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La Presse du Jour N° 2147 du 4/6/2014

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Manœuvres pour les présidentielles de 2016 : le Général Gbian, la nouvelle cible de Yayi
Publié le vendredi 6 juin 2014   |  La Presse du Jour


Robert
© Autre presse par DR
Robert Gbian, l’ancien général d’Armée


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Au nord du Bénin, les prochaines élections présidentielles parfument déjà de nombreuses contrées. Chaque week-end ou presque, les hommes du régime sillonnent pour non seulement ferrailler pour le maintien au pouvoir de Yayi Boni, mais aussi pour anéantir les efforts des potentiels candidats. Depuis quelque temps, c’est l’ancien général d’Armée, Robert Gbian qui est la cible.

Le maître du palais de la Marina n’est pas prêt à quitter le pouvoir au terme de son deuxième et dernier mandat constitutionnel. Bien qu’il ait juré la main sur le cœur de partir en 2016, personne n’en était convaincu, surtout dans un régime où les autorités ne méritent plus d’être écoutées, parce que discréditées par une gouvernance aux relents de scandales et de renonciation de la parole donnée. Aujourd’hui plus qu’hier, les doutes sur le départ de Yayi Boni se renforcent. Ainsi, incapable de mettre un dauphin sur orbite de sa succession, fussent-ils François Abiola, Marcel de Souza, Nassirou Arifari Bako, ou son fils Nasser, Yayi Boni voit d’un mauvais œil les intentions de certains citoyens de briguer la Magistrature suprême. C’est le cas du Général à la retraite Robert Gbian. Ce militaire qui a pendant longtemps fait partie du premier cercle entourant le chef de l’Etat, en occupant entre autres le poste de Directeur de cabinet militaire de la présidence de la République, n’entretient plus de bons rapports avec son ancien patron. Son intention de tenter l’aventure présidentielle a suffi pour qu’il soit classé sur la liste noire du président de la République.

Flinguer Gbian en plein envol

Pour ceux qui suivent de près les choses, le Général à la retraite a pris son envol en commençant par occuper le terrain. Il tient des rencontres secrètes, discute avec les jeunes, soutient des initiatives privées et accompagne des œuvres de bienfaisance. Son assise sur le terrain s’enracine et ses soutiens dans les milieux politiques deviennent importants. Tout cela donne de l’insomnie au régime en place. Un sentiment confirmé par les diverses manœuvres et campagnes de déstabilisation qu’orchestrent les lieutenants de Yayi Boni pour le flinguer en plein envol. Leur dernier acte en date, c’est de tenir un meeting de remerciements le week-end dernier à Bembèrèkè pour chanter les louanges du chef de l’Etat. A la manœuvre, Yaya Garba, tout nouveau Directeur de cabinet du ministre de la Communication. Son ministre Komi Koutché est venu l’appuyer. Ils n’étaient pas les seuls envoyés de Yayi Boni à prendre part à cette messe organisée pour prêcher contre le général Robert Gbian. Le ministre de la défense nationale, Dénis Ali Yérima, son collègue en charge de l’Energie Barthélémy Kassa, l’intendant du Palais de la République, Adam Bagoudou, le Directeur général de la Sonapra, Idrissou Bako, le maire de Bembèrèkè, Adam Garba et bien d’autres valets du régime Yayi Boni étaient de la partie. Quant aux populations, elles ont été ameutées par les organisateurs au moyen des offres mirobolantes. Elles ont donc échangé leur soutien à cette manifestation contre de l’argent. Il y a eu aussi les discours dont la teneur n’a rien à voir avec un meeting de remerciements pour la nomination à un poste moins que ministériel. On a pu identifier pas moins de deux interventions, toutes braquées contre le général Gbian, sans que les intervenants ne citent son nom. Soulignons le discours du "simple" ministre de la communication qui a planté ses piques sur le militaire à la retraite. Dans l’une de ses envolées, Komi Koutché qui devrait puiser dans la sagesse pour s’adresser à l’assistance, s’est permis de délivrer un discours archaïque et connecté très négativement. « On enterre pas le roi vivant », a-t-il déclaré. Le roi du Palais de la Marina va sans doute applaudir son ministre pour l’aubaine qui prouve qu’il se projette dans les prochaines élections présidentielles.

Vers la dérive

Le plus étonnant et désastreux discours provient du député Rachidi Gbadamassi. L’ancien maire de Parakou, "réhabilité" par le régime après avoir tombé en disgrâce avec ce dernier, est allé plus loin. Il martèle que le K.O va se répéter en 2016 et que la victoire sera encore du côté de Yayi Boni, mais en se gardant de dire que l’actuel président de la République qui se représentera. Alors qu’on continue de s’interroger sur le mystère du K.O de 2011, Rachidi Gbadamassi vient de dire publiquement ce que toute la clique de Yayi Boni pense bas. En se fondant sur ces différentes déclarations, on pourrait craindre le pire pour le Bénin et sa jeune démocratie. Après le désastre de 2011, les voilà remuer les circonstances de cette assassine supercherie contre le peuple. On se demande si ces voix méritent encore d’être écoutées. On a honte à leur place. Plus encore, l’occasion choisie pour tenir de tels discours est inappropriée. En de pareille circonstance, où l’heureux du jour a tiré la réputation des concours frauduleux, tous devraient se cacher. Mais bon…..Ce jour-là, tous les ingrédients étaient réunis pour un meeting de campagne. L’objectif de ce meeting n’a pas échappé à la vigilance des observateurs de la scène politique béninoise. C’était une occasion de plus pour le Pouvoir de faire une démonstration de force à travers laquelle il fallait viser le général Robert Gbian. De plus, les lieutenants de Yayi Boni qui se sont réunis à cette occasion ont tout simplement montré que leur chef est en compétition avec son ancien collaborateur. Déjà dans sa parution du 06 mai 2014, votre quotidien "Le Matinal" annonçait que des émissaires du chef de l’Etat sont en campagne dans le nord pour le compte des élections présidentielles de 2016. On écrivait entre autres que leur mode de fonctionnement consiste à mobiliser les dignitaires religieux du nord en parcourant les palais royaux avec le discours selon lequel, il faut reconduire Yayi Boni en 2016 afin de lui permettre d’achever les chantiers ouverts. Dans leurs manœuvres, les émissaires du président de la République invitent les populations à se liguer contre les candidatures des autres potentiels candidats, dont le Général Robert Gbian.

Même plan

Le scénario du week-end dernier à Bembèrèkè fait partie du plan du pouvoir pour enrayer toutes les offensives adverses. On retrouve les mêmes dans tous les mauvais coups. Il est fort regrettable que certaines personnalités à l’image d’Adam Bagoudou salissent leur réputation en s’adonnant à cette politique de destruction. Le cas de Yaya Garba n’est pas si étonnant. Ce nom vous rappelle sans doute les concours frauduleux organisés par ses soins au profit de certaines administrations du ministère de l’Economie et des finances. Ce long feuilleton, vous la connaissez. Il s’est terminé par l’annulation des concours, puis la condamnation de Yaya Garba par la Cour Constitutionnelle pour sa responsabilité avérée dans ce triste dossier. Comment comprendre qu’avec cette réputation peu honorable, on se permet de montrer ses muscles à Bembèrèkè sous le couvert d’un meeting de remerciements pour avoir été promu Directeur de cabinet ? On ne peut pas leur reprocher de jubiler. Mais on peut leur reprocher de se cacher derrière ces genres de manifestation pour s’en prendre aux autres. Leurs manœuvres n’empêchent pas Robert Gbian de garder ses précieux atouts pour 2016.

Fidèle Nanga

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