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La Presse du Jour N° 1877 du 30/4/2013

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Célébration du 1er mai au Bénin : La morosité au plan social a déteint sur la fête
Publié le jeudi 2 mai 2013   |  La Presse du Jour




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D’accord qu’on parlera de la pluie qui a rendu moins possibles les différentes manifestations de protestation prévues hier pour exprimer le profond regret qu’ont les travailleurs au sujet de la gestion qui est faite de leurs différentes revendications. Mais il faut reconnaître que «ça ne va pas». A priori, on pourra dire que la rupture du dialogue social a été pour beaucoup dans les crises successives que traverse actuellement le Bénin. Les Centrales et Confédérations syndicales l’ont martelé hier, préférant s’occuper de porter leurs réflexions sur des sujets qui intéressent leurs militants.

La Cosi-Bénin se penche sur la promotion du genre

La célébration hier, mercredi 01er mai 2013, de la fête du travail a donné une double occasion de manifestation à la Confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin (Cosi-Bénin). Réunis à la Bourse du travail à Cotonou, ses militants ont réfléchi sur le thème «les droits humains et la promotion du genre au plan du mouvement syndical», en même temps qu’ils ont célébré en différé la journée internationale de la femme édition du 08 mars 2013.
« La commémoration de la fête du 01er mai de cette année se déroule dans un contexte socio-économique exécrable très douloureux pour les travailleurs que nous sommes et un climat social délétère et suicidaire pour le mouvement syndical au Bénin». C’est ainsi que Noël Chadaré, le secrétaire général de la Cosi-Bénin a peint la situation que vivent les travailleurs béninois en cette journée de la célébration de la fête internationale du travail. Pour la Confédération, le dialogue social étant en panne depuis que le gouvernement a unilatéralement décidé de suspendre les échanges, il s’est avéré que la gouvernance sociale, politique et économique au Bénin a pris un coup dont les conséquences, aussi désastreuses qu’elles paraissent, se répercutent indéniablement sur les travailleurs. De l’amenuisement considérable du pouvoir d’achat des citoyens aux violations des droits syndicaux en passant par le taux sans cesse croissant du chômage, la flambée des prix des produits de première nécessité, la déliquescence du tissu social et la chosification des travailleurs, tout a été mis au compte du pouvoir actuel à travers sa mauvaise gouvernance. Pour Noël Chadaré et ses militants, face à un tableau aussi sombre, l’issue qui s’offre au Gouvernement et aux organisations syndicales est la convocation d’un forum social au cours duquel les bases d’un dialogue permanent et durable pourront être définies pour le mieux-être de notre démocratie.
La promotion du genre
A la Cosi-Bénin, le concept des droits humains va de pair avec la promotion du genre. Noël Chadaré, pour ce qui concerne la confédération qu’il dirige depuis le départ de son prédécesseur Georges Kakaï Glèlè, ne conçoit pas que cette initiative soit vouée à l’échec. « Il est évident de constater que nous ne faisons pas l’effort d’intégrer la notion de genre dans nos actions quotidiennes tant sur le plan syndical que politique… », a-t-il reconnu. Mais, pour freiner cette discrimination à l’égard des femmes qui se battent quotidiennement aux côtés des hommes, dira-t-il, « la Cosi-Bénin voudrait saisir l’opportunité de cette fête du travail pour lancer un appel aux différents acteurs du monde syndical en général et ceux de notre confédération en particulier afin qu’ils s’approprient le concept du genre pour en faire la promotion dans le mouvement syndical ». La transition est vite trouvée pour faire la part belle à la commémoration, en différé, de la journée internationale de la femme militante au sein de la Confédération. La présidente de la Commission nationale des femmes de la Cosi-Bénin, Mme Philomène Zountchégbé Ekpo dans son allocution, a salué l’engagement de ses camarades qui continuent d’œuvrer dans le sens de dire non aux violences faites aux femmes et aux filles dans notre pays.

Georges Kakaï Glèlè honoré

Jour mémorable pour Georges Kakaï Glèlè, le 01er mai 2013 l’a été. Pour les militants de la Confédération, c’est un jour qu’ils ont retenu pour rendre hommage à l’ancien secrétaire général de la Cosi-Bénin qui a su mériter les marques du Grand Homme qu’il a été à la tête de leur confédération pendant onze (11) ans. « Homme de principe, respectueux de la parole donnée, épris de justice et d’une grande humilité, Georges Kakaï Glèlè a été un grand rassembleur, un homme qui a fait preuve d’une grande capacité de collaboration avec les autres organisations syndicales, un leader qui a réussi à préserver sa dignité tout en rendant plus visible la Cosi-Bénin auprès des travailleurs », a dit son successeur. Au demeurant, les hommages n’ont pas manqué hier, pour couvrir d’éloges celui qui a raisonnablement quitté les choses avant qu’elles ne le quittent. Résultats : les cadeaux emballés étaient au rendez-vous. Même des vivres ont été offerts à l’heureux du jour qui était accompagné pour la circonstance de son épouse et des membres de sa famille. Respectueux des textes et légaliste, Georges Kakaï Glèlè s’était également signalé par sa position d’ardent défenseur de la promotion de l’égalité du genre et des jeunes dans le mouvement syndical. Pour Noël Chadaré, « c’est un témoignage vivant de l’ensemble des militants de la Cosi-Bénin à l’endroit de la personne qui, respectueux des textes, lui a cédé le fauteuil.»
Le Ramu a préoccupé les militants de la Csa-Bénin
Le point de vue de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin) n’a pas été différent de celui des autres confédérations quant à son appréciation de la situation sociale nationale. Après avoir rappelé que tout va mal au Bénin, que les travailleurs ne sont pas bien lotis face aux nombreuses crises qui secouent la nation, que la mauvaise gouvernance s’est solidement ancrée dans la gestion des biens publics et que des valeurs morales sont en déperdition, Dieudonné Lokossou a invité ses militants à peser de leur poids pour la reprise du dialogue social, seule issue pour sauvegarder la démocratie au Bénin. Justifiant ensuite la position de la Csa-Bénin face à son refus de déposer le cahier de doléances comme souvent sollicité par le ministre du travail et de la fonction publique à la veille du 01er mai, le secrétaire général de la Csa-Bénin s’est refusé d’assister à ce folklore savamment orchestré pour ridiculiser les travailleurs. Pour lui, il vaut mieux penser autrement à comment améliorer leur quotidien. D’où, la réflexion sur le Régime assurance maladie universelle (Ramu). Un thème sur lequel hier, à la bourse du travail de Cotonou, les travailleurs de la Csa-Bénin ont été amplement informés sur le processus qui y a conduit et les dysfonctionnements qui émaillent l’initiative. Tout compte fait, dira le conférencier Paul Hounguèvou, 1er secrétaire général adjoint de la Csa-Bénin, des lacunes sont à combler aussi bien par les autorités initiatrices du Ramu que par les citoyens qui doivent mieux comprendre les aboutissants d’un projet dont on voudrait socialement leur faire bénéficier.

La Cstb dénonce la mauvaise gouvernance

Les militants et militantes de la Confédération Syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) sont fâchés contre le gouvernement à cause de la gestion qu’il fait du pays. Ils l’ont fait savoir hier mercredi 1er mai 2013, lors d’un meeting à la Bourse du travail à Cotonou. En effet, il a été question pour la Cstb de rappeler à ses militants le point des situations malheureuses que connaissent les travailleurs depuis l’avènement du régime de la refondation. » La situation de vie et de travail des travailleurs béninois va de mal en pire « , a dit le secrétaire général par intérim. Selon les militants de la Cstb, la situation est préoccupante car elle est faite de vie chère et d’assauts et atteintes répétés contre les libertés démocratiques, notamment syndicales. La situation sociopolitique du Bénin mérite une mobilisation, a laissé entendre, le Sg par intérim Paul Essè Iko. Raison pour laquelle, il a appelé les militants à se resserrer les rangs pour barrer la route à tous ceux qui mettront à mal la démocratie du Bénin. L’une des actions sur lesquelles il a attiré l’attention des travailleurs est la riposte appropriée pour la libération immédiate sans condition du Secrétaire général de l’Union syndicale départementale de l’Atacora (Usd/Cstb Atacora. Pour M. Iko, le 1er mai 2013 intervient dans un contexte particulièrement difficile pour les travailleurs et le peuple du Bénin. » La Cgtb se préoccupe et se battra aux côtés du peuple béninois pour l’amélioration des conditions de vie et travail des travailleurs de tous les secteurs d’activité du Bénin. « , a-t-il promis, avant d’égrener le chapelet de doléances des travailleurs pour lesquelles la Cstb rentrera désormais en grève. Pour finir, il a appelé tous les militants de la Cstb et tous les travailleurs à poursuivre résolument leurs combats contre les tentatives répressives du pouvoir, pour le refus de la misère et les mauvaises conditions de vie et de travail pour les combats émancipateurs des peuples du Bénin à travers une plate forme revendicative.

La Cgtb trouve le dialogue social totalement en panne au Bénin

Les travailleurs béninois ne sont pas restés en marge de la célébration de la journée internationale des travailleurs, édition 2013 qui a eu lieu hier mercredi 1er mai 2013. A l’occasion, les travailleurs réunis au sein de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb) se sont penchés sur l’état actuel du dialogue social et les revendications des travailleurs au Bénin. C’était au centre ouvrier de la dite confédération à Ganhi à Cotonou.
Elle est la seule à fêter autrement la journée internationale du travail à Cotonou. La Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb) a fait option de placer le 01er mai 2013, sous le signe de la réflexion profonde pour le bien-être des travailleurs béninois. « Le dialogue social et les revendications des travailleurs », C’est autour de ce thème que se militants ont réfléchi hier. Quel est le sort que le gouvernement accorde aux différentes revendications des travailleurs ? Que faire pour voir améliorer la situation de vie et de travail des travailleurs béninois ? Entre autres, ce sont là questions auxquelles les participants à cette journée de réflexion ont tenté d’apporter des réponses. Aussi ont-ils apprécié la situation de vie des travailleurs du Bénin. Le secrétaire général de la Cgtb, Pascal Todjinou, a indiqué que le 1er mai 2013, a lieu dans un contexte particulièrement difficile caractérisé par une léthargie en dialogue social, une morosité économique surprenante et une politique à vitesse et sens uniques. « Aujourd’hui, nous assistons à un recul dangereux de notre démocratie pourtant acquise au prix de grands sacrifices humains. Le dialogue social est totalement en panne au Bénin », a dit M. Todjinou, avant de préciser que la Cgtb n’est pas un parti politique et ne peut s’affilier à aucun parti politique. « La Cgtb se réserve le droit de se prononcer sur tous les problèmes politiques, économiques et socioculturels de la nation qui engagent la vie des travailleurs », a-t-il ajouté. La situation politique économique et sociale actuelle du Bénin, d’après le Sg Todjinou doit interpeller les uns et les autres. Par ailleurs, il a invité les travailleurs à ne céder à aucune incitation à la haine politique et tribale mais à se tenir plutôt prêts à mener toutes les actions légales que leur reconnait la loi afin d’amener les acteurs politiques à prendre en compte leurs aspirations. Pour finir, il a convié ses militants à se préparer pour aller au combat de cette troisième édition des élections professionnelles qui aura lieu dans les prochains jours.

Le gouvernement rate un deuxième défi

Le gouvernement de la refondation semble s’illustrer dans une incapacité à s’entendre avec les travailleurs. Pour une deuxième fois encore, les Centrales et Confédérations syndicales les plus combatives du Bénin ont boycotté la cérémonie de présentation de cahiers de doléances à leur ministre. Cela mérite une profonde réflexion du gouvernement.
Pour la deuxième fois de façon consécutive, quatre Centrales et Confédérations syndicales (la Cosi-Bénin, la Cstb, la Csa-Bénin et la Cgtb) ont boycotté la séance de présentation de cahiers de doléances. Dans une gouvernance normale, le ministre en charge du travail voire tout le gouvernement doit être très préoccupé par la situation. Car, il s’agit là d’une cérémonie annuelle unique ratée pour le ministre du travail. C’est la preuve qu’une crise délicate oppose le ministre et ses premiers et incontournables interlocuteurs que sont les travailleurs. Tout ministre qui subit cette situation doit chercher tous les moyens pour voir clair et régler le différend au plus tôt. Mais l’on constate que depuis l’année dernière, la situation n’a pas pu être gérée au point où, pour une deuxième fois encore, les mêmes structures représentatives des travailleurs ont posé un deuxième acte de désaveu vis-à-vis de leur ministre. Cela n’est pas une bonne chose et ne présente pas une bonne image du Bénin, surtout lorsqu’on parle du dialogue avec les travailleurs. A l’occasion, le ministre du travail n’a même pas affiché un véritable regret pour marquer son discours d’un appel pressant à ces Centrales et Confédérations syndicales pour les heures ou jours qui suivent, afin de les écouter sur ce qui les oppose à elle. Le ministre n’a fait que dire que la politique de la chaise vide n’est pas le meilleur moyen pour une bonne collaboration avec son département ministériel. Il y a là une urgence pour la reprise des négociations avec les travailleurs pour éviter que le pont du dialogue soit rompu et que les travailleurs ne concluent à une incapacité du gouvernement à dialoguer avec les travailleurs.

Près d’une vingtaine de revendications à satisfaire

Les revendications énumérées ci et là par les Centrales et Confédérations hier, mercredi 1er mai 2013, lors de la célébration de la journée internationale des travailleurs sont pratiquement les mêmes. Même si les contenants varient d’une Centrale à une autre, celles qui semblent pressentes pour les travailleurs du Bénin sont pratiquement les mêmes. Ces revendications, près d’une vingtaine, doivent être satisfaites par le gouvernement, s’il tient à disposer d’un Bénin apaisé et loin des tumultes sociaux. Nous vous livrons les plus essentiellement évoquées hier dans l’ensemble.
1. Le respect scrupuleux des libertés fondamentales, dont le droit de grève et la liberté de presse avec la réhabilitation rapide des journaux et journalistes arbitrairement sanctionnés.
2. Le retrait sans conditions du projet de révision de la loi sur la grève, projet pendant à l’Assemblée Nationale
3. La restitution des prélèvements illégaux sur les salaires des enseignants, effectués par le gouvernement pour faits de grève, signe évident de non respect des libertés syndicales
4. Le règlement rapide du contentieux relatif à la valorisation de la fonction enseignante (coefficient 1,25), objet principal des dernières grèves dans le secteur enseignant.
5. Le vote rapide d’un nouveau code de l’information et de la communication réhabilitant la profession de journaliste et supprimant les peines privatives des libertés ;
6. La relance et l’achèvement sans délai des processus de reversement en Ace et en Ape avec la prise en compte effective de tous les enseignants communautaires en poste au 31 décembre 2007, de même que des contractuels du Ministère de l’Agriculture , de l’Elevage et de la Pêche, notamment des contractuels locaux arbitrairement écartés du reversement pour des considérations relevant d’un juridisme absurde.
7. La satisfaction des revendications pressantes des enseignants stagiaires, du secondaire et des communautaires de 2007, en vue de leur bonne formation ;
8. Le paiement effectif des 10% de revalorisation des indices de traitement au titre de 2011 et 2012, à compter de janvier 2012 à tous les personnels concernés, en activité ou à la retraite ;
9. Le traitement accéléré des actes d’avancement et de reclassement des enseignants de l’enseignement spécial ainsi que l’étude diligente de l’avant-projet des statuts particuliers des corps des personnels de l’enseignement spécial ;
10. La suppression des Npe en accord avec le sentiment de la majorité du peuple et l’instruction dans nos langues maternelles ;
11. L’élection et la révocabilité des responsables des services et l’entreprise publics (Dg,Dt, directeurs et coordonnateurs de projets, chefs services..), gage d’une lutte efficace et populaire contre la corruption ;
12. L’arrêt des privatisations déguisées ou non, de Bénin Télécom Sa, Ocbn, Port Autonome de Cotonou, Sobemap, Sbee, Soneb et de toutes autres entreprises de service public ;
13. L’arrêt des licenciements abusifs dans les entreprises publiques et privées ;
14. La reprise et la publication des audits des ministères et de toutes les entreprises et institutions de l’Etat ;
15. La lumière dans les scandales actuels (affaires Dangnivo, Cen-sad, avion présidentiel, machines, Icc services, les concours à la fonction publique, filière coton, sans oublier ceux non moins importants et ténébreux des gouvernements précédents) et le châtiment des coupables ;
16. Le reversement de tous les contractuels laissés pourcompte,
17. La prise de la loi portant statut des Agents des Collectivités locales,
18. La restitution des prélèvements sur salaire pour fait de grèves, la prise en compte des enseignants remplaçants.
19. La fin des licenciements abusifs dans les entreprises et le paiement des salaires.

Dossier réalisé par Denis Magnidet et Victorin Fassinou

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