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Le Matinal N° 4351 du 16/5/2014

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Affaire de tentative d’empoisonnement et de coup d’Etat : Yayi, le pardon et la roublardise
Publié le vendredi 16 mai 2014   |  Le Matinal


Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon, un ancien proche du président Thomas Boni Yayi


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Dans l’affaire de tentative d’empoisonnement et de coup d’Etat pour lequel le chef de l’Etat, Yayi Boni vient, dit-il, d’accorder son pardon, le 14 mai 2014, on se demande bien si l’intéressé est véritablement sincère dans sa main tendue...


Doit-on se fier à la déclaration de Yayi Boni lorsqu’il affirme : « … dans l’intérêt supérieur de notre pays et de la priorité que j’ai toujours accordée à l’intérêt général, j’ai décidé en mon âme et conscience et en toute liberté, de pardonner. Ce pardon s’adresse à messieurs Patrice Talon, Boko Olivier et à tous les détenus impliqués dans les dossiers d’association de malfaiteurs et de tentative d’assassinat par empoisonnement du Président de la République d’une part, et d’attentat à la sûreté de l’Etat, d’autre part… » ?

Pour les avertis ou observateurs de la classe politique béninoise de ces dix dernières années, il est trop tôt d’accorder un crédit à cette annonce de Yayi Boni faite dans des conditions pas très claires. En effet, dans son adresse, le chef de l’Etat affirmait clairement que l’initiative de « rémission de péchés » à Patrice Talon, à Olivier Boko et à leurs suites ne vient pas de lui. C’est ce que confirme d’ailleurs nos confrères de Rfi qui écrivent que : « … En janvier dernier, c’est en effet François Hollande qui a invité les deux parties à négocier. Le président français a également proposé un médiateur de choix : Abdou Diouf. Le secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie a ensuite choisi un fin connaisseur du Bénin pour mener les tractations : Hugo Sada… »
En d’autres termes, ce pardon de Yayi Boni n’est pas sincère, il n’est pas venu de lui et par conséquent, ne peut être pris au sérieux dans sa première formulation. Pour preuve, jusqu’à ce vendredi matin, aucun acte juridique n’a été posé par Yayi Boni encore moins par ses avocats ou le Procureur général pour mettre en œuvre l’intention déclarée du chef de l’Etat. Conséquence : les personnes arbitrairement détenues en prison demeurent dans les liens de détention. Si Yayi Boni accordait effectivement son pardon, pourquoi n’a-t-il pas, dans sa déclaration, exhorté Patrice Talon et Olivier Boko à retourner au bercail ? Pourquoi n’a-t-il pas aussitôt, par le biais de son ministre Garde des sceaux, donné les instructions idoines au Procureur général à l’effet de mise en application immédiate de sa décision de laisser tomber cette affaire qui a commencé véritablement à faire tanguer son régime ? Ce qui lui a fait peur et l’a contraint a grandement ouvert ses oreilles pour écouter les conseils le président français François Hollande.

Pas de reconnaissance de « déstabilisation » et de « pardon »

Aussi, dans son adresse au peuple béninois Yayi Boni affirme : « … je vous informe aujourd’hui, mes très chers compatriotes que Monsieur Patrice Talon a adressé à son Excellence le Président Abdou Diouf, une correspondance dans laquelle il regrette sincèrement et profondément le fait qu’il ait pu nuire d’une manière ou d’une autre au Président de la République dans sa tentative de défense de ses intérêts. Il dit aussi regretter l’activisme politique qui a été le sien durant cette situation et s’engage à y mettre fin. Le Président Diouf vient de me confirmer qu’il a reçu un tel message de Monsieur Patrice Talon... » Cette affirmation du chef de l’Etat manque de vérité et surtout de sérieux. C’est du pipo, dirait un syndicaliste.
Car, au sujet de cette grave affirmation de Yayi Boni, voici ce que nos confrères de Rfi écrivent à propos : « … Pour la présidence du Bénin, dans cette lettre, Patrice Talon reconnaît clairement qu’il a cherché à déstabiliser l’Etat et demande donc le pardon de Thomas Boni Yayi. Une interprétation rejetée par le camp Talon. Ses avocats, mais également la médiation rappellent que les deux termes : « déstabilisation » et « pardon » n’apparaissent pas dans le courrier… » Autrement dit, Patrice Talon n’a jamais reconnu de quelque manière que ce soit qu’il est mêlé à une histoire d’empoisonnement de Yayi Boni encore moins à une initiative tendant à fomenter un coup de force contre lui. D’où le chef de l’Etat sort-il cette affirmation qui mettrait certainement mal à l’aise l’Oif ?
A y voir de près, le comportement de Yayi Boni cache bien un jeu qui se saura dans les prochains jours. Car, affirment ceux qui connaissent bien l’animal politique Yayi Boni, il ne donne jamais rien sans prendre quelque chose en retour. N’est-ce pas une attitude de roublardise qui se développe derrière cet acte du 1er des Béninois ?

Toujours piétiner le Bénin pour l’étranger

Dans son speech annonçant pompeusement un curieux « acte de contrition » de Patrice Talon, le chef de l’Etat s’est borné à se fendre en un interminable remerciement à des autorités françaises voire de la Francophonie. Alors qu’aux temps forts de ces affaires qui ébranlaient les fondements de la République du Bénin, nombreux sont ses compatriotes à lui demander d’abandonner sa poursuite contre les mis en cause ; histoire de pacifier le pays. Mais rien n’y fit. Les cris du Clergé béninois qui doutait d’ailleurs de la sincérité de ces affaires sont allés dans les oreilles de sourds. Le Pasteur Michel Alokpo est voué aux gémonies sans oublier le jeune Turc, Lucien Médjico ainsi que bien d’autres Béninois. Mais Yayi Boni tenait dur. Il veut voir Patrice Talon ruiné et venu s’agenouiller devant lui pour le pardon. Mais la témérité ne payant pas toujours, il se voit aujourd’hui contraint de se soumettre à la pression des puissances étrangères qui apparemment, ont bien tenu dans leur menace de faire capoter la Table ronde de Paris que prépare actuellement l’Exécutif béninois. Car, si Yayi Boni ne se conformait pas aux exigences des puissances étrangères, les Ptf auront du mal à donner leurs accords pour investir dans un pays instable et dont les dirigeants notamment le chef n’alimente que des brouilles avec des investisseurs nationaux.

Talon réhabilité ?

Mais en attendant, le rendez-vous de juin 2014 à Paris, que dit-on des affaires de Patrice Talon dans la filière coton (Sodéco et Aic), dans le Pvi-Nouvelle génération ? Qu’en serait-il de l’ex-Procureur de la République Justin Gbènamèto sauté et radié du corps des magistrats dans ces affaires qui ont contraint aussi à l’exil l’intrépide juge Angelo Houssou ? Ce dernier se sentirait-il désormais hors de toute pression de Yayi Boni et ses obligés ? Les comportements de Yayi Boni dans les prochains jours nous édifieront davantage sur les réelles intentions de l’homme de Tchaourou.

Je reste Apol

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