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Le Matinal N° 4351 du 16/5/2014

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Après le pardon du Chef de l’Etat à Talon : Me Orounla déplore l’oubli du juge Houssou, « une victime collatérale » (Yayi risque aussi de poser un acte passible de la Haute cour de justice)
Publié le lundi 19 mai 2014   |  Le Matinal




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L’avocat du juge Angelo Houssou a analysé le message télévisé du 14 mai fait par le président Yayi Boni au sujet des affaires « tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat et tentative d’assassinat, atteinte à la sûreté de l’Etat ». Face à la presse samedi 17 mai 2014 à son cabinet, Me Alain Orounla a désapprouvé la volonté délibérée du président de la République de ne pas pardonner son client. Dans son propos, il a aussi soutenu que certains choix du Chef de l’Etat dans la gestion desdites affaires pourraient bien le conduire devant la Haute cour de justice.


Si quelques heures après le message télévisé du Chef de l’Etat à propos des affaires Talon, Me Alain Orounla avait bien apprécié le pardon prononcé par Yayi Boni, il est aussi évident comme il l’a souligné lui-même que « l’ambiguïté du discours présidentiel ne lui a pas échappé ». « Dans la forme, a fait remarquer l’avocat, le président de la République a nommément désigné ceux à qui , il a entendu pardonner mais aucun mot n’a été prononcé en direction du juge Angelo Houssou. Je pense que ceci relève d’une maladresse dans l’adresse du président de la République. Mais je crois à l’analyse que c’était difficile de mentionner le nom du juge Angelo Houssou dans la mesure où il n’entre pas dans la catégorie des auteurs présumés de ces infractions criminelles ni de ceux qui sont détenus ». « Mais, il (Angelo Houssou, Ndlr) n’en reste pas moins la principale victime collatérale de cette affaire devenue une affaire d’Etat puisqu’on a mis de côté tout au moins provisoirement les auteurs de la tentative d’assassinat pour stigmatiser un magistrat de la République qui a rendu une décision et qui est devenu l’ennemi public numéro un », a-t-il par ailleurs souligné. Pour le conférencier, si la volonté du président de la République est d’inviter tous les Béninois où qu’ils soient à rentrer, un mot aurait dû être adressé au juge Houssou qui n’a fait que son travail.

Yayi et la haute trahison…

Me Alain Orounla a informé que si le peuple prend en compte le pardon présidentiel et que Yayi Boni dans son adresse dit vouloir inviter les autorités judiciaires à tout mettre en œuvre pour traduire ce pardon, cette traduction ne pourra se faire légalement que d’une manière. La Chambre d’accusation devra, a-t-il expliqué, se réunir à nouveau pour faire le travail qu’on lui a demandé de faire, et confirmer les ordonnances de non-lieu qui ont été rendues avant d’ordonner la mise en liberté des détenus. Avec un petit arrangement, a clarifié l’avocat, le Procureur général n’aura plus à se pourvoir en cassation. « Tout autre arrangement est interdit. Le Procureur général n’a pas le pouvoir de sortir tout seul de la détention ceux qui y sont sans qu’une juridiction de jugement n’ait statué et n’ait autorisé la chose. Le contraire voudrait dire que nous continuons à jouer avec la loi et la justice que l’on semble instrumentaliser puisque j’ai entendu dire que l’on a exercé des voies de recours pour avoir la vérité et que maintenant que la vérité serait arrivée au terme de confession, la justice peut se retirer. Ce n’est pas comme cela que la justice devrait fonctionner », a-t-il alerté. Selon l’avocat, si les aveux de Patrice Talon tels que annoncés par le président Yayi Boni, sont vérifiés, la société est obligée de poursuivre la procédure en cours. « Expliquez-moi comment en présence de tels aveux qui viendraient signer leur (Patrice Talon et ses co-accusés, Ndlr) responsabilité dans des actes criminels, l’on puisse par la seule volonté du président de la République pardonner de tels criminels. Je crois que par ces aveux sur lesquels on s’appuie, le président de la République est condamné comme l’exige la Constitution qui lui donne les pouvoirs de nous protéger, à poursuivre des gens qui auraient reconnu leur culpabilité dans les infractions les plus graves que prévoit notre Code pénal parce que le droit de poursuivre ou de ne pas poursuivre n’est pas une prérogative présidentielle. Ce droit appartient à la société qui en confère l’exercice au Parquet qui ne peut pas transiger avec », a-t-il indiqué.

Et de prévenir le président Yayi Boni : « Je me permets de mettre en garde, le Procureur général près la Cour d’appel de Cotonou que je respecte de prendre ses responsabilités. Seule la justice est en droit d’apprécier le comportement, les confidences et les confessions attribués au sieur Talon. Le contraire serait un acte de forfaiture… Si on aboutit à un résultat différent de celui que je vous expose et qui vient des textes de la Constitution et des lois de République, le président aurait posé un acte de haute trahison parce qu’en présence d’aveux de crime, il aurait instruit à l’effet de fermer un dossier qui se trouve à l’instruction ». Pour finir, Me Alain Orounla a, dans ses analyses, fait observer que « si nous nous acheminions vers l’hypothèse où on admettrait qu’il n’y a pas grand chose à reprocher au sieur Talon et autres, ça voudra dire et confirmer que le juge Houssou a bien fait son travail en rendant les décisions qui lui valent d’être aujourd’hui banni ». « Et si tel est le cas, a-t-il précisé, je crois que la vraie démarche consisterait à le (Juge Angelo Houssou) réhabiliter ». Il faut noter que le conférencier a choisi à dessein la date du 17 mai. Ce samedi, en effet, cela faisait un an exactement que le juge Angelo Houssou a pris les célèbres ordonnances de non-lieu dans les affaires sus-citées.

Allégresse Sassé

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