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Le Bénin, la France et l’affaire Talon : Qui embarrasse qui ?
Publié le lundi 26 mai 2014   |  24 heures au Bénin


Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon, un ancien proche du président Thomas Boni Yayi


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Assumant son devoir de mère patrie, la France s’implique dans les affaires intérieures de ses anciennes colonies. Mais ses relations avec certains dirigeants de ces pays devient embarrassante notamment le cas du Bénin du Dr Boni Yayi.


Pour l’hebdomadaire "Jeune Afrique", les portes d’une solution négociée dans les affaires tentatives d’empoisonnement et d’atteinte à la sûreté de l’Etat, opposant Yayi Boni à son ancien ami Patrice Talon ont été entre-ouvertes par la France, notamment par son président François Hollande. Placée sous l’égide de l’ex-président sénégalais et actuel Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif), Abdou Diouf, la médiation ayant conduit au discours de pardon de Yayi Boni le 14 mai 2014 a été conduite dans la pure discrétion entre Cotonou et Paris, par coups de téléphone, ou encore par discussions directes avec les acteurs concernés.

Si l’essentiel a été fait par Abdou Diouf, contacté par Hèlène Le Gal, Conseillère Afrique de France Hollande, on retrouve dans la conduite de cette médiation, Hugo Sada, ex-chef de la Délégation à la paix, à la démocratie et aux droits près l’Oif, qui a effectué deux fois le voyage sur Cotonou dont une avec l’ambassadeur du Bénin en France, Jules-Armand Aniambossou, pour rencontrer Yayi Boni. Les autorités françaises ayant trouvé chez la personne de Abdou Diouf, les capacités de réussir cette médiation entre les deux « frères ennemis » du Bénin, s’étaient données les garanties que la discrétion devrait être observée jusqu’à trouver un compromis qui arrange Yayi et Talon. Mais de la lettre envoyée à Abdou Diouf par l’homme d’affaires au discours de pardon du chef de l’Etat, des incompréhensions sont survenues.

Le Secrétaire général de l’Oif, tout comme les autorités françaises découvrent que le régime Yayi s’est servi d’eux pour discréditer Patrice Talon en fondant son discours de pardon accordé à ce dernier et aux autres coaccusés sur une reconnaissance des faits par eux, alors que la justice béninoise en charge des deux affaires n’a jamais établi la culpabilité de l’un d’eux.

Dans le pilotage de la réconciliation, Abdou Diouf, homme d’Etat averti savait que la moindre fuite pourrait bloquer les choses.

Et, le choix qu’il a porté sur Hugo Sada, connu pour sa discrétion n’a pas été fait au hasard. Même en rencontrant Yayi Boni à Cotonou l’émissaire de l’Oif a tout fait pour que l’objet des discussions qu’il a eues avec le locataire de la Marina ne soit pas connu des collaborateurs de ce dernier. Cela démontre que les autorités françaises ont été formelles pour que dans l’aboutissement de la médiation personne ne sente frustrée et fâchée. Mais, dans la suite de ce processus, Yayi Boni ne s’est plus référé au médiateur sur le contenu de son discours de pardon, d’abord jugé précipité, puis évoquant la ruse.

Abdou Diouf s’en démarque, la France déçue et Patrice Talon offusqué. Les espoirs de célébrer une paix négociée ont été touchés. Les efforts de l’Oif et de la France ont été utilisés contre Patrice Talon. A partir de ce moment, le président béninois n’apparaît plus comme un homme d’Etat avec lequel la France peut entretenir des relations privilégiées.

Les autorités françaises ont en effet toujours regardé le régime Yayi d’un œil méfiant, car sachant qu’il n’est pas digne de confiance.

Ce régime, véritable virtuose de la mise en scène a encore eu l’occasion de s’illustrer en se jouant de la France et de l’Oif. Très souvent mis en cause par l’opinion nationale et internationale qui l’accuse de pourfendeur de la démocratie, de l’Etat de droit, d’incohérences, de comportements agaçants, de manipulations, le régime Yayi est l’incarnation d’un pouvoir très peu crédible auquel, la France qui donne des leçons à la planète entière et singulièrement à ses anciennes colonies ne saurait accorder d’importance. Même si l’on ne maîtrise pas les secrets de la Françafrique, le pouvoir en place devient de plus en plus embarrassant pour la France.

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