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Intégration des enfants sourds à Louho/Porto-Novo : Le Bénin offre CAEIS au monde entier (Le coup de pouce des autorités vivement attendu)
Publié le mardi 3 juin 2014   |  Educ'Action


Les
© Autre presse par DR
Les élèves du Centre d`Education et d`Intégration des Sourds à Louho sont épanouis


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Du haut de ses 20 ans, le Centre d’Accueil d’Education et d’Intégration des sourds (CAEIS) situé à Louho dans la capitale politique du Bénin, Porto-Novo émerveille le monde entier au point de susciter à Bruxelles, en 2013, un colloque international sur le thème : «Intégration des enfants sourds : Et si l’exemple venait de l’Afrique ? » Pendant ce temps, le Bénin peine à assister ce centre en bute à de nombreuses difficultés, et dont la réussite n’est pourtant plus à démonter.

218 sourds admis au CEP, 52 admis au BEPC et 6 admis au BAC, dont un ivoirien et un malien. Tels sont les résultats 2013 du Centre d’Accueil d’Education et d’Intégration des sourds (CAEIS) qui fait aujourd’hui la fierté du Bénin et de l’Afrique. Né de la volonté de jeunes étudiants de défendre les droits des personnes sourdes, d’œuvrer pour l’épanouissement intellectuel, professionnel et socioculturel de cette couche de la société et de lutter enfin contre la surdimutité, une ONG appelée ASUNOES (Association Universelle d’Œuvres pour l’Epanouissement des Sourds) a vu le jour à Porto-Novo en 1993. Pour atteindre ces objectifs, les membres de cette ONG ont décidé de créer un centre de formation qui accueillera les enfants sourds. Ainsi est né CAEIS, Centre d’Accueil d’Education et d’Intégration des Sourds. CAEIS qui abritait uniquement les enfants sourds est devenu un centre mixte c’est-à-dire un centre ouvert aussi bien aux enfants sourds qu’entendants à partir de 1994. Il compte aujourd’hui 506 enfants de la Maternelle jusqu’en classe de Terminale. Malgré ces progrès historiques et extraordinaires, une montagne de difficultés handicape le fonctionnement de ce centre.

Le CAEIS en deçà de sa capacité

Le CAEIS peut donner beaucoup plus à l’humanité qu’il n’en donne aujourd’hui. En effet, pour cette année scolaire 2013-2014, le centre a été dans la triste obligation de rejeter 47 sourds dont 12 filles pour raison d’indisponibilité de places. Pire, la cantine du CAEIS est en souffrance. Les enfants sourds, issus des familles déshéritées n’arrivent pas à honorer entièrement les frais d’écolage. Or, le centre doit faire face aux charges fixes. Une situation délétère qui interpelle la conscience collective

Une ceinture de solidarité patriotique pour sauver le CAEIS

Face aux résultats encourageants de ce centre et à l’originalité de l’action, les autorités à tous les niveaux, devraient se pencher sur ce centre pour essayer d’en porter la mission. Un centre qui, au niveau national et continental offre la possibilité du secondaire à de jeunes africains qui n’auraient jamais eu la chance d’obtenir leur Bac et de pouvoir, un jour, contribuer au développement de leur pays et du continent. Il y a de quoi déclencher une synergie d’actions et une chaine de solidarité pour permettre encore à d’autres handicapés de rêver d’un avenir meilleur car le CAEIS reste un modèle d’intégration réussi.

CAEIS, un creuset où cohabitent sourds et entendants

Dans toutes les classes, de la Maternelle en Terminale, cohabitent sourds et entendants et parfois les deux catégories d’enfants partagent le même banc. Lorsqu’un élève sourd pose une question en classe, un élève entendant peut lui répondre en langue des signes tout en parlant le français pour ses camarades entendants. Le seul enseignant spécialisé, parle et fait simultanément les signes. Cette cohabitation fait que les enfants entendants communiquent aisément en langue des signes avec leurs pairs sourds pendant la récréation, au dortoir, dans la cour, au réfectoire de telle manière qu’il est très difficile d’identifier le sourd de l’entendant. Aux heures d’études, sourds et entendants s’aident mutuellement.
Gardiens, cuisinières, comptable, secrétaire, infirmière, bref, tout le monde a adopté la langue des signes comme sa première langue.

Au regard de ces atouts internationalement salués, ne doit-on pas permettre au Bénin de rester, pour l’Afrique et le monde, un modèle de succès dans le domaine de l’intégration des sourds. L’adage n’a-t-il pas dit que l’espoir d’un lendemain meilleur rend soutenable la peine du moment ?

Ulrich Vital AHOTONDJI

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