Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Le Confrère de la Matinée N° 942 du 29/1/2014

Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Société

Sur « A cœur ouvert » hier: Ajavon récuse la pertinence des états généraux du secteur privé et la Table ronde de Paris
Publié le vendredi 30 mai 2014   |  Le Confrère de la Matinée


Sébastien
© Autre presse par DR
Sébastien Ajavon veut qu’on fasse confiance au secteur privé


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Plusieurs questions ont été abordées par le Président du patronat, Sébastien G. AJAVON hier face aux journalistes sur l’émission « A cœur ouvert » de Canal 3 Bénin. De l’assainissement de l’environnement des affaires au pardon présidentiel, en passant par les états généraux du secteur privé et la prochaine table ronde de Paris, rien n’a été occulté qui permette de sortir le pays de l’ornière dans laquelle elle est plongée.

Les mots pour exprimer ses sentiments et son appréciation de la situation sociopolitique béninoise venaient aisément.

Mascarade et inutilité des états généraux du secteur privé

Se prononçant sur l’opportunité des états généraux du secteur privé prévus pour se tenir bientôt, le président du patronat béninois pense qu’il y a risque d’instrumentalisation du secteur dont les acteurs ont plus besoin d’être accompagnés pour asseoir une économie de développement. Pour lui en effet, tous les problèmes qui seront abordés au cours des assises ont été déjà largement débattus lors de la table ronde économique dont les conclusions attendent toujours d’être mises en application. Le cadre n’est pas approprié car, la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (CCIB) étant un instrument aux mains du pouvoir, ne saurait résoudre les problèmes que vivent les opérateurs privés. M. AJAVON précise le rôle de la CCIB et trouve qu’elle doit plutôt travailler à la promotion des entreprises, les accompagner dans la conquête du marché extérieur. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle reçoit les cotisations des opérateurs privés. Elle ne doit en aucun cas s’écarter de ce rôle important. « Il y a des seuils à ne pas franchir », soutient-il.

L’inutilité de ces états généraux s’explique par le fait que beaucoup de questions ont été déjà vidées par la table ronde économique. C’est pourquoi dira-t-il plus loin, lui et le comité directeur du patronat ne sauraient donner une caution à ces assises organisées au nom des privés et sans eux. « Nous ne sommes associés à rien », renchérit M. AJAVON. Il se désole de ce que depuis lors, les résolutions de cette fameuse table ronde ne soient mises en œuvre.

Prochaine table ronde de Paris, un gâchis ?

Sébastien AJAVON ne croit pas en cette initiative, du moment où le climat des affaires reste non assaini et suscite crainte pour les investisseurs. Tirant conséquence de ce qui s’est passé ailleurs, M. AJAVON soupçonne des promesses non tenues par des investisseurs étrangers.

Pour ce qui concerne cependant la présence du comité directeur du patronat dans cette affaire, Sébastien Germain AJAVON nuance : « Nous ne voulons pas être comptables de l’échec de l’initiative ». « Je ne veux pas être complice », poursuit-il. Mais qu’est-ce qui fonde la position tranchée de l’homme d’affaires ?

La réponse est toute simple, le non-respect de décisions de justice qui n’offre aucune garantie aux investisseurs privés. « J’ai peur d’investir chez moi », analyse le richissime homme d’affaires.

Les institutions de contre-pouvoir ne jouent pas leur rôle

Ce qui justifie cette position de M. AJAVON est la récente déclaration des ministres d’Etat et de la justice qui pensent que la décision de la Cour commune de justice et d’Arbitrage de l’OHADA basée à Abidjan, en Côte-d’Ivoire, ne pourra être respectée par le Bénin malgré l’existence d’un contrat qui lie les deux parties au conflit. Cette démarche du pouvoir est un parjure, soutient Sébastien AJAVON. Les institutions républicaines de contre-pouvoir devraient se saisir de cet important volet et agir, en principe. Mais seulement, ces institutions sont selon AJAVON, « sérieusement noyautées », se console-t-il enfin. Il propose les services du patronat pour arriver à bout de cette situation qui risque à terme, de créer d’énormes préjudices au pays ; « Il faut associer le patronat ». Mais il est conscient de ce que le PVI, NG est truffé de vices et comporterait beaucoup d’erreurs. Ce programme aurait été à la base de beaucoup de dérives et de difficultés économiques. Cette formule d’inobservation de décisions est une catastrophe. Et pour éviter cette catastrophe, il faudra associer le patronat auquel fait partie Patrice Talon pour engager des discussions sérieuses en vue de sortie de crise.

Pardon et réhabilitation

Appréciant le pardon du Chef de l’Etat, Sébastien AJAVON rappelle que c’est plutôt cela qu’il fallait depuis. Mais il pense qu’il doit s’accompagner d’actes responsables témoignant le parfait pardon. Il entrevoit la réhabilitation, la rétrocession des biens saisis. « Le Chef de l’Etat doit poursuivre dans ce sens. »

La colère de l’homme d’affaires

Dans une démarche d’historien, AJAVON rappelles péripéties de ses difficultés avec l’Etat qui avaient connu une avancée qui aurait pu démêler l’écheveau. Mais hélas, la reconnaissance du Chef de l’Etat des erreurs et de la pression de l’Administration publique exercée sur l’homme qui était de nature à décrisper l’atmosphère s’est muée en désillusion. La promesse de restituer à l’homme les quatorze (14) milliards FCFA n’a pu être respectée. L’intervention de fortes personnalités n’a pu venir à bout de la haine nourrie à l’égard de l’opérateur économique, qui plus est le premier contributeur des recettes de l’Etat. Le paiement attendu depuis janvier n’a pu être honoré par l’Etat.

Croissance économique, un leurre

AJAVON, en bon observateur et connaisseur, se demande comment peut-on parler de croissance dans un pays qui entretient d’énormes dettes intérieures ? Quelle croissance économique s’accommode des coupures intempestives d’énergie électrique ? Un pays qui peine à s’adapter aux nouvelles technologies peut-il prétendre à une croissance ? Autant de questions qui interpellent sur la qualité du rapport qui statue sur la croissance de plus de 5% annoncée sur tous les toits.

Quelle attractivité offre le Bénin après tant de pressions sur les opérateurs ? De quelle sécurité peuvent bénéficier les investisseurs dans un pays où il est loisible de dessaisir les investisseurs de leurs biens en foulant aux pieds les contrats? Et la liste est longue.

L’autre forme de pression

La société JLR ex CAJAF COMON rentre dans un autre registre de pression. Après la pression fiscale, c’est maintenant au tour de la SBEE de passer à la vitesse de croisière en facturant à 150 millions FCFA la consommation mensuelle d’énergie au lieu de 40 millions initialement payés. Face à cette situation, M. AJAVON menace d’assigner la société distributrice SBEE pour avoir passé du simple au quadruple dans la facturation.

Au regard de tout ce qui précède et confiant en la bonne foi du Chef de l’Etat, Sébastien Germain AJAVON croit en la persévérance du Pardon et implore celui-ci à joindre l’acte à la parole. En bon chrétien, il implore aussi le Seigneur à accompagner le Chef de l’Etat dans cette démarche salutaire pour tout le peuple. Lui AJAVON, ne sait faire que des affaires et n’a de visée politique, clarifie-t-il enfin.

Félix MAHOUGNON

 Commentaires