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Le Matinal N° 4356 du 23/5/2014

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Transhumance transfrontalière et divagation des animaux : les députés craignent l’enlisement de la situation
Publié le vendredi 23 mai 2014   |  Le Matinal


Ratification
© Autre presse par DR
Ratification de l’ordonnance relative au budget 2014 : les députés défient Yayi et la Cour»


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Face aux députés à la plénière de ce jeudi 22 mai 2014, le ministre de l’Intérieur, François Houessou a donné des explications sur la question relative à une interpellation du gouvernement posée par le député Zéphirin Kindjanhoundé sur la transhumance transfrontalière et celle des animaux.


Bien que le ministre François Houessou ait tenté d’expliquer les actions engagées par le gouvernement pour régler cette situation afin d’assurer la sécurité des personnes et des biens, la crainte des députés est devenue plus grande. En effet, cette interpellation a permis aux parlementaires de comprendre l’importance de la transhumance transfrontalière et celle des animaux, son impact sur la société et sur la sécurité des personnes et des biens.

Ce phénomène il faut le rappeler est souvent source des affrontements sanglants entre les éleveurs et les cultivateurs. Puisqu’aucune loi ne frappe les propriétaires de ces animaux souvent en divagation, encore que ces derniers sont pour la plupart des étrangers, les éleveurs sont obligés de se venger. Les inquiétudes des députés n’ont pas été dissipées malgré les explications données par le ministre Houessou. Ils ont déploré cette situation qui ne sécurise guère les cultivateurs et les éleveurs. Ils proposent au gouvernement d’initier une assise qui impliquera tous les acteurs concernés avant de trouver une solution à la situation.

Thobias Gnansounou Rufino
(Br Ouémé/Plateau)
Réactions de quelques députés

Tchoccodo Gabriel : « Le comité national de transhumance est une mesure prise avec retard »
« … j’ai suivi l’intervention du ministre de l’Intérieur tout à l’heure. Je voudrais dire qu’au Bénin, nous attribuons nos difficultés au manque de moyens. Quand est-ce que nous règlerons nos problèmes ? Puisque nous n’avons pas de ressources comme ailleurs. Pour ma part, il s’agit d’un problème d’organisation et de manque de volonté politique. La preuve, c’est que la loi évoquée date de 1987. Qu’avons-nous fait depuis ce temps ?

Par ailleurs, le ministre Houessou a parlé d’un décret qui n’a pas été pris. Le comité national de transhumance est une mesure prise avec retard. On parle de manque de moyens. Ce n’est pas normal. Je suis sûr que les membres de ce comité ne sont que dans les bureaux. Ce problème est sérieux et devrait bénéficier de plus d’attentions. Je crois que nous devons mettre ensemble tous les corps de sécurité… »

Mama Djibril Débourou : « Il faut préserver la chèvre et le chou »
« … je voudrais féliciter le gouvernement pour ce qu’il fait pour enrayer ce phénomène. Etant du Borgou, je connais le problème de la transhumance des animaux. Ce n’est pas facile car il faut sauver les éleveurs.

Par ailleurs, nous sommes envahis par les étrangers qui sont dangereux, qui n’hésitent pas à réagir, même à tuer. Si nous devons faire comme eux, nous risquons d’entraîner des problèmes entre nos deux pays. Il faut préserver la chèvre et le chou. On ne va pas jeter la pierre au gouvernement. Je ne sais pas qui trouvera une solution à cette affaire. La responsabilité est partagée… »

Raoul Bio Kansi : « Le problème de la transhumance est un problème de sécurité et de suivi »
« …. je me réjouis de la réponse du ministre. Le problème de la transhumance est un problème de sécurité et de suivi. Beaucoup de solutions ont été soulevées par le ministre. Un problème de cette importance devrait interpeller tout le monde en particulier nous, les députés. Il y a des pistes de solutions que je veux donner.

Je pense qu’il nous faut une table ronde nationale qui devrait se tenir au niveau des Collines pour réunir tous les acteurs. La deuxième solution est déjà donnée mais elle me paraît insuffisante. Il s’agit des sensibilisations. A ce niveau, je pense qu’il faut associer les Ong. Il nous faut également des couloirs de passage pour les animaux… »

Chabi Sika Karimou : « Il faut que les députés aillent constater le phénomène… »
« … je pense pour ma part que le gouvernement fait des efforts et quand on mesure la gravité de la question, on constate que ces efforts ne peuvent pas aboutir.

Et pour cause, c’est un phénomène qui évolue en fonction de la démographie. On a donc beaucoup qui arrivent dans notre pays. Je suis de la Commune de Tchaourou et j’ai entendu le ministre parler de viol, vol…. et je crois que c’est insignifiant comme description de la situation prenant en compte la réalité. J’ai vu des gens décapités. Vous avez des situations où des personnes sont charcutées. C’est une violence que j’ai du mal à décrire. La question est d’une gravité extrême et cela se passe au quotidien. Il faut que les députés aillent constater le phénomène… »

Emile Tossou : « Il faut agir au plus pressé »
« …. je dois tout d’abord saluer le gouvernement pour tout ce qu’il fait pour réduire la transhumance transfrontalière. Je crois que le gouvernement est entrain de comprendre et prend à cet effet ses responsabilités. On ne va pas se limiter à la transhumance transfrontalière. A Agla à Cotonou par exemple, il y a une multitude de bœufs qui sortent et mettent en difficulté les populations. Il faut agir au plus pressé… »

André Okounlola : « Ce problème dépasse le gouvernement »
« …. je crois que ce dossier est rès important. On va remercier le gouvernement parce qu’il est conscient du problème. Mais je dois dire que ce problème dépasse le gouvernement seul parce qu’on doit associer tout le monde. Le paradoxe, c’est que ce sont les étrangers qui viennent terroriser nos frères et ils ont toujours raison à la police.

C’est dommage et je souhaiterais une table ronde qui associe tout le monde et qu’il faut par ailleurs étudier les solutions du gouvernement. Il faut que le gouvernement nous dise ce qu’il met dans les comités mis en place. Il faut également que le gouvernement organise un séminaire régional sur la question… »

Nouréni Atchadé : « …que les deux ministères prennent leurs responsabilités… »
« … je remercie le ministre pour sa réponse. J’ai eu la chance de participer à une rencontre initiée par le chef de l’Etat à Kandi pour sensibiliser les peuls. C’est pour vous dire que le gouvernement est bien conscient de ce phénomène. Toutefois, il faut déplorer le phénomène. C’est une mauvaise volonté de ces peuls et il va falloir continuer la sensibilisation. En réalité, les éleveurs et les cultivateurs sont condamnés à rester ensemble. Je voudrais finir en invitant les deux ministères à prendre leurs responsabilités car Boko Haram est à côté et ils peuvent passer par les transhumants… »

Célestin Goutolou : « …ce qui se passe est déplorable »
« …. ce qui se passe est déplorable et toutes les régions ne vivent pas le phénomène de la même manière. Pour ce qui nous concerne, non seulement ces transhumants débarquent avec les bœufs pour brouter tout sur leur passage mais quand on réagit, ces peuls ont toujours raison à la police. Ce qu’il nous faut, c’est une commission d’enquête parlementaire sur le phénomène… »

Propos recueillis par Thobias Gnansounou Rufino
(Br Ouémé/Plateau)

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