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Un écolier-braqueur écope de 8 ans de travaux forcés
Publié le samedi 21 juin 2014   |  24 heures au Bénin


Cour
© Autre presse par DR
Cour d`assises d`Abomey 2013


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Le 27e dossier de la cour d’assises de la Cour d’appel d’Abomey a concerné un écolier de CM2 cité dans une affaire de braquage. Agé de 22 ans, il passe son examen de Certificat d’études primaires (CEP) et c’est dans l’attente du résultat de son examen, qu’il organise avec un ami un braquage au cours duquel il est pris. C’est en prison qu’il apprendra sa réussite. Mais hélas !, il n’ira peut-être jamais au collège, ayant été condamné par la cour le mercredi 18 juin dernier à 8 ans de travaux forcés.


Originaire de Dogbo, Charles Tohinnou était à l’école comme la plupart des jeunes de son âge. Face aux difficultés, il est inscrit dans un atelier de soudure pour apprendre un métier. Il y était quand subitement le patron décède. Il décide alors de reprendre le chemin de l’école. La même année, il se présente au CEP et décroche son certificat. En effet, c’est dans les premières semaines des vacances qu’il organise avec un de ses amis une opération de braquage d’une moto-taxi qui a foiré.

Il est pris et son compère est en fuite jusqu’à présent.

C’était le 16 août 2011. Aux environs de 19 heures, le prénommé Innocent a sollicité les services de Tcholi Tchihounkpo, conducteur de taxi moto, afin de le transporter de Dogbo à Fonkomè. Arrivé à destination, Innocent après avoir émis quelques appels téléphoniques, a décidé que Tcholi Tchihounkpo le retourne à Dogbo, au point de départ. Sur le chemin du retour, Innocent a fait arrêter son transporteur au niveau de Charles Tohinnou, un de ses amis qui les attendait, machette en main.

Le temps pour le conducteur de taxi moto, Tcholi Tchihoun-kpo de récupérer les frais de transport auprès de Innocent, il s’est vu assener des coups de machette par Charles Tohinnou qui l’ont atteint aux bras et grièvement au pied, permettant ainsi à Innocent d’emporter la moto.Tcholi Tchihounkpo a pu s’agripper à Charles Tohinnou. La population alertée est venue à son secours. Il a été transporté au Centre de santé de Dogbo, puis évacué au CHD de Lokossa.

Un accusé instable

Appréhendé et inculpé de vol à main armée, coups et blessures volontaires ayant entraîné une infirmité permanente, Charles Tohinnou a reconnu les faits à toutes les étapes de la procédure. Mais à la barre mercredi dernier, il a beaucoup varié dans ses explications.

Tantôt il reconnaît les faits, tantôt il se dédit, mélangeant tout. Il n’a pas su dissimuler sa surprise quand le président de la cour l’informe de la présence dans la salle d’audience de la victime. Son comportement est-il lié à sa jeunesse ou à l’univers carcéral ? En tout cas, il a été confondu par la cour qui lui relit ligne par ligne ses déclarations aux étapes antérieures de la procédure.

Un vol de mouton qu’il a commis et qui l’avait conduit devant le procureur de la République à Lokossa, lui a même été rappelé. Il revient alors en arrière et reconnaît avoir participé au braquage mais qu’il n’a pas porté de coups de coupe-coupe à la victime. Selon lui, ce sont plutôt les coups que la population s’acharnait à lui porter avec furie qui l’auraient atteint dans la confusion.


Le témoignage à la barre de la victime du braquage, Tcholi Tchihounkpo, qui boîte après cette agression, a confirmé la participation de l’accusé à ce braquage. Et c’est, dit-il, parce qu’il a réussi malgré tout à l’immobiliser, que les gendarmes ont pu remonter à son acolyte après. Même si ce dernier en fuite, n’a pas été arrêté jusqu’à ce jour, la moto cachée dans un trou en brousse fut retrouvée.

Dans son réquisitoire, l’avocat général, Nasser Linsoussi s’est offusqué de la jeunesse de l’accusé qui se retrouve dès la classe de CM2 dans des groupes de braqueurs capables de tuer leurs victimes pour les déposséder de leurs biens. Il invite les parents à renforcer le suivi de leurs enfants à l’école. Puis, il a ensuite déploré les performances du jeune homme dans le mensonge, ayant choisi la dénégation celui-ci a refusé de collaborer pour la manifestation de la vérité.

Il fait aussi allusion à son casier judiciaire qui ne porte mention d’aucune condamnation bien que l’accusé soit bien connu du milieu judiciaire. Le rapport d’enquête lui est peu favorable et l’examen psychiatrique indique qu’il ne souffre d’aucun trouble mental au moment des faits, même s’il est instable émotionnellement. Après avoir démontré que la preuve de l’infraction est constituée, Nasser Linsoussi a requis 10 ans de réclusion criminelle contre l’accusé Charles Tohinnou.

Le doute de la défense Pour l’avocat de la défense, Me Sandrine Aholou, après l’instruction à la barre, des doutes persistent encore. La matérialité des faits n’est pas du tout établie.

Selon elle, l’accusé Charles Tohinnou n’est pas responsable de tous les faits et il n’a d’ailleurs pas pris la moto puisqu’il était encore sur les lieux après sa disparition. Me Aholou plaide l’indulgence et la clémence de la cour pour l’accusé qui « a déjà payé chèrement pour les trois ans passés en prison ». Elle demande donc à la cour de lui donner la peine de ce temps passé en prison.Du retour de la délibération, la cour déclare Charles Tohinnou coupable de coups et blessures volontaires avec préméditation, de guet-apens de vol à main armée. Elle le condamne à 8 ans de travaux forcés.

La victime Tcholi Tchihounkpo s’est constituée partie civile et a demandé 500 000 F CFA pour réparation. Après avoir statué sur cet aspect du dossier, la cour a invité la victime à prendre le temps de réunir toutes les pièces qui prouvent sa guérison. Puis, elle a renvoyé le volet civil à à une session ultérieure. La cour a été présidée par le magistrat-conseiller Pascal Dohoungbo entouré des assesseurs Bienvenu Anagonou, Islamiath A. Moustapha et des quatre jurés. Me Innocent E. Arayé était le greffier d’audience.

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