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Onze ans de travaux forcés pour Simplice Hazoumè pour homicide
Publié le mardi 17 juin 2014   |  24 heures au Bénin


Cour
© Autre presse par DR
Cour d`assises d`Abomey 2013


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Simplice Hazoumè, âgé aujourd’hui de 35 ans est né à Porto-Novo d’un père qu’il ne connaît pas. A sa naissance, sa mère originaire d’Avègodo, dans la commune d’Aplahoué rentre au village avec son rejeton qui grandit sans connaître son père.

Seulement, il devient de plus en plus violent jusqu’au jour où il tue son oncle maternel au cours d’une bagarre. Il a été condamné jeudi 12 juin dernier à 11 ans de travaux forcés par la Cour d’assises d’Abomey.

Par Valentin SOVIDE, AR/ Zou-Collines

Il ne connaît pas son géniteur, aussi la famille de sa mère l’adopta. Mais il finit par tuer son oncle maternel. Tragique destin qu’est celui de Simplice Hazoumè qui se trouve sans repère. C’est la trame du 23e dossier jugé jeudi 12 juin par la Cour d’assises d’Abomey. Une cour présidée par Faustin Anagonou assisté, outre les quatre jurés, des magistrats Alou Bani et Raoul Tchiakpè. Dans le fauteuil de l’avocat général, Christophe Attinmakan et la mémoire de l’audience a été tenue par Me Félicien Fatondji.

La défense a été assurée par Me Sandrine Aholou. Pour la compréhension du dossier, la cour présente les faits qui se sont déroulés à Avégodo dans la commune d’Aplahoué. En effet, dans la nuit du dimanche 21 au 22 décembre 2003, aux environs de 23 heures, de retour de cérémonies funéraires, Bertin Tokplo aperçoit Sylvain Eké Akakpo et Gilbert Edan en train de se bagarrer. Il s’empare d’une branche de palmier à l’aide de laquelle il tape le sol en vue de les séparer. La branche touche par inadvertance le nommé Simplice Hazoumè qui réplique.

Cela provoque une altercation qui dégénère en bagarre entre Simplice Hazoumè et Bertin Tokplo. Prétextant de ce que Bertin Tokplo a déchiré sa chemise, Simplice Hazoumè le prend au collet et le fait tomber en lui assenant des coups.

Le nommé Gilbert Edan réussit à les séparer et à conduire Bertin Tokplo jusqu’au portail de son domicile. Malgré l’opposition de sa femme, Bertin Tokplo ressort et a été pris à parti encore par Simplice Hazoumè, Sylvain Eké Akakpo et Léon Akakpo qui sont revenus à la charge. Il est roué de coups de gourdin et s’écroule par terre. Sur conseil de Léon Akakpo, ses assaillants le jettent dans une citerne sans margelle, à moitié remplie d’eau, située non loin des lieux de la bagarre.

Dame Sèklodi Akakpo, sœur de Sylvain Eké Akakpo et habitant non loin de la citerne a fait disparaître les traces de sang qui ont coulé sur le sol après les coups et blessures infligés à Bertin Tokplo. Par la suite, elle informe les gens de ce que quelqu’un se serait jeté dans la citerne.

Retiré de la citerne, Bertin Tokplo agonisant a rendu l’âme quelques instants après.Tous les auteurs de ce crime ont été interpellés et inculpés de coups mortels et complicité. Simplice Hazoumè a reconnu qu’il y a eu entre lui et la victime une altercation et des échanges de coups réciproques. L’enquête de moralité lui est défavorable et son casier judiciaire porte mention d’une condamnation de douze mois en octobre 2000 pour vol d’objets divers et recel.

Quant aux nommés Sylvain Eké Akakpo, Léon Akakpo, Seklodi Akakpo, ils n’ont pas reconnu les faits ni à l’enquête préliminaire, ni à l’instruction. Ayant bénéficié d’une liberté provisoire, le Parquet général de la Cour d’appel d’Abomey n’a pas réussi à mettre la main sur eux pour qu’ils comparaissent devant la cour. D’où leur absence jeudi dernier à la barre. Seul, Simplice Hazoumè, leur cousin, était dans le box des accusés pour répondre du crime commis.S’étant retrouvé seul à la barre, il a choisi la dénégation comme moyen de défense. Il ne reconnaît plus avoir participé au crime. Il soutient avoir même apporté son aide pour qu’on sorte le cadavre de la citerne.

Il a rejeté en bloc toutes ses déclarations antérieures faites à la gendarmerie et devant le juge d’instruction. Il dit être victime d’une machination. Il ne reconnaît même pas avoir fait auparavant la prison. Il surprend même son avocat qui s’étonne de son attitude laissant croire qu’il ne semble pas comprendre les raisons de sa présence devant la cour.

En prenant ses réquisitions, l’avocat général, Christophe Attinmakan s’est montré aussi déçu de l’attitude de l’accusé qui a choisi la dénégation comme système de défense, fuyant les questions et préférant raconter des bouts d’histoires pour se dédouaner.

L’avocat général demande alors à la cour de le châtier avec la rigueur de la loi puisqu’en plus d’être un menteur parfait, il est aussi un criminel cruel et sans pitié. Il donne pour preuve des traces de torture qui ont été retrouvées sur le cadavre de la victime dont les testicules ont été pressurées et violentées. Pour la défense, assurée par Me Sandrine Aholou, celui qui est présent à la barre a toujours tort. Pour ce crime commis par tout un groupe, Simplice Hazoumè se retrouve seul à payer et il le paie chèrement.

A propos de l’option de dénégation choisie par l’accusé, la défense estime que c’est la peur de retourner en prison qui en est le mobile. En plaidant le doute, Me Sandrine Aholou demande la clémence de la cour et une nouvelle chance pour l’accusé qui est dans sa onzième année de vie carcérale. Après suspension, la cour revient pour le verdict.

L’arrêt de condamnation reconnaît Simplice Hazoumè coupable de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort. Elle le condamne à 11 ans de travaux forcés. Le 29 décembre prochain, l’accusé va boucler cette peine et pourra retrouver sa liberté.

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