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Le Matinal N° 4356 du 23/5/2014

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Alla Déhoto Todékon condamné à 20 ans de travaux forcés
Publié le lundi 26 mai 2014   |  Le Matinal




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Le dossier dont la cour d’assises d’Abomey a connu, le jeudi 22 mai dernier, concerne une affaire de vol à main armée, d’assassinat et de détention illégale d’arme de traite. Ce dossier met en cause le sieur Alla Dèhoto Todékon qui a tiré dans le dos de Salomon Lokossou, la victime. L’examen de cette affaire a été confié à une cour présidée par le magistrat Faustin Anagonou. Les débats ont abouti à la condamnation de Alla Dèhoto Todékon à 20 ans de travaux forcés au pénal.


Les faits reprochés à Alla Dèhoto Todékon, conducteur de taxi-moto, remontent à courant 2007 dans la Commune d’Aplahoué. Il est accusé de vol à main armée, d’assassinat et de détention illégale d’arme de traite. En effet, dans la nuit du 08 au 09 janvier 2007, aux environs de 20heures, l’accusé, Alla Dèhoto Todékon, conducteur de taxi-moto à Cotonou, s’est rendu à Tado où il a sollicité les services de Salomon Lokossou également conducteur de taxi-moto, pour l’amener à Dandjihoué, une localité de la commune d’Aplahoué moyennant une somme de 3500 FCfa. En cours de route, l’accusé a simulé l’envie d’uriner histoire de l’obliger à marquer un arrêt. Pendant que le conducteur satisfait lui aussi ce besoin, Alla Dèhoto Todékon sort son pistolet et tire dans son dos.

Salomon Lokossou s’écroule et rend l’âme dans une marre de sang. Aussitôt, le fugitif s’est emparé de la moto de marque Yamaha Y100cc qu’il a fini par abandonner à deux kilomètres des lieux du crime, à la suite d’une panne mécanique. Ces infractions criminelles sont prévues et punies par les articles 295 à 298 et 302 du Code pénal. Interpellé, il n’a pas nié les faits mis à sa charge tant à l’enquête préliminaire que devant le juge instructeur.

A la barre, l’accusé Alla Dèhoto Todékon, n’a pas changé de version dans ses déclarations. « C’est moi qui ai tué Salomon Lokossou. J’ai été manipulé par le diable car c’est après mon forfait que j’ai regretté mon acte. Que la cour et les parents de la victime me le pardonnent », déclare-t-il. Cet aveu du prévenu n’a pas empêché ni le président de la cour, ni l’avocat général, ni le conseil de l’interroger pour en savoir plus sur les circonstances du drame et établir un lien entre les faits, l’accusé et la victime. Après le prévenu, le représentant de la victime a également comparu devant la cour pour mieux l’éclairer. Marcelin Lokossou, le grand frère de la victime, a livré aux membres de la cour ce qu’il savait du dossier.

« Ton frère est mort, que veux-tu maintenant ? », demande le président de la cour au représentant de la victime. « Mon frère a été tué. Moi, je ne suis qu’un profane de la justice. C’est vous qui connaissez les lois. Jugez-en vous-mêmes selon les textes », répond-t-il à la cour. Sur la persistance des questions du président Faustin Anagonou, il a fini par cracher le morceau.

Au regard donc des dommages causés par la mort de son petit frère par rapport à l’entretien et à l’éducation de ses quatre enfants orphelins et de la veuve, il s’est constitué partie civile en réclamant la somme de 10 millions de FCfa, pour, a-t-il dit, mieux s’occuper de la veuve et ses enfants.

Il faut noter que le bulletin n°1 du casier judiciaire de l’accusé ne porte mention d’aucune condamnation antérieure. L’enquête de moralité lui est favorable. Les rapports d’expertise médico-psychologique et médico psychiatrique versés au dossier révèlent qu’il était bien lucide au moment des faits.

Réquisitions et plaidoirie

A l’analyse des faits, le ministère public, Christophe Atinmankan, a fait observer que l’accusé ne reflète pas son casier judiciaire. Selon lui, il est un déclinquant. Et pour prouver sa culpabilité, il a fait ressortir les éléments constitutifs de chacune des trois chefs d’accusation.

Il s’agit de l’élément légal, l’élément matériel et l’élément intentionnel avec la situation aggravante. Après avoir défini le vol comme étant la soustraction frauduleuse d’un bien d’autrui, Christophe Atinmankan a dit que le prévenu a bel et bien volé parce que la moto ne lui appartient pas. Par rapport à l’assassinat, il a fait remarquer qu’Alla Dèhoto Todékon à travers la préméditation a bien l’intention de tuer.

Au niveau de la dernière accusation, l’avocat général pense que le port d’arme sans permis est une infraction. A l’en croire, tous les éléments sont éligibles à la condamnation. Par conséquent, il déclare l’accusé coupable des faits de vol à main armée, d’assassinat et de détention illégale d’arme de traite. Il demande alors à la cour de le condamner à la peine de travaux forcés à perpétuité. A son tour, la défense assurée par un collège de deux avocats Me Romain Dossou et Hermann Yénonfan plaide la clémence de la cour.

Elle souligne les insuffisances et les incohérences constatées dans le dossier et relèvent quelques circonstances atténuantes qui pourraient profiter son client. Selon elle, l’intégrité et l’enquête de moralité de l’accusé sont des indices qui témoignent qu’il n’a pas agit en toute conscience. En se fondant sur la situation héréditaire et familiale de son client, elle fait remarquer à la cour que Alla Dèhoto Todékon est issu d’une famille de fous et il a agi comme un fou.

Alors, il supplie la cour d’appliquer une peine humaine à l’accusé et lui donner une nouvelle chance de revenir à la société pour se refaire une autre image afin de contribuer à l’économie nationale. La cour se retire, délibère et rend Alla Dèhoto Todékon coupable des faits de vol, d’assassinat, et de détention illégale d’arme de traite. Elle le condamne à 20 ans de travaux forcés. Ayant déjà effectué 7 ans en détention, l’inculpé est retourné en prison pour 13 ans complémentaires. Quant à l’arrêt civil, il est renvoyé à une session ultérieure pour défaut de preuve de représentativité de la victime.

Zéphirin Toasségnitché
(Br : Zou-Collines)

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