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Musée international Avimadjèssi : Quand l’érotisme s’invite dans les collections muséales
Publié le mardi 20 mai 2014   |  Educ'Action


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© Autre presse par DR
Le musée Avimadjessi à Ahozon


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Le Musée international Avimadjèssi, une initiative privée et évocatrice, offre au public des collections, des biens culturels précieux souvent uniques de par leur valeur historique, artistique, ethnographique ou esthétique qui renseignent sur le patrimoine et l’identité des peuples du monde. Au Bénin, il contribue à l’exception d’autres musées, à la valorisation des techniques d’art et des expressions culturelles à l’échelle internationale. Un peu comme aux visiteurs traditionnels, il s’ouvre à votre journal Educ’Action avec une gamme d’objets d’art uniques ramenées d’un peu partout par Dénis Avimadjèssi, ancien Ambassadeur et collectionneur d’œuvres d’art.



Ahozon, une ville en pleine mutation, héberge un complexe d’art singulier : le Musée international Avimadjèssi. Imposant en bordure de la grande voie Cotonou-Ouidah, à deux kilomètres après le marché Pahou et environ vingt kilomètres à l’ouest de Cotonou, la capitale économique, il est un immeuble à deux étages, décoré de bas-reliefs tels que la panthère qui est à l’origine des dynasties et royaumes du sud-Bénin, ‘’Aboétchi’’ qui est un chapeau royal inventé par le roi Tégbéssou, la recarde, un bâton de commandement des rois et l’oiseau multicolore qui est le symbole du roi Gangnihouèssou. Ce musée, un peu comme une entreprise mais particulière, reste un cadre de valorisation de biens culturels jouissant d’une valeur exceptionnelle, et de rencontre de plusieurs cultures de différents nations et continents. Il amène à la découverte des traces matérielles et culturelles du monde sans pour autant quitter le Bénin.

De l’initiateur

Créé par Dénis Avimadjèssi, un collectionneur patenté des œuvres d’art et ancien Attaché consulaire à l’Ambassade du Bénin à Bruxelles, ce musée qui porte son nom est un musée universaliste qui abrite l’exposition permanente de plusieurs objets identitaires. On y découvre plus de quatre mille pièces (objets précieux) anciennes, contemporaines, insolites, spirituelles ou érotiques provenant du monde. Le musée a ouvert ses portes le lundi 17 septembre 2012 et accueille l’an près de 6.000 visiteurs, à en croire les propos de la conservatrice qui a requis l’anonymat selon le code de déontologie du musée. Pour le personnel, ils sont au total trois (03) salariés en plus du directeur à faire fonctionner le musée.

Des spécificités du musée

Le Musée international Avimadjèssi qui est un musée privé de collections est surtout fréquenté par les apprenants des établissements scolaires et les visiteurs qui viennent parfois de très loin. Après les bas-reliefs de la façade extérieure du musée, un pur témoignage de la technicité humaine, on y dénombre, à l’intérieur, plusieurs espaces. Il y a l’espace « Masques du Monde ». Sont exposés ici les masques collectionnés partout dans le monde à savoir des masques chinois, africains, amérindiens. Ce sont les cas du masque funéraire de Toutankhamon, un célèbre souverain égyptien mort très jeune à 18 ans et dont on évoque très rarement le nom ; le masque en peau de serpent, arêtes de poisson et légumineuses d’origine vénézuélienne ; le masque en courge, plumes, arêtes de poisson et légumineuses importé du Brésil.

A l’escalier, sont exposées des photographies du carnaval de Venise de février 2012. Le fondateur du musée s’y retrouve très souriant, lui qui a été l’un des participants de ce grand rendez-vous culturel du monde.

A l’espace « Palais Divers » au premier étage, il est exposé l’art et curiosité du monde. On y découvre des photographies des membres de la tribu Omo d’Ethiopie prises par le photographe professionnel allemand Hans Sylvester en 2012, des statues en bronze d’anciens rois et souverains d’Egypte, le Bouddah couché, le Bouddah riant, des objets très rares ramenés d’Asie, des cannes de commandement venues d’Indonésie, le « Didjeridoo », célèbre instrument à vent obtenu en Australie, un bâton magique qui suscite la pluie appelé « Bâton de pluie », d’anciens pendules d’Allemagne et du Canada, des gramophones, des plumes et encre qui servaient d’écritoire par le passé, les déesses de la fécondité, des hachettes cérémonielles du Congo et des statues des Samouraï, anciens guerriers d’Asie.

L’espace « Pauline » en l’honneur à la femme du fondateur du musée, offre à la vue des sculptures en bois polychrome, des objets en fibre et bien d’autres biens culturels de grande valeur.

L’espace « Erotica » interdit aux enfants de moins de dix-huit (18) ans est l’une des spécificités de ce musée. Pour l’heure, on n’en découvre nulle part si ce n’est au Musée internationale Avimadjèssi. Et comme son nom l’indique, cet espace plonge le visiteur majeur dans un confort sensuel où l’art du sexe, les vertus de l’amour se conjuguent harmonieusement pour créer un monde imaginaire de paix et de passion. Et enfin l’espace « Abreuvoir des Nations » qui est aussi une attraction du musée. Toute la beauté de l’art est présentée à chaque niveau de ces espaces avec des objets aussi authentiques qu’identitaires. Selon Denis Avimadjèssi, le Musée international Avimadjèssi a pour vocation de montrer aux visiteurs un pan des richesses culturelles du monde sans quitter le Bénin. C’est là la grande particularité de ce musée qui arrime arts historiques, contemporains et œuvres érotiques pour montrer au public le charme de la culture et les richesses artistiques et esthétiques dont regorgent les Nations du monde.

Mais à côté de ce potentiel culturel très riche du musée, se dressent des risques qui pourraient affecter l’intégrité des œuvres exposées si des mesures de conservation préventive ne sont pas prises.

Des risques à prévenir

Si on peut se réjouir de l’entretien sanitaire et de la qualité de l’étanchéité de l’édifice muséale, il reste que des actions préventives doivent être engagées pour la protection et la conservation des biens. En effet, la densité des travaux en cours pour la réhabilitation de la voie inter-Etat Godomey-Pahou-Ouidah, soulève hélas des poussières qui vont se poser malencontreusement sur des pièces précieuses exposées. Alors que la poussière tout comme la température, la lumière et l’humidité relative constitue un facteur de dégradation environnemental des objets culturels. « A cause des poussières, on est obligé d’entretenir et d’essuyer régulièrement les objets exposés… », a confessé la conservatrice. La situation est même préjudiciable à l’état de santé des travailleurs et visiteurs du musée. « Actuellement avec les travaux, le musée tourne à perte alors que les travailleurs doivent être payés le mois », a dit le fondateur du musée. L’autre forme de risque concerne la dégradation facile de certaines pièces par des visiteurs qui sont en grande partie des écoliers et élèves. Pour la conservatrice, ils n’ont pas une grande connaissance de l’art et leur premier réflexe est de toucher aux objets exposés. « Le musée a perdu certains objets par ce biais », a-t-elle dit, très affectée. Toutefois, le Musée international Avimadjèssi se distingue en cela qu’il s’est pourvu de moyens numériques comme les vidéosurveillances qui aident à la sûreté et à la sécurité.

Serge-David ZOUEME

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