La Lépi toujours en souffrance depuis 2003 : « Le politique a englouti le technique », dixit Alain Adihou #aCotonou

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La Lépi toujours en souffrance depuis 2003 : « Le politique a englouti le technique », dixit Alain Adihou

Publié le lundi 19 mai 2014 | La Presse du Jour

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Audit participatif de la Lépi
Mercredi 19 Mars 2014, Cotonou : l`opération d`audit participatif de la Lépi se déroule dans tous les arrondissements de Cotonou à l`instar de l`entièreté du territoire national

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Le samedi 17 mai 2014 au Chant d’oiseau de Cotonou, Alain Adihou, ex ministre sous le président Mathieu Kérékou, a lancé son troisième livre intitulé « Kérékou, la Lépi et Moi ». C’était au cours d’une conférence publique où l’auteur a dénoncé les principaux goulots qui ont étranglé le projet de la Lépi en 2003. Les mêmes goulots qui, affirme-t-il, sont à l’origine de la non disponibilité actuelle de la Lépi.

Pour Alain Adihou, les mêmes causes sont en train de produire les mêmes effets. Ainsi, à ses dires, ce sont les maux qui ont fait échouer en 2003 le projet de la Lépi initié par le président Mathieu Kérékou qui perdurent et handicapent aujourd’hui l’aboutissement du processus enclenché en 2011. Concepteur du projet de la Lépi en 2003, Alain Adihou, alors ministre chargé des relations avec les Institutions, donne, après 10 ans de silence, sa part de vérité sur une réforme électorale qui, à ses dires, lui a valu à tort 1011 jours d’incarcération. En lançant, samedi 17 mai dernier, son ouvrage de 140 pages réparties en 5 chapitres puis 4 annexes, et intitulé « Kérékou, la Lépi et Moi », il a expliqué que le projet de la Lépi avait été élaboré sur la base de l’expérience canadienne et visait principalement à doter le Bénin d’une base de données exhaustive pouvant permettre de gérer les citoyens béninois de façon moderne. Ceci à travers une cartographie censitaire et un recensement électoral approfondi, deux principales conditions techniques pour obtenir une bonne Lépi, renchérit-il. Rappelant qu’il n’était que le concepteur dudit projet, il précise n’avoir pas géré les 793 millions de Fcfa utilisés sur les 800 millions de Fcfa prévus au budget pour l’élaboration dudit projet. Insistant donc sur le fait que toutes les dépenses liées à ladite élaboration se faisaient uniquement par le truchement du directeur financier du Mcri-Scbe d’alors, il affirme ne s’être jamais impliqué dans l’exécution du projet. Une exécution qui, a-t-il ajouté, n’a d’ailleurs jamais prospéré en raison de la dimension politique qui a pris le dessus sur ce projet purement technique, « le rêve du Général Kérékou », confie-t-il. Dans cet ouvrage réalisé en avril 2014, Alain Adihou indique donc que « c’est la gloutonnerie et la voracité du milieu politique » qui ont fait échouer la mise en œuvre de la Lépi en 2003. A ceci s’ajoute, à ses dires, le non accompagnement de la volonté citoyenne. Ainsi, pour l’auteur, si actuellement le pays dispose d’un fichier électoral contesté en lieu et place de la Lépi, c’est à cause de la faillite de la classe politique nationale. Il confie qu’hormis les deux conditions techniques sus-citées, pour avoir une Lépi crédible, elle doit impérativement se faire à une période où le président qui est au pouvoir n’a pas un intérêt électoral immédiat. Ce qui n’est pas le cas actuellement, souligne-t-il. Pour ce faire, il affirme que le Bénin ne pourra disposer d’une vraie Lépi qu’après 2016, dans un contexte plus serein, avant les élections de 2019. Mais pour l’heure, il convie les députés à jouer leur partition en défendant l’intérêt général, le peuple à renforcer la veille citoyenne, les partis politiques à veiller à cela, et la Cour constitutionnelle à faciliter la sortie de la crise actuelle afin de réhabiliter la démocratie au Bénin.

Euloge Badou

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