Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Art et Culture
Article



 Titrologie



La Presse du Jour N° 2140 du 23/5/2014

Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Art et Culture

A la découverte de Mme Florentine Aimée Babagbéto (Baflora ), (Artiste-auteure-compositrice) : Une ex Fonctionnaire Internationale domptée par l’art
Publié le vendredi 30 mai 2014   |  La Presse du Jour




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Connue sous le nom d’artiste » BAFLORA » et surnommée » l’Amazone du Bénin « , Mme Florentine Aimée Babagbéto nous a subjugués par son humanisme, son amour du prochain, et ses inspirations fabuleuses pour la composition de ses morceaux. Nous avons donc voulu lui consacrer » Vendredi au Féminin » de ce jour. Secrétaire de direction au ministère du travail, de la solidarité et des affaires sociales à Paris de 1974 à 2000 et ex Conseillère municipale à Sevran (Paris), elle a décidé d’anticiper sa retraite pour se consacrer essentiellement à l’art, à la musique et surtout à la danse. Un art qui représente, depuis sa tendre enfance, son souffle de vie.
Quand on lui demande qui est BAFLORA, la dame du jour répond avec fierté et sourire qu’elle est « l’Amazone du Bénin, descendante du 3è Roi d’Abomey (Akaba), et une femme née avec l’art ». Caractérisée par une joie de vivre et une élégance permanentes, ‘’BAFLORA’’ a pour nom de jeune fille Babagbéto Florentine Aimée. D’où son nom d’artiste « BAFLORA ». Mère de plusieurs enfants dont 6 filles, elle a plus de la cinquantaine, mais demeure jeune et radieuse. Fustigeant le mensonge et l’hypocrisie, elle précise avoir horreur de la jalousie et du complexe d’infériorité. Chrétienne, Baflora a érigé l’amour du prochain en principe cardinal. Son met préféré est le ‘’monyo’’ accompagné d’akassa, malgré les 35 années qu’elle fit à Paris. Elle affectionne aussi les grillades et le champagne. Viennent en tête de liste de ses loisirs, comme l’on peut s’en douter, la musique et surtout la danse. En effet, Baflora s’adonne à l’art depuis l’âge de huit (08) ans et durant son enfance, elle dansait et riait en tout temps. Ce qui lui a valu le surnom de « Nokoué nokoué ». Et déjà à l’âge de 14 ans, elle fit partie du ballet national du Dahomey ayant obtenu le prix du meilleur spectacle à Berlin Ouest en 1964. Baflora est donc imprégnée dans l’art depuis 50 ans dont elle a consacré 35 à exporter les musiques et danses traditionnelles béninoises à travers le monde, notamment en France, aux Etats-Unis, en Martinique, en Lybie, en Haïti, au Gabon … Pour toutes ses prouesses et parrainée par le Président Emile Derlin Zinsou, elle a été faite Chevalier de l’ordre national du Bénin en 2003 par le Président Mathieu Kérékou.
Une auteure-compositrice née avec l’art dans le sang
Née d’un père Président d’un groupe folklorique de Guèlèdè et d’autres danses traditionnelles, et d’une mère Présidente d’un groupe folklorique de Gbèhoun, Baflora a un lien très fort de sang avec l’art. De parents animateurs de groupes folkloriques, et ayant épousé un homme appartenant aussi à un groupe de danse Guèlèdè, Baflora ne pouvait que suivre son destin : devenir une artiste. Pourtant, malgré ses gènes artistiques, sa formation de base ne la prédestinait pas à une telle carrière. De formation Secrétaire de direction, Baflora est allée en France en 1974 pour rejoindre son mari et pendant 26ans, elle fut secrétaire de direction au ministère du travail, de la solidarité et des affaires sociales à Paris, puis conseillère communale à Sevran (Paris). Mais ne pouvant se départir de l’art, elle créa une association « Mi Wa » pour signaler aux Français la présence parmi eux de l’Afrique culturelle, et en particulier du Bénin. Devenue « Caméléon » du fait de ses adhérent (e)s d’origines diverses, cette association a travaillé une vingtaine d’années avec la Mairie de Sevran pour la promotion des musiques africaines et béninoises. Mais toujours domptée par l’art et ne voulant pas s’arrêter en si bon chemin, Baflora a décidé d’anticiper sa retraite en 2000, en qualité de fonctionnaire international, pour se consacrer à l’art et à ses enfants. Elle créa l’Association Bénin Culture Développement (ABCD) aux mêmes fins que « Caméléon ». La maison mère est à Paris et dirigée par l’une de ses filles, et l’annexe est à Cotonou. Elle nourrit d’ailleurs de grandes ambitions nationales et internationales pour l’Abcd annexe. Un projet de grande envergure à caractère social voire politique, confie-t-elle. Signalons au passage que touchée par les prodiges du couple Ayémona, elle envisage joindre ses forces à la Fondation Regard d’Amour pour garantir un mieux-être aux enfants béninois.
Spécialisée dans la musique tradi-moderne, Baflora est auteure et compositrice de ses propres morceaux. Elle déborde de belles inspirations qui, avoue-t-elle, l’amènent à être un peu philosophe dans ses écrits où elle aborde des thèmes liés à l’amour, la paix et la solidarité. Elle a à son actif 3 albums déjà connus du public national et international. Dans son 1er album sorti en 1997 et intitulé « Le Destin », de 12 titres, elle a fait l’éloge des Rois d’Abomey et dénoncé la méchanceté des hommes. Dans le 2è sorti en 2001, « Le Défi », de 9 titres, elle a promu l’amour du prochain et la paix au Bénin. Par son 3è album, « Sans Complexe », de 14 titres, sorti en 2008, elle a indiqué n’avoir pas honte de ses racines. Malgré son statut de Béninoise de l’extérieur, elle confie aimer sa patrie et la défendre toujours et partout. Une exclusivité pour ses fans, elle vient de réaliser son 4è album dont elle va bientôt démarrer la promotion. Intitulé « Tout simplement », cet album de 12 titres évoque la vanité. Elle y convie les couples à la compréhension, la tolérance et au pardon, pour le bonheur de leurs progénitures. Promotrice du panafricanisme, elle a réalisé certains de ces albums avec des artistes de renom de la sous-région. A cette fin, elle travaille aussi avec le Professeur Honorat Aguessy pour contribuer à l’essor de l’Afrique. Pour elle, l’Afrique doit se passer de la politique de la main tendue, car elle a tout pour être heureuse. A condition que les chefs d’Etat africains s’unissent davantage, et que la jeunesse africaine poursuive les œuvres entamées par ses devanciers historiques, ajoute-t-elle.
Mais… Baflora n’a pas pu être prophète chez elle
Si Baflora a été reconnue et gratifiée à l’extérieur pour ses œuvres, elle n’a pas eu la même reconnaissance de sa terre natale, le Bénin. Car, indique-t-elle, sa bonne volonté et son dynamisme pour son pays et ses pairs du Bénin se sont heurtés à l’ingratitude humaine et au rejet. Revenue définitivement au pays en 2006, principalement à cause de la Politique, et aussi pour partager avec ses pairs, les artistes nationaux, les expériences acquises en Europe, Baflora confie avoir été déçue par la suite des évènements. Elle explique qu’en tant que Béninoise active et reconnue à l’extérieur, ses pairs de la diaspora, notamment Kessilé Tchala, Patrice Benon, ex directeur de Bénin télécoms SA, et Max Ahouêkê l’avaient sollicitée en 2006 pour faire venir au pouvoir l’ex Président de la Boad, Dr Boni Yayi. Mue par le désir de contribuer au développement de son pays, elle ne se fit pas prier. A ses propres frais, elle faisait l’aller-retour entre la France et le Bénin pour faire l’apologie du candidat Boni Yayi à travers des prestations musicales via le net et en live, et des dépliants. Elle mit sur pied, avec ceux qui l’ont sollicité, le « Comité de Soutien des Béninois de France au Dr Boni Yayi », dont elle était la secrétaire à l’organisation. Elle était au départ la seule femme du comité ayant œuvré pour que l’actuel président de la République soit appuyé par tous les Béninois de la diaspora. Elle a donc mené, avec le comité, diverses sensibilisations jusqu’à ce que Dr Boni Yayi annonce officiellement sa candidature et soit élu en 2006. A cette fin, elle n’avait pas hésité, avec le comité, et sur fonds propres, insiste-t-elle, à parcourir toutes les villes du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest du Bénin pour faire campagne pour son candidat à travers des meetings géants. Une lutte qui a payé, mais qui, à ses dires, ne lui a plus été reconnue. Car, l’a-t-elle signifié avec amertume et désolation, une fois la victoire effective, elle s’en est vue écartée. Elle indique que depuis 2006, toutes ses tentatives pour rencontrer le Chef de l’Etat ont été vaines. La pile de correspondances de demande d’audiences à l’endroit de ce dernier demeure aussi à ce jour sans suite, renchérit-elle. Mais comme si le lot de déceptions n’était qu’à son début, ajoute-t-elle, elle subit de la part des artistes nationaux, mépris, coups bas et calomnie. Ainsi, les deux parties pour lesquelles elle a décidé de rentrer pour apporter sa pierre à l’édifice socio-politique de son pays, l’ont remercié en monnaie de singe, précise-t-elle. Une poignante offense qui ne l’a pourtant pas empêché de garder le sourire. Car, positive, Baflora confie être ravie d’avoir joué sa partition en 2006 en vue que son pays émerge. Sans rancune, elle affirme être toujours disposée à partager ses expériences avec les artistes nationaux, avec ceux qui le voudront bien, ajoute-t-elle.
Les femmes sont les ennemies des femmes

Horrifiée par le style vestimentaire des jeunes filles, et précisément celles qui adoptent des postures tendancieuses pour danser dans les clips, Baflora, excellente danseuse, s’indigne. « Je serai toujours branchée et élégante jusqu’à la fin de ma vie. Mais être à la mode ne signifie pas se mettre à poil», argue-t-elle. Jugeant ces morceaux honteux, elle convie ces filles à se corriger. Car, pour elle, l’on peut danser pour gagner sa vie, mais avec décence. Quant aux femmes, surtout celles intellectuelles, la dame du jour les convie à s’éloigner des jugements de valeur, des médisances, de la jalousie, voire de la haine, et à s’aimer davantage. Estimant que « les femmes sont les ennemies des femmes », et leur reprochant d’ériger en crédo ‘’politique’’, « ôte-toi que je m’y mette », Baflora les invite à être plus solidaires pour un mieux-être partagé. Elle a d’ailleurs consacré aux femmes l’un des titres de son dernier album. Enfin, patriote, Baflora souhaite la Paix et l’Unité pour son pays. « Que tout le monde mette la balle à terre pour construire notre petit Bénin », mentionne-t-elle avant d’adresser un satisfécit au Chef de l’Etat pour avoir pardonné Patrice Talon et consorts.

Réalisation :Monaliza Hounnou

 Commentaires