La boule de la réunion tournante du Conseil des ministres s’est posée, hier mercredi 21 mai à Ouidah. Le chef de l’Etat y a ainsi présidé les travaux qui n’ont pas manqué de susciter l’engouement des populations de cette ville historique.
Par Gnona AFANGBEDJI
La décision du gouvernement de tenir le Conseil des ministres à Ouidah a suscité une réelle ferveur dans cette cité historique. Hier, les populations se sont fortement mobilisées à l’hôtel de ville où a siégé la session pour marquer leur adhésion à l’initiative gouvernementale. «C’est une journée historique pour nous car jamais depuis les indépendances, la ville de Ouidah n’a eu l’honneur d’abriter une réunion du Conseil des ministres », commente Sévérin Adjovi, maire de la commune de Ouidah. Pendant plus de trois heures d’horloge, le conseil présidé par le chef de l’Etat en personne s’est penché sur une série de dossiers importants pour l’économie béninoise. Selon Alassani Tigri, secrétaire général du gouvernement, le Conseil des ministres a examiné les préparatifs concernant la tenue de la Table ronde sur le financement de l’économie, prévue du 17 au 19 juin prochain à Paris en France. «Le conseil a procédé à l’affinement des documents à présenter aux partenaires ainsi que les divers projets retenus», confie-t-il. La question de l’emploi des jeunes était également à l’ordre du jour du conseil. Alassani Tigri indique que le gouvernement a décidé d’une nouvelle orientation en introduisant le principe de flexibilité dans le système de recrutement. Dès mardi prochain, annonce-t-il, il sera lancé un processus de recrutement suivant ce principe. Le Conseil a également adopté des avant-projets de lois portant statuts spéciaux des agents des Douanes, du personnel de la Police ainsi que celui des Eaux et Forêts. Le gouvernement a également décidé de construire un centre de formation dans la ville de Tchaourou. L’Université d’Abomey-Calavi sera bientôt dotée d’un Centre régional de recherche sur les Mathématiques. Ce projet dont le coût est estimé à 4 milliards FCFA, est financé par la Banque mondiale. L’avant-projet de loi portant ratification de l’accord de financement a été adopté hier en Conseil des ministres.
La Maison de la culture de Ouidah bientôt réhabilitée
En allant à Ouidah, le président de la République a tenté d’apporter un début de solutions à certaines doléances exprimées par les populations. L’une des plus importantes évoquées par Sévérin Adjovi, maire de la commune est relative à l’état de dégradation avancée de la Maison de la culture de Ouidah. En marge du Conseil des ministres, Boni Yayi s’est donc rendu sur place afin de mieux s’imprégner de l’état de décrépitude de cette infrastructure indispensable pour la jeunesse de Ouidah. Selon Jean Michel Abimbola, le gouvernement a déjà pris ce dossier à bras-le corps en initiant un projet de réfection de la Maison de la culture de Ouidah. Très prochainement, confie-t-il, un appel d’offres sera lancé pour le recrutement d’un cabinet devant réaliser des études pour la réhabilitation de cette infrastructure construite vers la fin des années 1980 par la coopération coréenne.Le président de la République s’est également rendu au stade municipal dont l’état actuel est indigne d’une ville comme Ouidah. Sévérin Adjovi a fortement plaidé afin que l’Etat accompagne la municipalité dans la réfection du stade. Boni Yayi a promis que le gouvernement fera un effort pour que Ouidah dispose d’une enceinte sportive décente.
L’usine de tracteurs opérationnelle en septembre !
Les travaux de construction de l’usine de montage des tracteurs évoluent à grands pas. Le chef de l’Etat s’est enquis du niveau d’avancement de ce projet. Selon Pierre Olodo, coordonateur du Programme de promotion de la mécanisation agricole (PPMA), les gros œuvres sont déjà à un taux d’exécution de 80%. Sur le site, certaines pièces devant entrer dans la fabrication des tracteurs et des remorques sont déjà réceptionnées. «Beaucoup d’équipements sont actuellement en cours de dédouanement au port de Cotonou et d’autres encore en haute mer», affirme-t-il, rassurant que les 100 premiers tracteurs sortiront de l’usine au plus tard le 30 septembre prochain. L’usine de montage des tracteurs de Ouidah comprend cinq unités, à savoir, l’unité de traitement des eaux, l’unité de peinture, le bâtiment des commandes électriques, le bloc principal qui abrite le bâtiment administratif, l’unité de montage et le showroom ainsi que l’unité de maintenance. Quatre types de machines agricoles y seront montés: les tracteurs, les remorques, les charrues à disque et les pulvériseurs. Sa capacité de production est estimée à 2 000 tracteurs par an. Pour Fatouma Amadou Djibril, ministre en charge de l’Agriculture, la mise en place de ce joyau répond à l’ambition du gouvernement de faire de la diversification agricole une réalité. En vue d’accélérer les efforts pour garantir la sécurité alimentaire, souligne-t-elle, l’Exécutif a procédé à la mise en place des agences dédiées à la mécanisation agricole et à l’aménagement hydro-agricole. La création d’un Fonds national de développement agricole, assure le ministre, tient à cœur à l’Etat qui entend accompagner les petits producteurs dans le financement de leurs activités champêtres. G.A.
