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Le Matinal N° 4359 du 28/5/2014

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Déstabilisation sociale dans le département de la Donga: Des risques d’affrontements entre populations (Le Préfet N’Dah Sékou à pied d’œuvre pour l’apaisement)
Publié le vendredi 30 mai 2014   |  Le Matinal




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Plusieurs conflits de natures différentes secouent le département de la Donga depuis quelques semaines. Dans la Commune de Djougou, trois clans sont divisés par la gestion du pouvoir traditionnel à Kparsi. Des meurtres sont enregistrés à Bassila suite à un différend entre communautés Peulh et Kabiè vivant à Abila-Aoro. Les relations intercommunales entre Djougou et Ouaké se refroidissent en raison d’un conflit frontalier qui prend de l’ampleur entre les localités de Anoum et Badjoudè. Les autorités départementales de l’Atacora et de la Donga tentent d’apaiser cette crise.


La gestion du pouvoir traditionnel divise trois clans dans le village de Kparsi dans le deuxième arrondissement de Djougou. Le trône de Kparsi placé sous la supervision du roi de Sassirou dans la Commune de Djougou, est géré par trois collectivités. Après la mort du chef traditionnel Tchétarma Zani Issifou, issu de la troisième collectivité et dont le pouvoir a été obtenu suite à l’absence d’un potentiel candidat de la deuxième collectivité qui avait le tour, la première et la deuxième collectivité se rivalisent autour de ce trône. L’une d’entre les deux collectivités rivales s’est auto intronisée sans l’avis consultatif du roi de Sassirou, seul habileté à porter la couronne dans la chefferie traditionnelle de Kparsi. L’intronisation du chef traditionnel de la seconde collectivité annoncée, il y a quelques semaines, a été suspendue par l’autorité locale de Djougou, instruite par la préfecture de Natitingou. Cette intervention du Préfet Gervais N’Dah-Sékou n’aurait pas plu au cercle du conseil des rois de la Commune de Djougou dont le président en est Kpétoni Koda VI, roi de Kilir installé au centre ville. Les mêmes sources informent cependant que la Commune de Djougou compte cinq cantons notamment Bellefoungou, Sassirou, Séro, Soubroukou, et Barei, bien connus de tous. Le mardi 20 mai dernier, a eu un bref entretien à ce sujet entre le roi de Kilir, Kpétoni Koda VI et le préfet des départements de l’Atacora et de la Donga assisté à cette occasion par le secrétaire général de la préfecture Ashanti Mashoudoun, le directeur départemental chargé des relation avec les institutions Atacora-Donga Salami Issotina, le maire de Djougou Mickaël Bassabi Djara et le deuxième adjoint au maire, Dangou Inoussa.

Affrontements entre Peulhs et communautés Kabiè

A Bassila dans le département de la Donga, un conflit meurtrier oppose les agriculteurs Kabiè d’origine togolaise et les peulhs éleveurs installés à Abilo-Aoro. Le conflit a déjà fait deux morts dont un dans chaque camp. Il y a d’abord eu l’assassinat d’un jeune agriculteur du nom de Moïse Gnamba, 35 ans environ retrouvé mort charcuté le lundi 28 avril 2014 dernier, à son domicile à Abila. Dans la même journée du lundi 28 mai 2014, des peulhs en pâturage ont été attaqués par un groupe d’individus non identifiés dans la même localité de Abilo-Aoro. Le corps calciné d’un peulh mort brûlé sera retrouvé quelques jours après la chasse à l’homme dans la même localité. Depuis lors, les deux communautés qui s’accusent mutuellement, se regardent en chiens de faïence. Saisi du conflit, le Préfet Gervais N’Dah-Sékou a dépêché une délégation départementale composée du Secrétaire général des départements de l’Atacora et de la Donga, du directeur départemental chargé des relations avec les institutions et des responsables départementaux chargés de la sécurité pour jouer à l’apaisement de la tension dans les deux camps. Les têtes couronnées et les élus locaux de Bassila ont été mis à contribution pour éviter l’embrasement du conflit. Rappelons que la justice s’est déjà saisie du dossier et des enquêtes minutieuses sont en cours pour situer les responsabilités.

Une bande de terre oppose Djougou et à Ouaké

Les Communes de Djougou et de Ouaké dans le département de la Donga n’accordent toujours pas le violon sur leurs limite frontalières situées entre les villages de Anoum et Badjoudè. La portion de terre, objet du conflit est à hauteur du cours d’eau appelé Binao. A l’origine du conflit frontalier, né depuis des lustres, un champ de plantation d’anacardiers appartenant à un producteur de Badjoudè dans la commune de Ouaké, déraciné par un autre producteur de Anoum, un village de Djougou. Suite à une décision de justice et après évaluation des dégâts causés, la partie adverse du côté de Djougou est sommée de payer une amende de 500 000 FCfa au jeune producteur à qui appartient la plantation détruite. L’engagement pris par les mis en cause n’a pas été tenu. Mais c’est sans compter avec le Tribunal de première instance de Djougou qui a fait procéder par la brigade territoriale de Djougou, à l’arrestation des personnes incriminées de Anoum. Sur intervention du maire de la Commune de Djougou et du préfet des départements de l’Atacora et de la Donga, les personnes gardées à vue ont été tous relaxées. Le mardi 20 mai 2014 dans la soirée, une descente a été effectuée sur les lieux par le préfet Gervais N’Dah-Sékou, accompagné pour cette la circonstance du directeur départemental chargé des relations avec les institutions Atacora-Donga, du Secrétaire général des deux départements, des forces de l’ordre, pour rencontrer les élus locaux des deux Communes, les sages et notables des localités, ainsi que leurs populations respectives. Le calme a prévalu grâce au dynamisme des médiateurs. Entre autres dispositions, la mise sur pied d’une commission de règlement du conflit est envisagée pour départager les deux localités. Il est à noter que le conflit frontalier opposant les deux communes sœurs s’est illustré plus vivement entre 1999 et 2003, suite à l’élaboration des plans fonciers ruraux des villages de Anoum et de Badjoudè par le projet allemand dénommé projet de gestion des terroirs et de ressources naturelles.

Hervé Yotto

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