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Le Matinal N° 4367 du 11/6/2014

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Elections locales et communales : Holo et Sacca Lafia mettent les municipales dans l’impasse
Publié le jeudi 12 juin 2014   |  Le Matinal


Sacca
© Autre presse par DR
Sacca Lafia, Président du Conseil d`Orientation et de Supervision des operations de correction de la Lépi.


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Le calendrier électoral pour le compte des élections communales et municipales n’est pas encore connu. Mais on sait que les Béninois seront appelés à renouveler leurs conseillers de ville et de village après la fin de la correction de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi).

Le Bénin est toujours dans l’incertitude quant à la tenue des élections locales, communales et municipales. Deux faits majeurs enregistrés ces derniers jours renforcent ce sentiment. D’abord, il s’agit d’une décision de la Cour Constitutionnelle qui a été on ne peut plus clair en énonçant que les élections locales et municipales ne peuvent pas se dérouler sur le dos de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). La Haute juridiction a écrit noir sur blanc que sans avoir terminé la correction de la Lépi, il n’est pas question d’organiser ces consultations électorales. En clair, l’organisation des prochaines élections est subordonnée à l’achèvement du processus de correction et d’actualisation de la Lépi. Il en résulte qu’il ne peut plus y avoir des élections au Bénin sans la Lépi. Au regard de cette décision, on peut affirmer que la Cour Constitutionnelle n’a fait que se conformer à sa propre jurisprudence. En effet dans sa décision Dcc 10-049 du 05 avril 2010, elle a estimé qu’en voulant abroger la loi n° 2009-10 du 13 mai 2009 portant organisation du Recensement électoral national approfondi (Rena) et établissement de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi), votée par l’Assemblée nationale, le Bénin reculerait dans le cadre de l’organisation des élections. Or, la loi votée à l’époque à l’initiative des députés de l’opposition visait à corriger la Lépi jugée erronée et peu fiable à la tenue des consultations crédibles. Trois ans après les élections de 2011 avec une Lépi contestée et rejetée, on parle aujourd’hui de la correction de cet outil qui doit servir à organiser les consultations en vue. Mais, le processus de correction en cours est en proie à d’énormes difficultés.

D’un côté l’organe chargé de sa mise en œuvre ne respecte pas le chronogramme établi parce que, s’explique son président Sacca Lafia, les moyens viennent au compte-gouttes. Le chef de file du Cos-Lépi accuse ainsi le gouvernement de le priver des ressources financières pour la bonne marche des opérations. De l’autre, l’opposition représentée au sein de cet organe dénonce un processus émaillé d’irrégularités. Certaines voix s’élèvent pour appeler à arrêter « ce machin » qui n’augure pas des élections crédibles pour le Bénin. Ceux qui soutiennent cette position proviennent évidemment des forces démocratiques qui s’opposent aux actions du régime en place. C’est le cas du Front citoyen de Antoine Détchénou, de Alternative citoyenne composée d’un certain nombre d’acteurs moulés dans les questions électorales, de Candide Azannaï, président du parti Restaurer l’espoir. L’Union fait la Nation considérée comme la plus importante coalition de l’opposition émet également de sérieuses réserves sur le processus. C’est au milieu de ce flot de dénonciations et d’appels à suspendre le processus qu’interviennent les deux faits majeurs qui plongent le Bénin dans l’incertitude quant à l’organisation des élections communales.
Le Cos-Lépi n’est pas maître de son destin
Après la décision Dcc de la Cour Constitutionnelle, il y a eu ensuite l’annonce faite hier par le président du Cos-Lépi. Sacca Lafia renvoie tout le monde à fin novembre 2014 pour l’achèvement de la correction et de l’actualisation de la Lépi. C’était à l’occasion de la visite à lui rendue par le bureau de l’Assemblée nationale pour s’enquérir de l’évolution des opérations. On se demande du coup si ce nouveau chronogramme sera respecté. Ce n’est pas pour la première fois que Sacca Lafia fixe une échéance pour finir les opérations. Mais chaque fois, dès les beaux jours de cette échéance, on repousse l’exercice à plus tard. Principale raison évoquée, les moyens ne suivent pas les chronogrammes fixés. La dernière échéance a été fixée à mi-juin, mais force est de constater que cela ne pourra pas être respecté. Le Cos-Lépi devra se rendre à l’évidence qu’il n’est pas maître de son destin et que l’organisation des élections à bonne date est du ressort du gouvernement qui en donne les moyens mais aussi convoque le corps électoral. En de pareille circonstance, Sacca Lafia devrait appeler un chat un chat. Ne pas le faire, signifie qu’il est de connivence voire de copinage avec le chef du gouvernement pour ne pas rendre disponible la Lépi corrigée. De plus, il doit de plus en plus faire face à la contestation de plusieurs forces politiques qui doutent de la fiabilité des opérations. Cela remet en jeu le débat intervenu en 2010 sur la Lépi. A l’époque, la position de la Cour Constitutionnelle rappelle à notre mémoire que toutes les démarches pour remettre en cause cet instrument n’ont pas prospéré. Cela doit servir de leçon aux contestataires d’aujourd’hui. Le vin est tiré. Pas d’élection sans la Lépi et il faut attendre la vraie date de livraison pour savoir à quand la tenue du scrutin pour renouveler les conseils de village et de ville.

Fidèle Nanga

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