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Le Confrère de la Matinée N° 942 du 29/1/2014

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Après le grand pardon de Yayi à Talon et Boko : le peuple attend les actes d’accompagnement
Publié le samedi 17 mai 2014   |  Le Confrère de la Matinée


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© Autre presse par DR
Photo montage du président Yayi Boni et Patrice Talon


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Mercredi dernier, à la surprise de tous, le Chef de l’Etat, Dr. Boni Yayi a « décidé en [son] âme et conscience et en toute liberté, de pardonner » tous ceux qui sont impliqués dans les deux affaires relatives à l’empoisonnement et atteinte à la sûreté de l’Etat. Acte solennel certes mais pas suffisant ; le peuple attendant des initiatives d’accompagnement.

Acte de foi et de grandeur d’âme, Boni Yayi vient de surprendre plus d’un sur l’issue de la sulfureuse et délétère situation dans laquelle le pays s’est trouvé après les actes d’empoisonnement et d’attentat dont il serait victime. Deux personnes sont souvent citées dans ces affaires ; il s’agit de Patrice Talon et Olivier Boko, deux hommes d’affaires Béninois. Il y avait aussi leurs présumés complices aujourd’hui mis aux arrêts.

Ce sont des affaires à rebondissements multiples. De non-lieu prononcé par un juge en cavale, non-lieu confirmé par la Chambre d’accusation et la justice française, on en est arrivé à la cassation de la Décision par la Chambre judiciaire de la Cour suprême par ses arrêts n°2013-26/CJ-P du greffe et n°2013-27/CJ-P du greffe en date du 02 mai 2014.

Malgré l’évolution du dossier, le Chef de l’Etat a pris sur lui la courageuse et responsable décision de couper court à tout et d’accorder son pardon, « dans l’intérêt supérieur de notre pays et de la priorité…toujours accordée à l’intérêt général… ».

Décision noble puisqu’elle permet aussi de rendre la liberté à tous les détenus impliqués dans ces affaires. Et c’est justement à ce niveau qu’un point d’ombre persiste. Il s’agit de la procédure de libération des détenus dont l’incarcération continuait malgré les conclusions du juge du 6ème cabinet confirmées par la Chambre d’accusation et la justice française. Il est vrai, le président de la République a cru devoir donner les instructions aux fins de respecter sa parole :

« […] Je serais reconnaissant aux systèmes judiciaires de mon pays des dispositions appropriées qui seront prises en rapport avec mes avocats […], en vue de rendre la liberté à tous les détenus et garantir à tous, la liberté de circulation aussi bien dans notre pays que dans le reste du monde. »
Le mot ainsi lancé, il reste qu’une suite diligente soit donnée à ces différentes mesures. Car déjà, des doutes existent qu’à l’observance et l’observation de ces mesures. Me Joseph DJOGBENOU ne s’écriait-il pas : « Ce pardon commence par la mise en liberté des personnes emprisonnées. Je veux espérer que demain matin très tôt, ils soient mis en liberté. Nous restons dans l’espérance de la mise en liberté de ceux qui ne sont pas en liberté et ceux qui le sont, nous attendons de voir la suite… ».


Les actes connexes qui renforcent la démarche présidentielle

Les attentes sont nombreuses par rapport à cette décision du Président Yayi. Puisqu’on le veuille ou non, elle participera de la décrispation de l’atmosphère sociale déjà tendue, du renforcement du dialogue politique et social et du coup, de l’apaisement du climat des affaires.

Ainsi, il serait judicieux de poser d’autres actes supplémentaires pour accompagner la force de la Décision et le regain de joie suscitée dans les cœurs des uns et des autres.
Il faudra commencer par libérer les affaires de Talon à travers la levée de la quarantaine mise sur ses usines d’égrenage de coton.

La confiscation des droits de marchés de certains hommes d’affaires doit être aussi levée. C’est le moment plus que jamais de marquer son intérêt à intégrer à la politique de développement la démarche inclusive qui consiste à ouvrir le dialogue avec les partenaires sociaux, les hommes d’affaires Béninois lésés par le système fiscal très prohibitif, et la classe politique.

Sébastien G. AJAVON, Patrice TALON, Olivier BOKO et bien d’autres encore doivent être rappelés à une table de négociations pour non seulement la relance de l’économie nationale en difficultés actuellement mais aussi donner une suite conséquente aux résultats de la Table ronde économique dont les recommandations dorment encore dans les tiroirs.
Les problèmes subséquents à la crise entre ces différents acteurs économiques ont engendré une récession qui ne dit pas son nom.

En clair, la décision responsable et volontaire du Chef de l’Etat constitue un sérieux appel à tous les compatriotes pour faire de la nation béninoise, une entité de référence, de paix et de développement qui doit être désormais l’affaire de tous et non d’un groupuscule.

La politique préférentielle au détriment des nationaux est à bannir. Tous doivent travailler dans une synergie et une compréhension mutuelle. Le mérite du Chef, c’est déjà d’avoir pardonné tous ceux qui l’ont offensé. Mais il reste que des actions de bonne foi et d’ouverture, de disponibilité accompagnent cette décision qui fait du Bénin, un pays qui étonne.


Félix MAHOUGNON

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