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Immatriculation des motos à deux et trois roues: Le montant de 3.900 FCFA respecté, des ratés et le processus mis à mal par des transitaires
Publié le vendredi 16 mai 2014   |  L`événement Précis


Des
© Autre presse par DR
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Depuis la fixation du prix du titre de transport à 3.900 FCFA pour les motos à deux et trois roues, des voix s’élèvent pour dénoncer des supposés faux frais au niveau de la Direction générale des transports terrestres (DGTT) qui aurait ramené le coût de l’immatriculation à 15.000 FCFA. Mais le directeur général des Transports terrestres rétablit la vérité et confirme les 3.900 f.

16h 17 minutes à la Direction départementale des transports terrestres située dans la zone industrielle de Cotonou. Sylvain démarre en trombe sa moto Cg 125 de marque Sanya avec à l’arrière-plan une plaque immatriculée 2V 3472 RB. Approché, il explique que « le processus d’immatriculation prend du temps, mais qu’il est très simple. Ce qu’il faut déplorer est le rang que l’on fait avant d’avoir accès aux différents documents qui composent le dossier du titre de transport. » Et, effectivement, le rang se voit de loin dans l’angle droit de l’arrière-cour de la DGTT. Kouassi vient de payer sa quittance et est pressé d’aller prendre son timbre avant le dépôt du dossier. « J’ai fait près d’une heure avant de verser les sous et c’est parce qu’il y a moins d’affluence que les autres jours. Sinon, les gens passent plus de temps avant de payer la quittance», poursuit-il. A propos des pièces à fournir pour l’obtention de la plaque pour les motos à deux et à trois roues, Parfait, un agent de la DGTT explique : « Il faut payer la quittance de prestation du titre de transport qui est à 2900f, le timbre à 1000f. A cela, s’ajoutent le reçu d’achat de la moto, le papier de la douane, la photocopie de la carte d’identité et une fiche ». Pour Camille Akakpo, un transitaire habitué des lieux, une fois le dossier déposé, il faut attendre que la plaque sorte avant que les techniciens la posent à l’arrière de la moto. Mais, il faut être disponible pour le faire, sinon, c’est « trois jours d’attente », a-t-il précisé. Selon Parfait, le coût global du processus n’a jamais dépassé les 3900f comme l’a indiqué le ministre des travaux publics et des transports. Parlant des faux frais, il explique : « il y a des gens dont le reçu d’achat de la moto n’est pas établi en leur nom. Ceux-là doivent se munir d’un certificat de conformité qui est délivré au niveau des mairies avant que le dossier ne soit accepté. D’autres ont le reçu en leur nom sans le papier de la douane et ainsi de suite. Dans ce lot, se trouvent plusieurs personnes qu’on renvoie vers d’autres services pour l’authenticité des pièces. Ce sont ceux-là qui parlent de faux frais ». Aussi, le temps nécessaire pour remplir les formalités fait que certains préfèrent confier leurs dossiers à des transitaires pour ne pas venir faire le rang.

10.000 FCFA par moto

Vu le processus et le temps nécessaire pour l’obtention du titre de transport pour sa moto, certains propriétaires de motos préfèrent confier leurs dossiers aux transitaires. De même, ces derniers ayant maîtrisé le circuit, ne marchandent pas leurs services. « 10.000FCFA pour la prestation en plus de ton dossier et les 3900FCFA, nous faisons de notre mieux pour que tu aies ta plaque le plus tôt possible », précise le transitaire Camille Akakpo. A en croire Ahmed, propriétaire de moto, pour l’immatriculation, la somme de 10000 FCFA que réclament les transitaires comme frais de prestation est trop élevée. Il pense que c’est un complot entre les agents de la DGTT et les transitaires puisque certains agents exigent que ce soit le transitaire qui vienne les voir avec le dossier. « A mon avis, ils se connaissent. Les transitaires et les agents de la DGTT se facilitent plus la tâche que si c’est le propriétaire lui-même qui est venu avec son dossier », renchérit Ahmed qui veut, lui-même, accomplir les formalités.

Le DGTT explique et rassure

« La DGTT n’a signé de contrat avec aucun transitaire », a précisé le directeur général des transports terrestres, Richard Venance Gandaho. Il a expliqué la procédure et indiqué que les dispositions sont en cours pour améliorer le système. Mais pour l’instant, des communiqués sont en cours de diffusion pour mettre en garde les transitaires et rassurer les usagers. Pour les Béninois de l’intérieur, le Dgtt explique que dans chaque direction départementale des transports terrestres, il y a une équipe pour servir les usagers ». Ce qui voudra dire que les gens peuvent déposer le dossier et recevoir leur plaque peu de temps après. « Mais nous envisageons également multiplier les sites d’immatriculation et il y aura des équipes pour aller renforcer les directions départementales », a promis le Dgtt.

Ils ont dit

Fassinou Justine, enseignante au CEG St Rita

« …Il y a de petites monnaies qui restent au niveau des guichets »

Je suis venu pour le dépôt du dossier d’immatriculation de ma moto. Tout s’est bien passé. Mais j’avoue que c’est pénible en ce sens qu’il n’y a pas d’affiches pour montrer les endroits où il faut remplir les formalités. Donc, si tu viens pour la première fois ici à la Direction départementale de la DGTT, il faut interroger ceux qu’on rencontre d’abord. L’autre chose est qu’il y a de petites monnaies qui restent au niveau des guichets. La quittance, par exemple, est à 2900 f. Si tu remets 3000 f, soit sûr qu’il n’y aura pas le reliquat de 100 f. Je propose que le système soit revu afin de nous faciliter la tâche ».

Faustin Sodabi, mécanicien auto

« Je m’en suis sorti facilement »

C’est rapide, selon moi. Je suis venu il y a près d’une heure, j’ai payé la quittance, le timbre et la fiche avant de venir ici. Le dossier est visé par un agent et un autre est là pour contrôler si le châssis inscrit sur la moto est conforme à ce qui est inscrit sur le papier. Donc, j’ai fini cette étape et je crois que j’irai déposer maintenant et attendre que la plaque sorte. Bon, il paraît que ça va faire un mois avant qu’on ait la plaque. J’attends de voir si c’est vrai. C’est difficile pour certains. Mais, moi, je m’en suis sorti facilement ».

Clément Ahouangansi, inspecteur à la CNSS

« Les plaques ne sont pas disponibles, mais la DGPN lance déjà l’ultimatum »

Je crois que c’est du bordel. Le système est nul. Les plaques ne sont pas disponibles, mais la direction de la police lance déjà l’ultimatum pour la répression. Je crois que c’est gauche. Ça fait deux semaines déjà que je cours pour une plaque et aujourd’hui, voilà la fiche que j’ai payée à 200 f. Il y a en haut « je soussigné » et j’ai rempli la fiche avec des informations me concernant. En bas de la fiche, il y a « Signature ». J’ai signé puisque c’est moi qui ai rempli et ce sont mes informations qui y figurent. Mais on rejette le dossier parce que c’est l’agent de la DGTT qui doit signer. Mais si c’est ça, qu’on mette entre parenthèse devant signature (réserver à la DGTT) et on comprendra. Je pense que le système est à revoir parce qu’il y a trop de protocoles. C’est moins cher, mais le temps également est cher.

Kinsou Cyrille

« Il n’y a pas d’affiche, si tu viens ici nouvellement, tu vas te perdre »

Il n’y a pas de problème à mon niveau. Je suis venu payer les fiches et voilà l’agent qui contrôle mon châssis. Il y a le problème de monnaie qui se pose sinon la dame elle prend 3000 f chez tout le monde à moins que tu sois venu avec exactement les 2900f. Cette fiche, paraît-il que c’est gratuit, mais ils vendent ça à 200 f à tout venant. On les comprend. Si de 19.800 f on est venu à 3900 f, il y a de quoi voir se développer des astuces pour escroquer.

Yannick SOMALON

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