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A la connaissance d’un parti politique :Le Madep est-il toujours roi du Plateau ?
Publié le vendredi 1 fevrier 2013   |  Le Matinal




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Créé en 1997 par un ensemble d’acteurs politiques, le Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (Madep) est apparu sur la scène politique béninoise avec des dents. Très tôt, il a connu des succès qui ont fait de lui, un grand parti. Mais depuis l’avènement du régime du Président Yayi Boni, le Madep rencontre d’énormes difficultés dans son parcours. Pourra-t-il continuer de résister aux intempéries ?

Le Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (Madep) de Séfou Fagbohoun, depuis sa création en 1997, a connu des hauts et des bas. Son aventure est partie de la naissance d’un mouvement dit apolitique dénommé ‘’Olatèdjou’’. En son sein, il y avait la plupart des leaders politiques du Plateau. Séfou Fagbohoun, Rafiatou Karim, Kolawolé Idji, François Abiola et consorts, dispersés autrefois dans des partis politiques, avaient juré de se mettre désormais dans un même creuset pour assurer le développement de leur région. « Pendant longtemps, les fils du Plateau militaient dans les partis politiques des autres. L’heure est venue pour nous mettre ensemble, afin de prendre notre destin en main… », déclaraient-ils, lors de leurs différentes tournées d’explications à Sakété, Ifangni, Pobè, Kétou et Adja-Ouèrè. C’était l’euphorie. Voyant le danger venir, le Président du Parti du renouveau démocratique (Prd), Me Adrien Houngbédji, s’était résolu à tout mettre en oeuvre pour tuer le nouveau mouvement dans l’œuf. Lors d’une descente dans le Plateau, en début d’année 1998 à Pobè, il a déclaré : « Je suis prêt à laisser même mon poste au gouvernement à un fils du Plateau… ». Mais, c’était peine perdue pour lui. De fil en aiguille, le mouvement ‘’Olatèdjou’’ est transformé en parti politique. D’où, la création du Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (Madep). C’était au moment des déboires du Prd avec le régime Kérékou. A l’époque, plusieurs observateurs de la vie politique nationale ont analysé l’avènement du Madep comme une stratégie du Pouvoir d’alors pour réduire l’influence du Prd dans l’Ouémé/Plateau.

Moments de gloire

Dès sa naissance, le Madep a connu des moments de gloire par l’adhésion massive des populations du Plateau à son idéologie. Il était le porte-flambeau du peuple Nago dans l’arène politique nationale, au lendemain de la conférence nationale de février 1990. Ses ténors commencent à participer à la gestion du Pouvoir à travers des nominations. Le professeur d’histoire et géographie, Raliou Arinloyé, a été nommé sous-préfet d’Adja-Ouèrè. Poste qu’il a occupé jusqu’à l’avènement de la décentralisation. Feu Souradjou Kamala est parachuté au poste de Chef du cabinet civil du Président Mathieu. Le Président du Madep, Séfou Fagbohoun, communément appelé ‘’Olaègbè’’ dans sa région, était devenu un acteur incontournable sur l’arène politique. De même, ses affaires fleurissent.

2 ans après, la cerise sur gâteau

Deux ans après sa création, le Mouvement africain pour la démocratie et le progrès a gagné compte 06 sièges à L’Assemblée nationale, dont 04/05 dans le Plateau, à l’issue des élections législatives de 1999. Aux élections communales de 2003, toutes les Communes du Plateau sont tombées dans le giron du parti de Séfou Fagbohoun. Pendant ce temps, le Madep avait des ministres au gouvernement du Président Mathieu Kérékou. Le bras droit de Fagbohoun, Wassi Mouftaou, était le Président de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Ccib). Aux législatives de 2003, le Madep a fait plus fort avec 09 députés contre 06, il y a 04 ans. Grâce à l’appui des autres forces de la mouvance, le député/Madep, Kolawolé Idji, a été élu Président de l’Assemblée nationale de la quatrième législature de 2003 à 2007.

La déchéance

Vers la fin du régime Kérékou, le Président Séfou Fagbohoun faisait face à d’énormes difficultés. Pourquoi ? En coulisses, on avance que la raison est liée au refus du Madep de se faire embarquer dans le projet de révision fantaisiste de la Constitution. Mais officiellement, le gouvernement d’alors plutôt un marché de dupe dans l’achat de la Société nationale de commercialisation des produits pétroliers (Sonacop) par la Cpi de M. Fagbohoun. Les difficultés du leader ne faisaient que commencer. Le dossier prend l’allure d’un bras de fer entre Kérékou et Fagbohoun, d’une part, et entre la justice et la Cpi, d’autre part. Ceci fait que déjà vers la fin de l’année 2005, les apparitions publiques de Olaègbè se faisaient rares. Ainsi, la division a commencé par gagner le Madep. En son sein, à la veille de l’élection présidentielle de 2006, il y avait des pro-Houngbédji, des pro-Yayi et des supporters du candidat du parti, Kolawolé Idji. La situation s’est empirée par le coup d’accélérateur donné à l’affaire Sonacop par le Pouvoir du Président Yayi Boni, avec à la clé, l’emprisonnement de Séfou Fagbohoun et de ses hommes de main. Compte tenu des difficultés du parti, beaucoup de ses ténors ont viré dans la mouvance. En conséquence, de 09 députés en 2003, le Madep s’est retrouvé à 04 députés en 2007 sous les couleurs de l’Alliance pour une dynamique démocratique (Add). Aux élections communales de 2008, le Madep n’a conservé que la Commune d’Adja-Ouèrè sur les cinq du Plateau. Par la suite, le maire d’Adja-Ouèrè a rejoint les Fcbe. En 2011, le parti de Séfou Fagbohoun, en alliance avec l’Union fait la Nation, s’est retrouvé avec trois députés à l’issue des élections législatives. Soumis à la rude concurrence de ses anciens militants, le Madep perd de plus en plus le contrôle du terrain. Mais, le parti n’est pas mort. Il étonnera ses adversaires aux prochaines élections communales et municipales, se rassurent certains caciques du Madep.

Le Madep aujiourd’hui

Séfou Fagbohoun : Il est le leader charismatique du Madep depuis sa création. Il a été élu député à l’Assemblée nationale pour la première fois en 2007, alors qu’il était en prison. Il a été réélu en 2011 sur la liste de l’Union fait la Nation sur laquelle figure son parti.

Louis Vlavonou : C’est un douanier à la retraite. Il a retrouvé pour la première fois le chemin de l’Assemblée nationale suite aux élections législatives de 2007. Il a assuré sa réélection en 2011. Il fait partie des députés de l’Union fait la Nation qui font trembler l’hémicycle.

Kolawolé Idji : Diplomate de formation, il a été ministre des Affaires étrangères sous le régime du Président Mathieu Kérékou. Elu député en 2003 sous les couleurs de son parti, il a été porté à la tête de l’Assemblée nationale par la mouvance d’alors. Ainsi, il a dirigé la 4ème législature de 2003 à 2007. Aux élections législatives de 2007 et de 2011, il a réédité l’exploit. Il préside actuellement le groupe parlementaire ‘’Union fait la Nation’’.

Djiman Fachola : Membre actif du Madep, il a été élu maire d’Adja-Ouèrè, village natif de Séfou Fagbohoun, de 2003 à 2008. Il a été réélu en 2008. Mais, il a rejoint la mouvance à la veille de l’élection présidentielle de 2011. Candidat sur une autre liste aux élections législatives d’avril 2011, il a mordu la poussière.

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