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Le Matinal N° 4350 du 15/5/2014

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Affaire de tentative d’empoisonnement et de coup d’Etat : Me Joseph Djogbénou : « Yayi n’a déposé aucune plainte pour la retirer »
Publié le vendredi 16 mai 2014   |  Le Matinal


Maitre
© Autre presse par DR
Maitre Joseph Djogbénou


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L’Avocat conseil de Patrice Talon et consorts dans cette affaire de tentative d’empoisonnement et de coup d’Etat n’a pas attendu longtemps pour répondre au Chef de l’Etat. Face à la presse hier nuit à son cabinet, Joseph Djogbénou a commenté le message du Président Yayi Boni. Il s’est intéressé au prétendu pardon accordé à ses clients.

Pour le Professeur agrégé, seul le plaignant retire sa plainte ; et dans ce dossier, Yayi Boni n’a jamais adressé une plainte à la justice. De toutes les façons, l’Avocat ne voit pas son client rentrer au pays après ce message. Il ne reconnaît non plus une lettre envoyée par Patrice Talon à Abdou Diouf pour reconnaître les faits et demander pardon. En tout cas, il attend la publication de cette lettre. Son souhait est de voir les détenus libérer de la prison. Lisez son message.


"Je vais me prononcer autour de quatre mots. Le premier, c’est la vérité, le deuxième, c’est le pardon, le troisième c’est la médiation et le quatrième c’est l’attention. Au fond de cette affaire, la vérité établie reste celle qui résulte des ordonnances du juge Houssou et qui restera dans l’histoire.

Les propos de Monsieur Boni Yayi devraient être considérés comme étant la dernière évolution qui va rester dans l’histoire des ordonnances de non-lieu du juge Houssou. Nulle décision n’ayant anéanti ces ordonnances, les considérations contenues dans ces ordonnances demeurent la vérité. C’est cela la vérité. Le deuxième élément c’est le mot pardon. Le pardon doit avoir un contenu juridique.

Est-ce que Monsieur Boni Yayi parle de retrait de plainte ? Alors, vous allez vérifier auprès des différentes autorités judiciaires s’il a déposé une plainte. Et quand il parle de grâce, on va reprendre avec ce qui s’est passé avec Me Lionel Agbo. Mais s’il y a un pardon à espérer, c’est le pardon du peuple béninois. Et je veux prier pour que le peuple béninois pardonne à Monsieur Boni Yayi. Le troisième mot, c’est la médiation. Sans doute il y a eu des médiateurs dans cette affaire.

J’ai apprécié comme vous la qualité de l’intervention de certaines personnalités internationales comme a pu le constater monsieur Boni Yayi. Il y a sans doute eu des médiateurs internes et il me semble que l’un de ces médiateurs internes est la Cour suprême du Bénin. Elle a assuré une médiation préparatoire préalable en rendant les arrêts que vous avez. Et sans cette médiation préalable préparatoire, soulageant pour Boni Yayi, on ne serait pas entrain de tenir ce point de presse.

Le quatrième mot, c’est l’attention. Il faut prêter maintenant attention aux autres détenus politiques : monsieur Désiré Vodonou. Combien de décisions a-t-on rendu ? Lui, ne mérite-t-il pas l’intervention de Fabius, du Secrétaire général de l’Oif, de qui… et aussi de cette médiation préalable de la Cour Suprême ? Et puis encore de monsieur constant Amoussou. Il n’est pas génétiquement béninois ?

Et donc, il faut prêter attention aux autres détenus politiques parce que nous en avons encore. Voilà les quatre mots qui m’étaient importants de souligner, autour desquels l’on pourrait discuter.
Lorsqu’on aura donné le contenu juridique à ce que l’on a appelé le pardon, il faut que les personnes détenues soient libérées le plus tôt que possible.

On va donc considérer que dès demain et à pareil moment, les personnes en détention dîneraient avec leurs familles et de ce point de vue, il ne faut pas oublier mais de se souvenir de ces affaires qui ont sali notre pays. Il ne faut pas attendre d’être âgé avant d’être sage. La sagesse, c’est la possibilité et la capacité d’anticiper sur ce que les uns et les autres peuvent accomplir. Et de ce point de vue, je pense que nous allons assister encore aux marches de félicitation après la compassion, nous aurons les félicitations, bien sûr.

Certains parmi vous (Journalistes, Ndlr) avaient déjà suggéré en forme d’interrogation si celui-là ne mérite pas un troisième mandat. Je pense qu’avec cette magnanimité, cette élégance, cette élévation des prix, certains parmi vous risquent d’enlever le point d’interrogation. On doit affronter ça aussi. Et cette intervention de Monsieur Boni Yayi a donc des impacts politiques. J’espère qu’on a fini une branche de la bataille mais je le crains, nous n’avons pas fini avec toute la bataille.

Parce qu’il faudra que le Benin demeure, quoi qu’on en dise, même si c’est dans l’apparence, un pays démocratique. Donc, en conclusion, je considère que le combat continue. Que dans l’expression d’un pardon, dit-on, qui constitue pour moi une sorte d’objet juridique non identifiable, et bien il faut espérer le pardon du peuple au Chef de l’Etat et cela commence déjà par la mise en liberté des personnes détenues.


Je n’ai pas lu la correspondance et j’en pense ce que je peux penser de tout ce que le Chef de l’Etat dit depuis 2006. Et à vous, on apprend dans les écoles de journalisme de se méfier des informations de seconde main. Mais, j’ai l’impression que le Chef de l’Etat ne se plie pas à cette exigence qui donne l’impression de dire que quelqu’un lui a dit que tel a accompli tel acte…Non. Je pense qu’il faut que nous soyons sérieux.

Eh bien, Boni Yayi et l’équipe qu’il dirige et qui s’active autour de lui, s’ils ont la moindre certitude d’une quelconque correspondance à leur niveau, vous l’auriez eu dans vos rédactions. Et donc, je n’en dirai pas plus. Si le résultat, l’approche finaliste de ce qu’on nous a présenté à la télévision tout à l’heure est de mettre des personnes détenues en liberté, je suis parfaitement d’accord.

Mais si vous interrogez les juristes, ils vous diront qu’en matière pénale, c’est le ministère public qui garde la main, sauf en matière de diffamation et certaines autres matières. Vous avez entendu parler de la qualification "atteinte contre la sureté de l’Etat", ce n’est pas la personne de Boni Yayi.

Sinon, c’est le ministère public et il n’a déposé aucune plainte pour la retirer. Il ne peut pas mettre fin à une procédure. Je pense qu’on a travaillé pour lui des éléments de langage. Il parle de pardon. Il prie tous les acteurs judiciaires d’avoir, à faire en sorte… On reste dans l’attente de ce que ces acteurs judiciaires vont faire ! Voyez-vous ! Il y aurait-il un désistement en matière pénale ? ce mot là ne s’entend plus fréquemment. Il y aurait-il un classement sans suite ? Nous ne sommes plus à l’étape du pardon.

Qu’est-ce qu’il y aura ? Nous attendons de voir. Ce qui n’est pas sûr, c’est que dans la traduction juridique et judiciaire de cette intention politique, cela peut consister en une sorte de soumission de la réalité juridique au temps. Ils vont sans doute laisser le temps effacer la réalité. Ils vont oublier ; les uns en campagne et les autres avec du champagne.

Propos recueillis par Félicien Fangnon

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