fixé sur les travers que l’on observe dans son pays du point de vue de la stabilité et de la création de la richesse, gage de développement. Il n’a pas voulu être la risée du Sommet sur la sécurité en Afrique à Paris. Aussi, le gouvernement Yayi Boni prépare assidûment sa Table ronde de Paris qui est prévue pour les 17, 18 et 19 juin dans la capitale hexagonale. Si la tension inutilement créée entre l’Exécutif et les hommes d’affaires béninois persiste, ce serait peine perdue que d’aller à Paris. Car, c’est un indicateur rouge pour un Ptf d’aller investir son argent dans un pays dont les dirigeants ne rassurent pas leur mode de gestion.
Pas au poteau…
Mais si aujourd’hui la raison s’est installée dans l’arène, c’est à l’actif du gouvernement béninois et surtout son chef qui, semble donner la preuve d’une ouverture d’esprit. Puisse cette main tendue de Yayi Boni être accepter par Patrice Talon, Olivier Boko et consorts. Mais, ne nous y trompons pas. Car, il ne faudra surtout pas que cette paix des braves entre Yayi et Talon se transforme en l’histoire de feu Mobutu Sésé Séko et Pierre Mulélé. En effet, Pierre Mulélé est un homme politique du Congo-Zaïre d’obédience lumumbiste (Patrice Lumumba). A l’avènement de Mobutu au pouvoir en 1961, il entre dans l’opposition, rentre dans le maquis puis, se refugie au Congo-Brazzaville. Nous étions en septembre 1968, quand feu le président congolais Mariem Ngouabi sur pression de Mobutu négocie avec ce dernier d’un pardon à Pierre Mulélé. Mobutu accorde le pardon et invite Mulélé à rentrer au pays. Tout confiant d’avoir fait la paix des braves avec son désormais ex ennemi, Pierre Mulélé rentre à Kinshasa et, aussitôt venu, Mobutu le fait arrêter et le passa directement au poteau… Qu’en sera-t-il entre Yayi Boni et Patrice Talon ?
Je reste Apol

Déclaration de Yayi Boni
Béninoises, Béninois,
Mes chers compatriotes,
Qu’il vous souvienne, qu’en octobre 2012 et en février 2013, notre pays a vécu des événements douloureux de tentative d’empoisonnement du Président de la République et d’attentat à la sûreté de l’Etat. Ces événements n’ont pas manqué d’avoir de graves répercussions sur la vie politique nationale contribuant ainsi à ternir l’image du Président de la République, de notre pays, de notre démocratie et de ses Institutions sur le plan national et international.

Au terme de plusieurs procédures judiciaires, la Chambre judiciaire de la Cour Suprême, la plus haute Juridiction de notre pays, par ses arrêts n°2013-26/CJ-P du greffe et n°2013-27/CJ-P du greffe en date du 2 mai 2014 a cassé les décisions rendues par la chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Cotonou sur les affaires de tentative d’empoisonnement et d’attentat à la sûreté de l’Etat confirmant ainsi le maintien des poursuites à l’encontre des inculpés.

Mes chers compatriotes,

Pendant que les procédures judiciaires suivaient leur cours, les plus hautes Autorités de la République Française, pays de refuge de Messieurs Patrice Talon et de Boco Olivier, ont décidé de s’engager à trouver une issue favorable à ce dossier en vue de permettre à notre pays, en quête de prospérité, de jouir de la paix et de la quiétude, conditions propices à la réalisation de cet objectif.
A cet effet, et à l’initiative de son Excellence Monsieur François Hollande, Président de la République Française, son Excellence Monsieur Abdou Diouf ancien Président de la République sœur du Sénégal, Secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie, Grand Homme d’Etat connu pour son leadership de qualité, a été saisi de ce dossier en qualité de médiateur avec l’appui du gouvernement français, notamment en la personne de mon très cher ami, l’éminent Ministre d’Etat Français des Affaires étrangères et du développement international, Monsieur Laurent Fabius.
De même, dans sa médiation, le Président Abdou Diouf s’est attaché les services de Monsieur Hugo Sada, ancien éminent Directeur des affaires politiques et des droits de l’homme à l’Oif en qualité d’émissaire. Je dois reconnaître que ce dernier, par ses qualités humaines et intellectuelles a su travailler avec discrétion, sérénité, perspicacité et efficacité, réussissant ainsi avec bonheur sa mission. J’ai eu l’occasion de me rendre compte personnellement de ses grandes qualités au terme des deux visites qu’il m’a rendues à Cotonou dans le cadre de sa mission.
A l’issue de cette médiation, en ma qualité de Père de la Nation, je vous informe aujourd’hui, mes très chers compatriotes que Monsieur Patrice Talon a adressé à son Excellence le Président Abdou Diouf, une correspondance dans laquelle il regrette sincèrement et profondément le fait qu’il ait pu nuire d’une manière ou d’une autre au Président de la République dans sa tentative de défense de ses intérêts. Il dit aussi regretter l’activisme politique qui a été le sien durant cette situation et s’engage à y mettre fin.
Le Président Diouf vient de me confirmer qu’il a reçu un tel message de Monsieur Patrice Talon.
Sur cette base, dans l’intérêt supérieur de notre pays et de la priorité que j’ai toujours accordée à l’intérêt général, j’ai décidé en mon âme et conscience et en toute liberté, de pardonner.
Ce pardon s’adresse à messieurs Patrice Talon, Boco Olivier et à tous les détenus impliqués dans les dossiers d’association de malfaiteurs et de tentative d’assassinat par empoisonnement du Président de la République d’une part, et d’attentat à la sûreté de l’Etat, d’autre part.
Le pardon accordé, je serais reconnaissant aux systèmes judiciaires de mon pays des dispositions appropriées qui seront prises en rapport avec mes avocats que je remercie du fond du cœur pour leur professionnalisme, en vue de rendre la liberté à tous les détenus et garantir à tous, la liberté de circulation aussi bien dans notre pays que dans le reste du monde.
J’invite donc ces derniers où qu’ils se trouvent à travailler pour la construction de notre Patrie commune, le Bénin, dans le strict respect des lois de la République, de la morale, de l’éthique et de la bonne gouvernance et préserver la bonne image légendaire de notre Nation.
Je réitère ma disponibilité et ma sollicitude entières et constantes à l’endroit des intéressés tout comme à celui de tous mes concitoyens.
Je ne terminerai pas ce message d’espoir et d’espérance pour notre Peuple sans témoigner ma profonde gratitude à mon Cher ami, Son Excellence le Président François Hollande, à mon Cher Doyen respecté et bien aimé, son Excellence le Président Abdou Diouf, au Ministre d’Etat Laurent Fabius, à l’humaniste, l’émissaire Hugo Sada ainsi qu’à toutes les personnes de bonne volonté dont la précieuse contribution a permis le succès de cette médiation.

Mes très chers compatriotes,

J’exhorte chaque béninoise et chaque béninois à tourner définitivement la page de cette affaire et nous atteler ensemble à la résolution des problèmes quotidiens auxquels notre Peuple est confronté. Cette affaire doit être derrière nous tous.
Chers compatriotes,

Créatures divines nous sommes. Portons donc Dieu, le Père céleste, le très haut, le très Miséricordieux et clément, l’ami fidèle, notre créateur dans le cœur et renforçons notre foi, acceptons-nous les uns les autres pour que vive notre patrie commune, le Bénin.

Vive la République !
Que Dieu bénisse notre pays, le Bénin.

Je vous remercie !

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